Musique : effet de mode qui se démode ? ou
réellement fondée sur la pensée et les émotions ?
Certains
compositeurs évoquent des dangers concernant les fondements de la musique. La
musique, se meurt ? Comme le silence, l’air,
l’eau, serait-elle de plus en plus polluée ? Mêmes constats dans bien des
domaines et artistiques. De nombreuses dérives « musicales », de plus
en plus répandues, sont assujetties aux ordres économiques. Tant de contraintes
de plus en plus inquiétantes sont les préoccupations d’une majorité
d’habiterriens
Les compositeurs Luciano Berio, Pascal
Dusapin incarnent une réelle musique « contemporaine » au sens où
elle se préoccupe des réalités de notre temps. « Pour
en finir avec le pouvoir d’Orphée »,
œuvre du compositeur électroacousticien Bernard Parmegiani (INA - GRM),
égratigne, avec invention, de pénibles clichés associés à la musique. « Lontano » l’œuvre du compositeur György Ligeti,
demande une attention particulière. Vers la fin, elle introduit subtilement au
silence. Révolutionnaire, à une époque où le silence semblerait faire peur. Ne
fait-on pas tout pour qu’il ne soit perçu ? Ne fait-on pas tout pour que
l’être humain perde un minimum d’intériorité ?
« Populisme », de plus en
plus tentaculaires, démagogie médiatique, fiers de son ignorance crasse,
récupèrent la dite « musique ». Ne devient-elle pas, celle qui
conditionne les mœurs ? Pas sur qu’elle les adoucisse donc ? Un certain nombre
de personnes ont conscience que les médias façonnent l’opinion. Ont-elles
conscience d’une récupération, à ces fins, de certaines formes de
« musiques »?
La plupart des dirigeants de
l’ « horreur économique », incultes concernant la culture,
passent leur temps, à étayer leurs rouages infernaux, à truander une majorité
d’êtres humains. Mais ils font bonne figure, gardent leurs cols blancs propres,
nettoyés par des esclaves « modernes ». Cela demande, tout de même,
une certaine énergie. A moins que les idées soient récupérables à des fins
marketings, ces dirigeants ont-ils moins de temps, pour approfondir une pensée
investie humainement ? « Aujourd’hui, les
gens connaissent le prix de tout et la valeur de rien » Nicolas
Boileau.
« La
société du spectacle », le pire, conditionne, indirectement, les
comportements même à une supposée « marge ». Comment peut-on
manigancer des « rave party » dans une forêt ou tout espace nourri
d’un silence vivant ? Cela sans se soucier de l’environnement sonore, de
la quiétude des autres, du respect de la faune douée d’une perception auditive
largement plus affûtée que celle de l’humain. D’autant que certains humains
prétentieux n’écoutent qu’avec leur nombril et leur bas
ventre.
Tant d’énergies pourraient être investies à
la faveur de l’épanouissement de chacune et chacun. Des personnes de toutes
conditions d’existence restent sensibles à ces valeurs comme de vrais mélomanes
ou de véritables musiciens.
Quelques
outils utilisés ici, basées sur
les travaux de Noam Chomsky, synthétisées
par Sylvain Timsit. « Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse
rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du
registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y
implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements… »
Rien n’est pire que des
propos concernant LA musique de sa jeunesse, positionnés le plus souvent, comme
LA référence. Trop de gens conditionnés sont persuadés : leur perception
est LA « norme ». De là, à imposer aux autres, ses pulsions, son
ignorance, il n’y a pas loin. Comme les images obsessionnelles des journaux
télévisés, des arguments basiques sont répétés par de nombreux perroquets, sans
décodage, ni analyse critique. Sait-on seulement que le LA est de 440hrz ?
Jusqu’à quel point nous
devons subir ces propos subjectifs, canalisés, passionnels,
« guidés » par des pulsions binaires types :
« j’aime », « je n’aime pas ». Ils ont, trop souvent, la
prétention de « savoir de quoi il en retourne », leurs faibles
argumentaires dictés par de supposés « journalistes » ignorants pour
la plupart, des fondements acoustiques de la musique. Tels animateurs télé,
radio, tels pseudo
« journalistes » de
la presse branchée, ont-ils réellement une culture ? Musicale ?
Savent-ils seulement de quoi est composé un accord basique de Mi majeur ?
Connaissent-il les études acoustiques, qui ont permis de créer un accord
parfait composé d’une tonique, d’une tierce majeure et d’une quinte ?
