tag:blogger.com,1999:blog-25105173686515771352024-03-25T07:06:09.938-07:00CAFÉ-PHILOTextes mis à la disposition du public dans le cadre des rencontres du café philosophique de Montpellier.
Tous les Mercredis, 19H00, Salons du Grand Hôtel du Midi - La Comédie - Montpellier.Unknownnoreply@blogger.comBlogger578125tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-64864831339729345822024-03-24T12:06:00.000-07:002024-03-24T12:06:09.800-07:00Sujet du Merc.27/03/2024 : PEUT - ON SE PASSER DE SPINOZA ?<p> </p><p class="Standard" style="text-align: justify;"><b><span style="font-size: 18.0pt;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>PEUT - ON SE PASSER DE SPINOZA ?<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;">Ce
texte est contre-intuitif et peut passer pour une vanne. Mais non, blague à
part, il est une tentative de résumer des éléments utiles de la philosophie de
Spinoza qu’il décline de façon cohérente, rationnelle, mathématique. Mais
sommes-nous prêts à suivre sa démarche...?<o:p></o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;">Répondant
à l’intitulé, certes on peut vivre sans Spinoza : il n’est plus depuis
quatre siècles. Mais peut-on se passer de sa philosophie ? Certains
l’affirment. Mais les pouvoirs établis peuvent en craindre des conséquences
radicales. Peuvent également s’en défier et la combattre ceux qui, nombreux,
entendent rester dans les rêves et s’illusionner. <i>A contrario,</i> pour ce
qui nous concerne tous, ne faut-il pas se confronter au concret par la raison,
avec rigueur et méthode ? Et ça, oui, c’est dur. Très dur. Le
« peut-on » de l’intitulé signifie 1) soit qu’il est possible (ou
pas) d’infirmer la philosophie de Spinoza, 2) soit qu’il est permis (ou pas) de
le faire, quitte à en faire un sacré. Ici on entre dans le champ de la
philosophie ; loin des dogmes, croyances et émotions incontrôlées. <o:p></o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;">Prenant la question à la base, il y a une simple constatation. Les
hommes ne peuvent percevoir et concevoir le monde et les choses qui le
composent que suivant leurs capacités propres et les représentations et
concepts humains qu’ils en dérivent. (Le monde, lui, reste indifférent à tout
cela.) D’une part, il y aurait la nécessité des causes qui ordonnent le monde,
la nature : soit causes de ce monde (matérialisme), soit causes d’un autre
monde au-delà de ce monde (idéalisme). <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>D’autre part, il y a la négation de
l’existence du monde. A ce titre le solipsisme de Berkeley ne reconnaît-il pas
son existence d’individu comme seule certitude ? Dans l’un comme l’autre
cas, il s’agit d’axiomes non démontrables et opposés, mais indispensables à
tout raisonnement parce qu’ils le fondent.<o:p></o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;">Ainsi,
se plaçant dans la première acception du réel, Spinoza énonce les fondements de
sa <i>philosophie matérialiste.</i> Elle est simple, mais il faut s’accrocher à
chaque pas logique et s’en souvenir tout du long. Il énonce que pour qu’une
chose puisse être perçue et conçue, il faut tout d’abord qu’elle soit. Eh,
oui ! Et pour être, toute chose doit <br />
1) soit être formée d’une autre chose (darwinisme), <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
2) soit ne pas être formée. Oui ! Et si une chose n’est pas formée d’une
autre, c’est qu’elle est « conçue en soi » et « par soi ».
Ah ! Elle a donc toujours été, de tout temps et dans tout espace. Bien.<o:p></o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;">C’est
donc reconnaître que cette « chose en soi » est tout, toutes les
choses particulières formées d’autres choses. Ce tout est l’Un (Parménide). Il
est. Et il ne saurait à la fois être et ne pas être. C’est une <i>nécessité</i>.
