Pourquoi
chercher la vérité ?
Ma réflexion
Ma réflexion
J'ai remarqué que lorsque l'on
philosophe, on cherche à dégager des vérités, on cherche à démêler le vrai du
faux, quand soudain, on peut se poser la question, si je trouvais une vérité,
ou la vérité, ou des vérités, serai-je plus heureux ? Pourquoi ne pas
rester dans l'ignorance, dans l'illusion, ou dans le relativisme ? D'où mon
questionnement, pourquoi chercher la vérité ?
Je m'imagine que, comme le croyant qui
a trouvé « sa vérité », je serais peut être plus heureux, plus
serein, si je la trouvais moi aussi.
Personnellement, il me tient à cœur de
chercher la vérité, pour différentes raisons. J'ai tout d'abord l'impression
que chercher la vérité peut faire entrer l'homme dans un processus vertueux. Ma
recherche peut faire réfléchir d'autres personnes et les engager eux-mêmes dans
un « cercle vertueux » par le simple fait de rechercher cette vérité.
Cette recherche me permet également de
faire des liens entre différentes cultures, pensées, personnalités, et me
permet de m'intéresser à l'autre dans la mesure où chacun va exposer sa propre
recherche de vérité qui n'est pas forcément la mienne. Cette recherche de la
vérité fonderait en quelque sorte la culture.
Pour ma part, dans le domaine des
mathématiques, si l'on considère que résoudre un problème est trouver une
vérité, cela peut apporter un certain plaisir, celui de lever le mystère, celui
de découvrir des espaces inexplorés que je n'aurais jamais découverts si je
n'avais pas cherché cette « vérité ». Même si ces vérités sont
purement formelles, elles ont une mystérieuse correspondance avec certaines
réalités physiques. Le fait de découvrir des applications dans la recherche
mathématique donne une impression de magie, celle de toucher du doigt la
réalité, ou la vérité.
Il reste que j'aimerais comprendre
pourquoi je suis là, pourquoi il y a « quelque chose plutôt que
rien ».
Petite histoire du concept de
« vérité »
Selon les philosophes, les époques, les
courants, la vérité prend différentes définitions.
Pour Platon, par exemple, la vérité et
la réalité sont strictement la même chose, c'est ce qu'il nomme le monde des
« Idées ». Pour Aristote, la vérité se conçoit dans son acception
logique. Ainsi un énoncé tel que « le mur bleu est rouge » est faux.
Pour d'autres philosophes, la vérité se
différencie de la réalité parce qu'on ne peut pas être en relation directe avec
celle-ci, notamment à cause des représentations (langage, symboles...).
Les existentialistes partent du
principe que l'idée même de vérité n'existe que parce que l'on est là. La
vérité n'existe donc pas en soi.
Dans le domaine des sciences, on peut
parler de vérité expérimentale : une chose est vraie car l'expérience le
confirme.
Si l'on suit le doute méthodique de
Descartes qui va jusqu'à renier la vérité des stimuli perçus par les sens, la
seule vérité sur laquelle on peut se reposer est que la seule chose dont je ne
peux pas douter est que je doute : cogito ergo sum.
En mathématiques, on parle de
« vérité formelle » : on énonce des vérités perçues comme telles
car elles sont en cohérence avec le système axiomatique sur lequel elles
reposent.
Pour les pragmatiques, la vérité est
l'ensemble des satisfactions des besoins de l'homme. La vérité apparaît donc
comme le processus qui amène à cette
satisfaction, partant, on ne se pose pas la question du pourquoi.
Rousseau, quant à lui, se demande
pourquoi on recherche la vérité. Il trouve la réponse en affirmant que la
vérité conduit au bien, donc au bonheur des hommes, et que l'illusion ou le
mensonge ne peuvent conduire qu'au mal, et au malheur. Pour lui, il faut que
chaque homme trouve la vérité dans son cœur, la vérité de ce qu'il est, pour
pouvoir se présenter devant dieu sans culpabilité.
En revanche, si l'on en croit les
écrits bibliques, la vérité serait mauvaise à connaître pour l'homme. En effet,
en cueillant le fruit défendu, le fruit de la connaissance, l'homme se voit
exclu du jardin d'Eden.
On peut trouver des explications
psychologiques à notre besoin de vérité : celle-ci nous rassurerait dans
notre angoisse existentielle. On peut également y voir une manière de fédérer
les communautés humaines. En effet, une société se rassemble autour de
« vérités » partagées, de croyances communes, alors qu'il est
difficile de penser le rassemblement autour de l'ignorance, du mensonge, ou du
relativisme.
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