vendredi 1 décembre 2023

Sujet du 06 Dec. 2023 : "La seule réalisation impérissable du travail et de l'énergie humaine, c'est l'art" A. Hitler

 

  "La seule réalisation impérissable du travail et de l'énergie humaine,
c'est l'art"  A. Hitler

Extrait de « Ma doctrine » une sorte de synthèse de Mein Kampf, cette courte phrase ne nous semble-t-elle pas est frappée du sceau du bon sens ?  Des temples grecs en passant par les vitraux des cathédrales, ou les œuvres littéraires et picturales, que reste-t-il au fond de ces générations qui nous ont précédé ?

Mais « le travail et l’énergie humaine » produisent ils seulement l’art ? « Seule réalisation impérissable » insiste A. Hitler.

A ce compte là l’évolution des langages, des sciences, des connaissances en général, d’où cela vient-il ? Ce qui ne périt pas est un processus vital et l’évolution de l’humanité est l’exemple même d’un long et complexe processus dans laquelle nature et culture s’entrechoquent en permanence.

Il y a quelque chose de pathétique derrière cette phrase lorsqu’on la considère au regard de l’histoire de ce que fut le nazisme. Pathétique cette idée de « l’impérissable », de l’éternel en somme venant d’un personnage qui rêvait pour lui et « son » peuple d’un Reich millénaire.

Pathétique mais aussi, philosophiquement parlant, profondément idéaliste et métaphysique. Il n’y a rien d’absolu, de définitif, d’éternel nous disent les philosophes de la nature et de l’homme. Comment l’art, comme forme particulière d’expression des sentiments et/ou de la réalité, échapperait-il à ces principes basiques ?

Et puis lorsque nous considérons ce que nous appelons des œuvres d’art, de quoi parle-t-on ? Un temple grec peut nous émouvoir, ses proportions nous toucher, mais lors de son édification c’était un édifice religieux, construit par et pour un monarque. Il avait une fonction sociale. Même démarche pour les cathédrales européennes ou les pyramides égyptiennes. Plus tard quand des peintres, des musiciens, des dramaturges vont produire des œuvres il faudra que celles-ci soient financées par les puissants, reçoivent l’accord des autorités religieuses. L’art doit correspondre à une commande. L’art n’existe pas dans les nuages éthérés de « l’art en soi », il est relatif à une époque et s’il suscite encore quelque émotion aujourd’hui on peut se poser la question de savoir –au fond – si nous avons vraiment changé d’époque, c'est-à-dire d’environnement idéologique.  
L’époque moderne, industrielle, a déchiré les voiles sacrés qui entouraient l’art. Tout s’achète, se vend, à sa côte. Picasso, Soulages, Rodin, Boulez … ont un prix.

Ce qui hier chez les grecs ou les chrétiens était masqué par la religion et l’illusion se révèle à nous et ce qui devient « impérissable » c’est le subterfuge qui consiste à nous faire croire que l’art serait « ailleurs », doté d’un statut particulier.

Mais qu’on nous entende bien, nous ne disons pas que l’art ne tende pas, ou ne puisse pas tendre vers une sorte d’universel, nous disons simplement que lorsque nous parlons d’universel il serait souhaitable d’envisager la possibilité que nous ne soyons que dans la contingence, le « relatif à… ». Nous disons donc qu’il faut aborder cette question là avec l’outil philosophique le plus affuté.

Et parmi les critères dont nous pourrions armer notre critique, on pourrait par exemple se demander ce que suscite en nous la vision d’une statuette représentant un cochon en Papouasie Nouvelle Guinée, ou quelque tatouage sur le visage d’un danseur Dogon. Inversement nous pourrions nous demander si la Joconde sourit aussi aux Dogons, aux Bushmen ou aux esquimaux.

Dans nos réflexions sur l’art, pourquoi devrions nous abolir notre esprit critique ?  Pourquoi ne pas soumettre notre rapport à cette activité particulière de l’homme aux outils classiques de la philosophie : observation, démonstration ?

Y aurait-il un champ particulier de l’activité humaine qui serait intouchable ?

Rappelons-nous aussi que derrière cette phrase d’A. Hitler, charmeuse et qui nous semble couler de source, il y a la condamnation impitoyable de ce que les nazis appelèrent « l’art dégénéré », et la glorification de « l’élite » :

« Tout ce que nous admirons aujourd’hui sur cette terre - science et art, technique et inventions - est le produit de l’activité créatrice de peuples peu nombreux et peut-être, primitivement, d’une seule race.

Tout ce que nous avons aujourd’hui devant nous de civilisation humaine, de produits de l’art, de la science et de la technique est presque exclusivement le fruit de l’activité créatrice des Aryens. Ce fait permet de conclure par réciproque, et non sans raison, qu’ils ont été seuls les fondateurs d’une humanité supérieure et, par suite, qu’ils représentent le type primitif de ce que nous entendons sous le nom d’"homme". »  A. Hitler – Mein Kampf 

« le vrai génie est inné ; il n’est jamais le fruit de l’éducation ou de l’étude »(Idem)

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