Et c’est aussi reconnaître à la fois la permanence (l’éternel) et
l’impermanence, le changement, l’évolution des choses en d’autres choses selon
un enchaînement de causes (Darwin). C’est le <i>déterminisme</i>.<o:p></o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;">Ainsi,
une chose « conçue en soi » veut dire cette chose dont rien à
part elle-même n’est la cause de son être (et de son intelligibilité pour les
hommes). Ceci est vrai parce que son contraire (ce qui n’est pas conçu en soi)
a besoin d’une autre chose et du concept afférent à partir desquels elle peut
être formée. Cette chose/concept « en soi » ne peut donc être que la
condition de sa propre existence (et de son intelligibilité). Spinoza conclut
que ce tout, l’Un, est l’« être en soi », « <i>Dieu, c’est à dire
la nature</i><b> </b>».<o:p></o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><br /></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;">C’est
l’infini tant de l’étendue que de la pensée. Ainsi que d’une infinité d’autres
attributs que l’esprit des hommes ne peut percevoir. L’infini était déjà
l’« indéterminé », <i>l’apeiron</i> d’Anaximandre (-6<sup>e</sup>
siècle). C’est aussi l’univers infini et donc sans borne de Giordano Bruno (15<sup>e</sup>
siècle). Ce concept du monde lui valut le bûcher. En effet il ne saurait y
avoir d’au-delà à l’infini univers, un lieu d’où le Dieu des monothéismes
aurait pu le créer <i>ex nihilo</i>, à partir de rien (aucune chose) avant même
que le temps ne fût. Ces religions contreviennent aussi tant à Parménide (une
chose est ou n’est pas et ne saurait provenir de rien, le non-être) qu’à
Lavoisier (« rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme »).
Il n’y a pas de dieu transcendant.<o:p></o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;">Spinoza induit de ces acquis conceptuels que la nature
est une substance intelligible que les hommes peuvent apprendre à connaître
rationnellement en décryptant les lois qui ordonnent le monde, « Dieu,
c’est à dire la nature ». En somme, pour lui, plus nous sommes savants et
plus nous nous approchons du divin. Et les hommes étant des choses formées
d’autres choses comme toutes les choses de la nature, il s’en suit <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
1) qu’ils ne sauraient constituer un autre empire dans l’unique empire qu’est
la nature (monisme) et <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
2) que leur capacité à connaître rationnellement la nature vaut donc aussi pour
la connaissance des hommes (parce qu’ils en font partie) et des affects qui les
composent.<o:p></o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;">L’érotique
de l’acte d’apprendre, c’est de trouver tout cela ! C’est <i>la joie</i>
et la <i>puissance</i> qui permet aux choses singulières (dont nous faisons
partie) de conserver et développer leur être. C’est le <i>conatus</i>. C’est la
puissance de dieu, la nature. La nature est donc une entité auto-engendrée. Cet
aboutissement du Traité théologico-politique valut proclamation du « <i>herem</i> »
judaïque ou ostracisme radical envers Spinoza après une tentative d’égorgement.
En effet, une fois propagée cette philosophie aurait été dévastatrice pour les
dogmes monothéistes, les pouvoirs établis et la vie en société réglée sur leurs
principes.<o:p></o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><i><span style="font-size: 15.0pt;">La
conduite éthique</span></i><span style="font-size: 15.0pt;"> de Spinoza découle
de sa conception matérialiste et rationnelle du monde. Elle a pour principe
« l’effort pour se conserver », ce qui est « la première et
unique source de vertu ». C’est « la persévérance dans l’être » <i>(conatus)</i>
de chaque individu. Or l’individu ne peut vivre seul. Non, ne devient-il pas
une personne humaine dans son rapport réciproque aux autres en société ?
Sa conduite prend une signification dans la relation à autrui et aux choses du
monde en tant qu’il est une « chose formée d’autres choses ».
