Que peut le courage ?
Courage : Force de caractère, fermeté que l'on a devant le danger, la souffrance ou dans toute situation difficile à surmonter (Larousse illustré, 2010).
Courage : Force de caractère, fermeté que l'on a devant le danger, la souffrance ou dans toute situation difficile à surmonter (Larousse illustré, 2010).
Pas de l'héroïsme: c'est une attitude exceptionnelle
adoptée par quelqu'un dans l'exercice courant de ses activités. Simple acte de
résistance face à une situation considérée comme intolérable.
Nécessaire pour atteindre des objectifs, ne pas s'arrêter
à la crainte des obstacles.
On en a besoin pour affronter ses propres défauts,
entreprendre de grands projets.
Il comporte des limites. La prudence évite des attitudes
téméraires irraisonnées (je n'essaie pas d'ingurgiter ce poison, je montrerai
ma témérité autrement), il doit être employé pour faire le bien (un terroriste
ne peut être "courageux"), il constitue le commencement d'une
droiture dans l'attitude, non une fin en soi (évitez "je suis courageux, et
je fais ce qui me plaît").
On peut exercer le courage, en exposant en public et
surmontant ainsi sa peur de déplaire, conserver ses propres convictions en
dépit de l'assentiment général que l'on perçoit à leur encontre, le renoncement
chrétien peut exiger enfin une certaine forme de courage.
Des exemples de personnages courageux: Jésus, Manouchian,
Moulin.
A travers ces 3 exemples, on sent combien la notion est
relative, liée à la culture et alimentée par le mythe grec du "Héros"
(il s'agit d'une des 2 figures " ou idéal-types" représentant les
passions humaines: on tendrait soit vers l'héroïsme, soit vers la sagesse et de
la confrontation des 2 naît la possibilité de vivre ensemble).
Ainsi, "être courageux", que l'on soit Héros ou Sage, n'impliquera pas
les mêmes décisions; on peut ainsi parvenir à des situations opposées:
Manouchian, adoptant l'attitude du Sage, pardonne, et c'est une marque de
courage, alors que Moulin s'oppose frontalement jusqu'à la fin.
Dans ce contexte animé, que peut le courage ?
Que peut un homme seul face à une masse à laquelle il
s'oppose ?
Derrière cette expression se profile la nécessité de
modifier le cours des évènements...encore faut-il donc qu'il y ait matière à
cela. On songe dès lors aux pays en voie de développement, aux minorités ethniques
ou de genre, à ce qu'il convient de faire en cas d'invasion,....
Au total, le pouvoir dédié au courageux se scinderait en 2
"possibilités": le courage de se changer soi-même, afin de ressembler
à ce qu'on veut soi, hors les attentes auxquelles on tentera toute sa vie de se
conformer, en est la première.
Seconde "option" pour le courageux: changer le
monde, les autres, ce qui lui est extérieur...
Se changer soi-même implique un cheminement intérieur fait
de rigueur et de renoncement; les parcours individuels peuvent être associés à
cette démarche de nature spirituelle (Gandhi).
Changer les autres ou la société, si elle est le fait d'un
seul, peut facilement basculer vers la dictature (Hitler a été, en un sens,
courageux. L'argument moral est certes peut convainquant mais
incontournable....rappelons-le, le courage s'entend pour faire le bien: même si
cette expression peut prêter à sourire par trop de naïveté, on comprend que la
configuration dans laquelle le Führer a pris le pouvoir ne la reflète pas). Changer
les autres ou la société ne pourrait dès lors être le fait que d'un Collectif
qui s'insurge pour faire respecter la démocratie, des valeurs, la suprématie
d'un Etat-nation ou d'une fédération d'Etats (Jean Monet et l'Union
Européenne).
Que peut donc le courage, s'il dépend de nous seul ? Tout,
puisque nous en sommes les seuls maîtres.
Que peut le courage, dans son acception de bouleversement
de l'ordre établi ? La réponse paraît plus nuancée. Forte est la tentation de
répondre que rien n'est vraiment possible, tant la condition de sa réalisation
(l'accord d'une majorité autour d'une action à mener) est hors d'atteinte (les
résultats aux élections en France montrent, sauf exception en 2002, que les
élus peuvent seulement se prévaloir d'une "majorité molle" qui dépsse
rarement 51% des suffrages exprimés). Toutefois, face à une menace crédible, un
petit collectif peut s'organiser et imposer sa volonté dans une situation
désespérée (Maquis pendant la 2nde Guerre Mondiale).
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