Quel
sens donner à la pudeur ?
Extrait
du Pèlerin…
journal chrétien : Respect de la
pudeur : quelle attitude adopter ?
Des
cas analysés par Catherine Mathelin, psychanalyste, et Pascale Poulain,
psychologue. Elles nous donnent leurs conseils
pour adopter l'attitude la plus appropriée avec nos enfants…
1. Est-ce que je peux laisser mon
enfant de 3 ans gambader tout nu sur la plage ?
La
pudeur n'est ni innée, ni naturelle : elle est le résultat d'une éducation,
d'un apprentissage. « Trois ans me semble un bon âge pour commencer à expliquer
à un enfant qu'on ne se promène pas nu devant tout le monde, note Catherine
Mathelin. D'ailleurs, à cet âge où il découvre la différence entre les sexes,
il ne fait en général aucune difficulté pour enfiler un maillot de bain : ne
pas être livré au regard des autres l'apaise. De même, ne pas être confronté à
la nudité des adultes lui évite de se sentir écrasé et minuscule ! » Apprendre
la pudeur à son tout-petit, c'est, en quelque sorte, le protéger d'un
trop-plein d'excitation que la nudité peut entraîner. « En lui proposant de
mettre un maillot de bain, on lui transmet l'idée que les relations entre les
êtres peuvent passer par un autre biais que le corps à corps, comme quand il
était bébé et que sa maman lui donnait le sein ou le biberon. Grandir, c'est
tenir parfois le corps un peu à distance, faire de la place au langage et à la
pensée. D'ailleurs, c'est ce qu'on lui demandera sous peu s'il fait son entrée
à la maternelle », complète Pascale Poulain.
2. Éduquer son enfant à la pudeur
ne doit pas conduire à la condamnation du corps. Cela dit, rien n'empêche les
parents de donner leur opinion : ils ont le droit de trouver que la nudité ou
la quasi-nudité appartient à l'intimité du couple et ne doit pas se dévoiler à
tous. « Et surtout pas à ses propres enfants ! rebondit Catherine
Mathelin. Au sein de la famille, les barrières de la pudeur doivent être
étanches. Les enfants ne doivent pas avoir accès au corps nu des parents, pas
plus qu'à celui des frères et sœurs passé un certain âge. La famille ne doit
pas être le lieu de telles excitations », insiste-t-elle. À la plage, il est
socialement admis que l'on peut se dévêtir en partie. C'est un espace de
liberté, de tolérance, où le corps peut se dévoiler dans certaines limites, où
chacun peut jouer avec son image. Mais cela reste un lieu circonscrit :
ailleurs, on s'habille », poursuit-elle. Se vêtir, couvrir nos parties génitales,
c'est justement ce qui nous différencie de l'animal et nous permet de vivre en
société : il est bon qu'un enfant en prenne conscience !
Extrait
d’un texte de l’islam : Les mérites
de la pudeur par le Cheikh Mouhammad Salih :
« La pudeur est un caractère de l’âme qui
pousse l’individu à faire ce qui élève et embellit et qui pousse à abandonner
ce qui rabaisse et enlaidit. En effet, la pudeur, c’est ce sentiment qui rend
honteux devant les gens, lorsque l’on fait quelque chose contraire à la bonne conduite.
Mais c’est aussi le sentiment qui rend honteux devant Allah, lorsqu’on délaisse
une obligation. Et c’est encore le même sentiment qui rend honteux devant les
gens, lorsqu’on délaisse ce qu’il conviendrait de faire.
La pudeur fait partie de la foi.
D’ailleurs, le Prophète (prières et bénédiction d'Allah sur lui) a dit :« La foi comporte soixante et quelques branches…. La pudeur fait partie de la foi ».
La pudeur fait partie de la foi.
D’ailleurs, le Prophète (prières et bénédiction d'Allah sur lui) a dit :« La foi comporte soixante et quelques branches…. La pudeur fait partie de la foi ».
La pudeur envers
Allah, c’est ce qui oblige le serviteur à obéir à Allah et à s’écarter des interdits
d’Allah. Et la pudeur envers les créatures, c’est ce qui oblige le serviteur à
agir avec une grandeur d’âme, et à faire ce qui l’embellit et ce qui le rend
aimable auprès des gens. Et c’est cette même pudeur qui le poussera à éviter ce
qui le rend détestable auprès des gens. Donc, la pudeur sous toutes ses formes
fait partie de la foi.