Notamment par la communication et plus particulièrement par le langage.<o:p></o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;">Dès
lors, dans cette relation à autrui, l’individu peut-il éluder la question du
rapport à l’authentique, la vérité et l’universel ? Pas du tout. Les
règles de l’« Ethique » sont de respecter la dignité de toute
personne et donc la vérité. Il s’agit de traiter chacun de façon équitable en
tenant compte de ses différences. Le mot « éthique » vient du grec
« ethos » qui signifie manière de vivre ou conduite en société.
Sachant que pour Aristote « l’homme est un animal politique », vivant
en société.<o:p></o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;">La
question de <i>la liberté</i> se pose en relation avec la nature dont les
hommes font partie intégrante en tant que « choses formées d’autres
choses » de la nature qui, elle, est la « chose en soi ». On
voit que la philosophie de Spinoza est rationnelle, pertinente et cohérente de
bout en bout. Et cela depuis son axiome de départ (cf §4 ci-avant) jusqu’aux
parcelles de liberté humaine. Spinoza en induit que les hommes se croient
libres pour la seule raison (cause) qu’ils sont certes conscients de leurs
actions, mais le plus souvent ignorants des causes par lesquelles ils sont
portés à agir et qui les déterminent. La connaissance rationnelle des causes
donne les éléments de liberté, certes limités mais authentiquement réels et
concrets, dont chacun dispose dans toute situation qui le conditionne par
ailleurs.<o:p></o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;">Ces
brins de liberté réelle acquis « en connaissance de cause »
s’opposent à l’illusion du « <i>libre arbitre</i> ». Celui-ci repose
sur deux présupposés illusoires : <br />
1) une pure volonté autonome et indépendante des circonstances proviendrait
d’un supposé pouvoir de détermination du corps par l’esprit, qui en serait donc
distinct comme entité immatérielle, un fantôme et <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
2) la volonté humaine serait un pouvoir absolu d’autodétermination de l’esprit.
Serions-nous donc de purs esprits ? La science du cerveau l’infirme. Non,
pour Spinoza le monde est fait d’une seule substance (monisme), c’est-à-dire la
nature qui se décline sous une infinité de variations. Ce sont les
« attributs » de cette substance qui ensemble en constituent
l’essence. Autrement dit, l’esprit et la matière ne font-ils qu’un.<o:p></o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15pt;">A partir de ce concept réaliste de liberté se pose la question de
l’organisation de la société. La fin de </span><i style="font-size: 15pt;">l’État</i><span style="font-size: 15pt;"> serait-elle la
liberté ? En effet sa fonction n’est pas de faire passer les hommes de la
condition d’êtres raisonnables soit à celle de bêtes brutes privées de
ressources culturelles, soit à celle d’automates ou de robots. Tels que les
humains actuels et futurs potentiellement réifiés par les « écrans »
et par l’assistance voire la pseudo « amélioration » d’eux-mêmes
issues de « l’intelligence artificielle » numérique. Au contraire,
l’État est institué pour que le corps et l’âme (esprit) des hommes en société
s’acquittent, en sûreté, de toutes leurs fonctions naturelles et nécessaires
(Epicure). Ceci afin que les hommes usent d’une </span><i style="font-size: 15pt;">raison libre</i><b style="font-size: 15pt;"> </b><span style="font-size: 15pt;">« pour
qu’ils ne luttent point de haine, de colère ou de ruse et pour qu’ils se
supportent sans malveillance les uns les autres ». N’est-ce pas la
condition de la seule réelle liberté qui puisse exister ?</span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="Standard" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 15.0pt;">Spinoza
réalisa cette vérité dans son corps et son esprit en pleine connaissance de
cause. Il manqua de peu d’être poignardé par un fanatique religieux et souffrit
ensuite un ostracisme absolu de la part de sa communauté de croyants.