Peu de gens
ont conscience des fondements de la musique ? Est-ce par hasard si les seuls
propos retenus par l’opinion, sont ceux de l’engrenage médiatique ? La
musique, esclave au service de l’image marketing ? Constat d’une telle
évidence : dans le tronc commun de l’éducation, son enseignement est
lamentablement négligé. Est-ce par hasard ?
Épictète « La passion
ne vient point d’ailleurs que du fait de se voir frustré dans ses désirs ou de
rencontrer ce qu’on cherche à éviter. Voilà ce qui amène les troubles, les
agitations, les infortunes, les calamités, les chagrins, les lamentations, la
malignité; ce qui rend envieux, jaloux, passions qui empêchent même de prêter
l’oreille à la raison. »
Walter Benjamin « L’humanité est devenue assez
étrangère à elle-même pour réussir à vivre sa propre destruction comme une
jouissance (esthétique) de premier ordre »
Guy Debord : « La culture, devenue intégralement
marchandise, doit aussi devenir la marchandise vedette de la société
spectaculaire"
Société où l’on débite pour
le pire, réglée par les cotations en bourse et les fluxs financiers. Suites de
O et de 1, comme les contraintes répétitives, certaines « musiques »
mériteraient le terme d’ectoplasme sonore, cyber sans conscience. Le
« nouvel » opium du peuple est arrivé. Son pseudo
« underground » supposé « rebel », en réalité, fait le jeu
d’un ordre établi.
Pseudo underground et ordre
établi travaillent quasiment dans le même sens : l’aliénation des peuples.
De supposées « musiques » à coups de beats, contribuent largement aux
entreprises de destructions massives de nos oreilles internes et cerveaux.
« Fabuleux » services que rendent les allumés de la mafia rave party
& co. Dans quelles mesures, avec une image cool et contestataire de
mauvaise opérette, participent-ils à l’aliénation des masses ? Totalitarisme
qui impose au monde, ses décibels, ses beats aussi compressés qu’obsessionnels
de la techno et du rap. Nuances faites concernant certains courants dits
-électro- Ils tentent de créer, sans ce beat obsédant, qui aurait pu faire
rêver big brother.
Qu’adviendra t il de cette prétendue
« norme », quand, à force d’écouter à fond certaines
« musiques » à la mode, de façon passive, nous finiront rapidement
par devenir sourd…de non entendement ? « La
philosophie de Spinoza interprète la passion en termes de passivité
(opposée donc à l’activité). La passion est pour lui une « idée
inadéquate » qui s’oppose à l’action qui est toujours « idée
adéquate ». L’action est entièrement déterminée par la nature de celui qui
en est l’auteur. C’est pourquoi elle est parfaitement comprise par celui-ci et
est signe de sa liberté. La passion quant à elle est le résultat de l’action
des choses extérieures sur celui qui la subit. Elle fait entrer en jeu
l’imagination qui est toujours
confuse car elle mélange les propriétés de l’objet extérieur avec celle du
corps humain. Elle est le signe de la servitude de l’homme. »
La stratégie de la dégradation
« Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer
progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que
des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont
été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité,
flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant
de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués
brutalement. »
Sommes-nous
inconsciemment amenés à accepter ce que, par un passé assez proche, nous
considérions comme pire, voir déjà insupportable ? Aujourd’hui, le pire
est dépassé, déplacé. Vers quelles limites en 2013 ?
Les
problèmes entre les générations ne sont plus exactement les mêmes que par le
passé. Chômage, tentions liées à « l’horreur économique » sont de
toutes générations. Le conflit des générations est, lui-même, récupéré. Pour la
cosa nostra médiatique, le jeunisme, serait LA référence. Ne fait-elle pas tout
afin qu’une nouvelle génération se croit auto engendrée culturellement ?
Serions-nous cantonnés au seul instant consommable, pris en otage par
l’idéologie dominante ? En vérité, l’engrenage médiatique n’a que faire de
la nouvelle génération. Il lui importe de nous distraire, nous éloigner ce qui
nous relie à la mémoire…La dite « musique » récupérée est un outil
fabuleux en ce sens, tant qu’elle n’est pas celle de la raison, de la pensée et
des émotions sensibles à échelle humaine, d’une subtile finesse.
Concernant la Culture, son
rapport passé-présent, la Philosophe Simone Weil, nous met en
garde contre ce qu’elle appelle, décidément, « Dangers
du déracinement ».
« La
condition du présent, c’est l’assimilation des trésors du passé ».
Ineptie d’opposer le passé au
présent puisque le passé est la condition du présent.
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