Quand une personne
a de la pudeur, on se rend compte qu’elle marche posément : ni d’une manière
trop pressée, ni d’une manière trop lente. Dans le même sens, lorsqu’elle
parle, on s’aperçoit que cette personne ne parle que pour dire le bien et le
bon, avec la manière et le style le plus élevé qu’elle connaisse. Il faut être
pudique et ne pas s’agiter inutilement, ne pas faire ce qui ferait rougir de
honte, ne pas faire ce qui serait critiquable ».
Pour s’ouvrir à la
question…
Selon
Wikipédia : « La pudeur est un phénomène éminemment
social, à dimension à la fois individuelle et collective »…
Hier… Aujourd’hui… Dans les civilisations que l’on dit moins évoluées… ou antiques… le regard sur le corps semblait plus libre… que de nos jours… où la pudeur se voudrait protéger l’humain…
Hier… Aujourd’hui… Dans les civilisations que l’on dit moins évoluées… ou antiques… le regard sur le corps semblait plus libre… que de nos jours… où la pudeur se voudrait protéger l’humain…
Pour les
philosophes :
« Pour
le philosophe, la pudeur est à la fois un droit et une convention ; un droit
assimilé à celui de la protection de la vie privée de l'individu : chacun a
droit au respect de sa pudeur. Divers philosophes, sociologues et auteurs (dont
Kundera) montrent que derrière l'idée de transparence, comme derrière celle
d'une pudeur imposée peut régner le totalitarisme. La pudeur est une dimension
de la psyché précocement construite par l'éducation, importante pour
l'insertion sociale. C'est aussi un vécu subjectif, fortement lié au sentiment
de honte sur laquelle jouent, consciemment ou non, de nombreuses religions,
sectes, forces de l'ordre, ou encore les auteurs de torture.
Via
le fantasme ou le retour du refoulé, certains y voient une dimension importante
de la sexualité »…
Il y a la pudeur
créée par les religions :
Les
règles d’usages religieuses mettent toujours beaucoup de temps pour arriver
jusqu’aux peuples… mais une fois installées, c’est plutôt difficile de les en
libérer… car la peur du châtiment reste le meilleur moyen d’imposer des lois.
— Pour
le judaïsme, le jeu des minorités pratiquantes n’a jamais réussi à s’imposer au
sein d’un peuple revendiquant plus une appartenance artificielle que des
rituels…
— Pour
le christianisme — balbutiant jusqu’au XIII° siècle malgré ce que veulent nous
en faire croire les relectures des historiens engagés — il faudra attendre
l’inquisition qui pose ses premiers jalons avec les massacres que nous
connaissons… mais c’est au XVIII° siècle que se développe davantage ce
phénomène « pudeur »… en lien avec le développement sectaire des
mouvements protestants en Suisse et au Etats-Unis, où la sexualité sera un
univers toujours plus tabou… et les catholiques ont joué de l’escalade dans la
volonté de limité les libertés humaines vis-à-vis du corps !
— L’islam
a suivi les deux autres religions monothéistes, en imposant les châtiments en
même temps que les lois s’annonçaient…
Les
« parties sacrées » ou « glorieuses » sont devenues
« les parties honteuses »…
Il y a la pudeur
des politiques dans les états laïques :
Comme
nos sociétés sont gouvernées par des hommes ou des femmes en bonne entente avec
les religieux… elles gardent la référence à un ou des dieux pour leurs statuts…
Ils
ont donc institué la pudeur dans les lois laïques !
Les
psychanalystes et les psychologues, vont aussi se plier à des jeux
philosophiques qui nous invitent à soi-disant évoluer en nous cachant… de
soi-même et des autres…
« Le corps n’est pas une marchandise »
dans notre société… à ce qu’il se dit, sauf lorsque l’on utilise le citoyen
comme « chair à canon » ou comme « main d’œuvre » à
l’usine, dans les champs ou dans les mines…… mais l’humain, en tant qu’animal
politique a-t-il une liberté ou a-t-il des devoirs et même des obligations sur
son propre corps ?
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