Aujourd’hui la volonté du « <i>libre arbitre</i> » de multitudes
d’hommes tombés en croyance et déshérence ne nous condamne-t-elle pas au
même ? N’est-ce pas une nécessité éthique d’assumer des parcelles de
liberté authentique par des actes fondés sur une réflexion préalable sur le réel ?
<br />
La <i>liberté</i> est ce processus qui permet de se frayer pas à pas des
chemins de vérités. C’est un processus de <i>libération</i>, quels que soient
les domaines où s’appliquent nos degrés de liberté. En priorité, l’État et les
entreprises ont à trouver une place juste.<o:p></o:p></span></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-9643403276972103922024-03-16T10:18:00.000-07:002024-03-16T10:18:20.833-07:00Sujet du Merc. 23/03/2024 : Le cas Nietzsche.<p> </p><p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><b><span style="font-size: 20.0pt; mso-no-proof: yes;"><span style="mso-spacerun: yes;">
</span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Le cas Nietzsche.<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /> </span></span></b><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"> <br />
</b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Pourquoi un tel titre ? Qui
aurait l’idée de dire « le cas Diderot », ou « le cas
Platon ? ». Diderot et Platon forgèrent des systèmes philosophiques
dont on peut suivre la progression, comprendre la cohérence. Nietzsche peut il
être classé parmi les philosophes ? Et si oui où le situer ? En effet
Nietzche est « bon » à tout. Comme le faisait rematraquer Kurt Tucholsky :
« <i>Qui ne peut se réclamer de lui ? Dis-moi ce dont tu as besoin, et je
te fournirai une citation de Nietzsche (…) pour l’Allemagne et contre
l’Allemagne, pour la paix et contre la paix, pour la littérature et contre la
littérature</i> ».<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /> </span><br />
Peut-être est-ce pour cela qu’il est à la mode, que dis-je : qu’il est La
Mode (avec Céline), avec le caractère apparemment contradictoire de son œuvre,
qu’il ne faudrait considérer que dans une perspective spéculative,
fondamentalement non conclusive. En effet, rien ne plait plus à notre époque
que le « relatif », « l’incertain ». Et chez Nietzsche – <u>a
priori</u> – on est servi !<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /></span><br />
Mais, ne serait ce point oublier ce que lui, et nombre de ses contemporains,
ressentirent comme la menace majeure de son époque : l’émergence des luttes
politiques pour la démocratisation, la naissance de l’« ère des masses », les
plaidoyers en faveur de l’émancipation du prolétariat, des femmes, des opprimés
de toutes sortes. Il importe donc de mettre les mains dans le cambouis afin
d’essayer de savoir, si au fond, consciemment ou non, l’œuvre de Nietzsche est
si protéiforme que cela.<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /></span><br />
</span><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">+<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><u>Le premier Nietzsche</u></b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"> est encore sous l’influence de deux
imposants mentors, Schopenhauer et Wagner, il écrit la « <i>Naissance de
la Tragédie</i> » (1872) dont on ne sait s’il s’agit d’un traité de
philologie classique (Nietzsche est philologue) ou de critique musicale, comme
le suggèrent la deuxième partie du titre (« <i>à partir de l’esprit de la
musique</i> ») avec son vibrant hommage à Richard Wagner<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Reprenant dans ce texte un pamphlet de Wagner de 1869 sur « <i>le
judaïsme dans la musique</i> » dans lequel ce dernier décrivait les Juifs
comme un peuple disséminé et sans lien avec une terre, Nietzsche répondait en
décrivant <u>l’existence socratique</u> comme « <i>déracinée du sol natal</i>
». Nietzsche décrivait l’homme socratique s’acharnant vainement à fouiller le
