Trouver la vérité ou trouver le bonheur ?
Commençons par
le commencement : Qu’est ce que la philosophie ? Le mot « philosophie » vient
du grec ancien et veut dire « ami de la sagesse ». La sagesse peut s’entendre
soit comme « savoir, connaissance » ou comme « vertu, morale ». Le sage est
donc celui qui « sait » (ou plus exactement celui « qui aime le savoir »), et
pratique une vie vertueuse. Cette première définition renvoie à deux
orientations de la philosophie :
1 - La
philosophie comme « art de vivre » : elle est tournée vers la quête du bonheur
ou vers l’éthique ou vers le sens de la
vie. C’est un premier chemin.
2 – La
philosophie comme « art de penser » : elle est tournée vers la quête du savoir,
de la vérité, d’une méthode, ou tout simplement une façon de s’interroger sur
le monde.
Laissons le
premier chemin pour plus tard et engageons-nous dans le second, « l’art de
penser ». C’est la voie de la connaissance.
Socrate, libre
penseur, faisait usage de sa raison pour ne pas s’en tenir aux idées reçues,
aux canons officiels. Emmanuel Kant nous l’indique aussi dans « Qu’est-ce que
s’orienter dans la pensée ». Descartes et son « Discours sur la méthode ».
Encore des
méthodes ? On peut citer la dialectique, la voie empirique, le pragmatisme…
Mais pour quels résultats ?
Karl
Jaspers « On est d’accord ni sur ce
qu’est la philosophie, ni sur ce qu’elle vaut(…). Pour quiconque croit à la
science, le pire est que la philosophie ne fournit pas de résultat (…). Les
sciences ont conquis des connaissances certaines, qui s’imposent à tous ; la
philosophie, malgré l’effort des millénaires, n’y a pas réussi. » (Introduction
à la philosophie).
2ème chemin :
Sénèque « La
philosophie enseigne à faire, non à dire ».
Il n’y a pas
si longtemps on considérait les philosophes de l’antiquité comme des
théoriciens et seulement ainsi. On voyait en eux des auteurs de systèmes, des
fabricants de concepts. Des hommes du discours, préoccupés uniquement de
raisonner et d’argumenter. Des professeurs, des gens de bibliothèques. Rien
d’autre. Finalement, on se représentait les philosophes de l’Antiquité sur le
modèle des universitaires modernes : commentant les textes de leurs
prédécesseurs, fondant des institutions, entretenant des polémiques. Ce n’est
évidemment pas inexact, loin de là. Mais cette vue paraît aujourd’hui
partielle, globalement mal orientée.
On redécouvre
en effet que la philosophie constituait alors un mode de vie particulier. Elle
impliquait certaines façons d’agir, imprégnait les gestes les plus quotidiens.
Appartenir à telle ou telle école, s’efforcer de devenir stoïcien, épicurien ou
cynique, n’était pas simple affaire de lectures ou de convictions
intellectuelles. Tout le style de l’existence se trouvait concerné : manières
de se nourrir, de se vêtir, comportement sexuel, attitude politique, relation
aux autres et à soi-même.
Une large part
de la philosophie ne résidait donc pas des livres. Elle consistait en un effort
continu pour se modifier, à force d’exercices quotidiennement répétés.
Ces
philosophes étaient bien ce que leur noms indique : chercheurs de sagesse.
Voilà un dernier trait qui a fini par être largement perdu de vue, lui aussi.
Du terme grec sophia et de son dérivé, sophos, un seul sens en était venu à
dominer notre approche moderne : le savoir, et le savant. On oublie que, pour
les Grecs, savoir et sagesse étaient un seul et même terme, deux faces indissociables
d’une même réalité. Le savant et le sage, à leurs yeux, ne se distinguaient pas
: ils n’avaient d’ailleurs, pour désigner les deux, qu’un seul mot, sophos.
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