lundi 5 décembre 2022

Sujet du Merc. 7 Dec. 2022 : « Ce qui est rationnel est réel, ce qui est réel est rationnel » Hegel

 

« Ce qui est rationnel est réel, ce qui est réel est rationnel » Hegel

« La philosophie, précisément parce qu'elle est la découverte du rationnel, est aussi du même coup la compréhension du présent et du réel, et non la construction d'un au-delà qui serait Dieu sait où - ou plutôt dont on peut dire où il se trouve, c'est-à-dire dans l'erreur d'une façon de raisonner partielle et vide [...]. Ce qui est rationnel est réel, Ce qui est réel est rationnel. C'est là la conviction de toute conscience non prévenue, comme la philosophie, et c'est à partir de là que celle-ci aborde l'étude du monde de l'esprit comme celui de la nature. Si la réflexion, ou le sentiment ou quelque autre forme que ce soit de la subjectivité consciente considèrent le présent comme vain, se situent au-delà de lui et croient en savoir plus long que lui, ils ne porteront que sur ce qui est vain et, parce que la conscience n'a de réalité que dans le présent, elle ne sera alors elle-même que vanité. »

Cette affirmation doit être comprise à la lueur de l'idée hégélienne de l'Absolu, qui, en dernière analyse, doit être conçue comme pure pensée, ou Esprit, ou intelligence, dans le processus d'auto-développement.

La logique qui régit ce processus de déploiement est la dialectique. La méthode dialectique implique l'idée que le mouvement, ou processus, ou progrès est le résultat d'une lutte des contraires. Cette dimension de la pensée hégélienne a traditionnellement été analysée par les catégories de thèse, antithèse, synthèse. Bien que Hegel ait lui-même évité ces termes, ils sont utiles pour comprendre le concept de dialectique. Ainsi, la thèse pourrait-elle être une idée ou un mouvement historique. Idée ou mouvement qui renferment un certain inachèvement, lequel donne naissance à son opposé, ou antithèse, idée ou mouvement contradictoires. De ce conflit naît un troisième point de vue, ou synthèse, qui surmonte le conflit en réconciliant à un niveau supérieur la vérité contenue à la fois dans la thèse et l'antithèse. Cette synthèse devient à son tour une thèse qui génère une nouvelle antithèse, donnant lieu à une autre synthèse, et c'est sur ce mode que se déploie continuellement le processus du développement intellectuel ou historique. Hegel pensait que l'Esprit absolu lui-même (en d'autres termes, la totalité du réel) se développe selon cette logique dialectique vers un but ultime ou une destination.

C'est pourquoi Hegel comprenait la réalité comme le processus dialectique d'auto-développement de l'Absolu. Au cours de ce développement, l'Absolu se manifeste d'abord dans la nature, puis dans l'histoire humaine

Par ses analyses de la nature de l'Esprit absolu, Hegel a fait d'importantes contributions dans différents domaines de la philosophie, notamment dans celui de la philosophie de l'histoire et de l'ordre éthique. En ce qui concerne l'histoire, ses deux concepts clés sont raison et liberté. «La seule idée», affirmait Hegel «que la philosophie apporte…à l'étude de l'histoire est la simple idée de raison — l'idée que la raison gouverne le monde et que par conséquent l'histoire universelle s'est elle aussi déroulée rationnellement». En tant que processus rationnel, l'Histoire est la description du développement de la liberté humaine, car l'Histoire humaine est le progrès vers toujours plus de liberté. Dans les réflexions de Hegel sur la moralité (Moralität) et sur l'ordre éthique (Sittlichkeit) que sont exprimées le plus clairement ses vues sociales et politiques. Au niveau de la moralité, le bon et le mauvais relèvent de la conscience individuelle. Mais de là, il faut, selon Hegel, passer au niveau de l'ordre éthique, car le devoir ne ressortit pas avant tout au jugement individuel. Les individus n'atteignent la plénitude qu'au cœur des relations sociales. Aussi, le seul contexte dans lequel le devoir puisse réellement exister est-il un contexte social. Hegel considérait l'adhésion à l'État comme un des plus hauts devoirs de l'individu. Idéalement, l'État est la manifestation de la volonté générale, qui est la plus haute expression de l'esprit éthique. L'obédience à cette volonté générale est l'acte d'un individu libre et rationnel. Si Hegel apparaît conservateur, il sanctionnait toutefois le totalitarisme et affirmait que toute réduction de la liberté opérée par un État est moralement inacceptable

À sa mort, Hegel était reconnu comme le philosophe majeur de l'époque en Allemagne. Ses conceptions dominaient l'enseignement et ses élèves jouissaient d'une grande considération. En politique, nombre d'entre eux devinrent des révolutionnaires. Ce groupe de l'aile gauche hégélienne, historiquement très important, comprenait Ludwig Feuerbach, Bruno Bauer, Friedrich Engels et Karl Marx. Engels et Marx furent particulièrement influencés par l'idée hégélienne du mouvement dialectique de l'histoire, mais ils remplacèrent l'idéalisme philosophique de Hegel par le matérialisme.

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