sol à la recherche de racines perdues, tandis que le « <i>Juif cultivé</i> » de
Wagner était incapable « <i>par sa nature</i> » de participer de la vie
spirituelle allemande. Nietzsche répondant : « <i>Nous avons une
telle confiance dans le noyau pur et vigoureux de l’essence allemande, que nous
osons croire qu’il sera capable d’expulser cet élément étranger qui s’est
implanté par la force</i> ».<br />
Socrate et les juifs : même combat ! Cela vient de Schopenhauer car,
selon lui, leur religion et leur pensée propagent « <i>l’infâme optimisme</i>
». Cette foi selon laquelle il est possible de connaître le monde et de le
transformer, cette idée que la morale repose sur la connaissance, et qu’il est
par conséquent possible de dépasser la « <i>vision tragique</i> » d’un monde
irrémédiablement mauvais, c’est, selon Schopenhauer et Nietzsche, une vision
extrêmement dangereuse, puisqu’elle risque d’avoir des conséquences proprement
révolutionnaires, et l’on connaît les réactions de Schopenhauer en 1848 et
celles de Nietzsche lors de la Commune de Paris. « <i>Rien n’est plus
terrifiant qu’une classe barbare d’esclaves qui a appris à considérer son
existence comme une injustice, et qui s’apprête à en tirer vengeance</i> »
(Naissance de la tragédie).<br /><br />
Plus tard, dans ses « considérations inactuelles », Nietzsche
écrira : « <i>Les masses me semblent mériter un regard de trois points de
vue : comme pâles copies des grands hommes, faites sur du mauvais papier avec
des plaques usées, puis en tant qu’elles offrent une résistance aux grands
hommes, enfin en tant qu’outil des grand hommes</i> ».<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /> </span><br />
</span><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">+<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><u>Le second Nietzche</u></b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">. Avec « <i>Humain, trop Humain</i> »
Nietzsche semble en effet brûler tout ce qu’il a adoré : il se fait critique
implacable de la « <i>teutomanie </i>» (Deutschtümelei), du nationalisme
exacerbé, avec sa conséquence logique, l’antisémitisme, qu’il critique
également désormais. La France se voit réserver un rôle privilégié, comme en
témoigne la passion de Nietzsche pour les moralistes français et pour Voltaire.
Nietzsche, se révèle un adversaire acharné de la Réforme, parle en termes
positifs de la modernité, de la science. Enfin, l’auteur d’Humain, trop humain
va jusqu’à faire l’éloge des Juifs, qui sont désormais considérés comme
éléments constitutifs de la « <i>race européenne</i> » qu’il appelle de ses
vœux. <span style="mso-tab-count: 1;"> <br /></span><br />
Nous voici en plein désarroi ! <u>Mais que cache Nietzsche ?</u> Cette
période « démocratique » ou « libérale » ne perd pas totalement de vue
l’objectif principal de Nietzsche : celle de se prémunir contre les menaces
révolutionnaires. Et, au fond la démocratie ne serait-elle pas un formidable
instrument d’auto coercition ? C’est ce que Gambetta pensait à l’époque. :
pourquoi le peuple se révolterait-il contre le système qu’il a lui-même mis en
place et qu’il est supposé contrôler ? Bien entendu une démocratie avec un
Etat ! <br />Les anarchistes et autres gauchisants citent à l’envi la célèbre
citation de Nietzsche sur l’Etat : « <i>le plus froid de tous les
monstres froids</i> ». Mais n’oublions pas que cette critique est celle <u>aussi
</u>de la pensée conservatrice et contre-révolutionnaire, qui voit dans l’Etat
un prolongement du jacobinisme, et qui associe finalement centralisation,
étatisme et socialisme. Une telle thèse a ses défenseurs tels : Tocqueville,
Taine et Burckhardt, Gobineau (Essai sur l’inégalité des races humaines).<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><span style="mso-tab-count: 1;"></span><br />
</span><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">+<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><u>Le troisième Nietzsche</u></b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"> : avec « <i>Ainsi parlait
Zarathoustra, l’Antéchrist, Ecce Homo</i> »<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>(1888 et suivants), Nietzsche parachève sa
conception philosophico-politique. Ses partisans, lors des deux phases
précédentes avaient tout loisir de détourner les yeux de ce qui pouvait les
gêner. Maintenant Nietzche a vieilli, muri, il a assimilé l’époque nouvelle qui
s’est ouverte en Allemagne, à l’Europe.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Ses partisans (il y en a encore), heurtés par la violence des propos vont
parler de « métaphores » : qu’on en juge. « « <i><u>Si l’on
veut des esclaves – et ils sont nécessaires – on ne doit pas les éduquer comme
des maîtres</u></i> », « <i>Périssent les faibles et les ratés et il faut même
les y aider. Le malade est un parasite de la société. Arrivé à un certain état
il est inconvenant de vivre plus longtemps. Les médecins, de leur côté,
seraient chargés d’être les intermédiaires de ce mépris, — ils ne feraient plus
d’ordonnances, mais apporteraient chaque jour à leurs malades une nouvelle dose
de dégoût…Créer une nouvelle responsabilité, celle du médecin, pour tous les
cas où le plus haut intérêt de la vie, de la vie ascendante, exige qu’on écarte
et que l’on refoule sans pitié la vie dégénérescente — par exemple en ce qui
concerne le droit de procréer, le droit de naître, le droit de vivre…<o:p></o:p></i></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Mais Nietzsche n’est pas un « prophète isolé ». A son époque
ces idées se retrouvent chez Constant, Guizot Treitschke ; ce dernier, historien
« <i>national-libéral</i> », insiste sur la nécessité qu’il y a à ce
que des millions de travailleurs travaillent la terre, le fer ou le bois afin
que d’autres puissent se livrer à la recherche, à la peinture, à la poésie.
L’historien oppose une « <i>aristocratie naturelle</i> » aux « <i>brebis
égalitaires</i> », et attribue la rébellion contre les fatalités de cet « <i>ordre
naturel</i> » à l’envie et à la cupidité des classes pauvres. A vrai dire, la
compilation de telles idées au XIXe siècle serait une tâche considérable : on
les retrouve toutes chez Nietzsche, exprimées avec une incomparable radicalité
: cela suffit-il à ne pas les y reconnaître <br />
comme telles ?<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><span style="mso-tab-count: 1;"></span><br />
</span><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">+<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><u>Notion de vérité et de raison dans
l’œuvre de Nietzsche</u></b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"> : </span></p><p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">dans « <i>Par-delà le bien et le mal</i> », Nietzsche repousse l’idée
que la nature serait régie par des lois naturelles (<i>Gesetzmässigkeit der
Natur</i>) que la science mettrait au jour comme n’étant ni « <i>un fait ni un
texte, mais un arrangement naïvement humanitaire des faits, une torsion du
sens, une flatterie obséquieuse à l’adresse des instincts démocratiques de
l’âme moderne</i> », l’égalité de tous devant la loi naturelle n’étant autre
qu’une manifestation de la « <i>haine populacière contre tout privilège et tout
despotisme</i> » .</span> </p><p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">La mise en
question radicale de la notion de vérité, avec pour corollaire le refus d’une
communauté fondée sur la raison, culmine chez Nietzsche dans sa célèbre
remarque de l’<i>Antéchrist</i>, qui voit dans Pilate la seule figure digne
d’être honorée dans tout le nouveau Testament, pour ce mot « <i>Qu’est-ce que
la vérité ?</i> », ce que Nietzsche qualifie de « <i>noble raillerie d’un
Romain, devant l’abus impudent que l’on fait sous ses yeux du mot “vérité” </i>».
C’est ainsi que l’épistémologie nietzschéenne est là pour renforcer et soutenir
le complexe de la conception de l’homme et du monde du philosophe : « <i>destruction</i>
» de la morale traditionnelle, stigmatisée comme « <i>morale des esclaves</i> »
et « <i>morale du ressentiment</i> », Nietzsche, au fil de ses œuvres, se livre
également à une critique de l’épistémologie rationaliste qui, à ses yeux, est
responsable des aspirations révolutionnaires (une remarque de « <i>Par-delà
la Bien et le Mal</i> » voit en Descartes le « <i>père du rationalisme, et
par conséquent le grand-père de la Révolution</i> »).<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></span></p><p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
</span><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Au terme de ce survol</b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"> rapide du corpus nietzschéen il est aisé de
comprendre qu’à la différence de ses prédécesseurs c’est un auteur qui ne
s’inclue pas dans l’histoire de la philosophie et dont les connaissances
d’œuvres philosophiques autres que celle – peut être de Schopenhauer – reste
absentes ou lacunaires. En fait Nietzsche reste comme un « polémiste
superficiel » au milieu de son temps qui en comportait tant. </span></p><p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Au final, Nietzsche
peut faire sienne cette citation de Joseph de Maistre, qui déclare avoir vu « <i>des
Français, des Italiens, des Russes, mais jamais d’homme, cette notion abstraite</i> ». </span></p><p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">On réfléchira au pourquoi de sa résurrection au début des années 60, par l’extrême
droite ET la gauche intello-structuraliste : Bataille, Deleuze, Foucault,
Derrida… <u>Du Heidegger pour les nuls</u> ?<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Qui sait ?...<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;">
</span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>A suivre !<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-20842520306924447042024-03-10T15:20:00.000-07:002024-03-10T15:20:40.870-07:00Sujet du 13/03/2024 : L’épicurisme de Lucrèce.<p> </p><p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><b><span style="font-size: 20.0pt; mso-no-proof: yes;">L’épicurisme de Lucrèce.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></span></b><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">Comme l'a écrit Jostein Gaarder dans le <i>Monde de Sophie</i> (Éd. Du
Seuil, 1995), les atomistes de l'Antiquité ont eu le génie de professer que
l'univers entier est une sorte d'immense Lego. Démocrite (5e s. av. J.-C.),
Épicure (3e s. av. J.-C.), Lucrèce (1er s. av. J.-C.) disent tous trois que
l'univers est un tel jeu ; que l'être est un et – tout à la fois – sporadique ;
que la naissance est composition et la mort, désagrégation ; que
d'imperceptibles éléments de construction – éternels et immuables – se combinent
puis se dissocient au gré de leur agitation incessante dans le vide immense. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">En tant qu'explication rationnelle des phénomènes qu'il nous est donné
d'observer, l'atomisme apparut également en Inde (5e s. av. J.-C.) et s'est
développé en terre d'islam (8e-12e s. de notre ère<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>-<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span>Ibn
Sīnā, Fahr ad-Din, ar-Razi<span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">) : preuve
que cette intuition de l'essentielle discontinuité de tout ce qui est ne fut
pas une simple rêverie philosophique parmi d'autres.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Lucrèce nous est connu par son poème, le De rerum natura. Ce long poème,
d’environ 2000 vers expose la doctrine épicurienne de l’univers, avec une
clarté à laquelle les philosophes grecs ne nous avaient pas accoutumés. Nous y
trouvons des formules désormais célèbres, préfigurant les principes de
conservation de la physique moderne : « <i>Rien ne surgit du néant, rien ne se
perd</i> », «<i>la somme des mouvements des atomes est constante</i> ».<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">Le De rerum natura est dédié à un certain Memmius : «<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><i>Je veux te révéler,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>ô<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>Memmius,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>les principes de la
matière, te montrer où la nature puise les éléments dont elle crée toutes
choses, les nourrit et les fait croître, où elle les ramène de nouveau après
leur mort et leur dissolution : ces éléments, nous les appelons ordinairement
corps générateurs (genitalia corpora), ou semences des choses (semina rerum),
leur donnant également le nom de corps premiers (corpora prima), puisque c’est
à eux les premiers que tout doit son origine </i>». Lucrèce n’emploie pas le
mot « atome » (athomus ou atomus en latin), mais il s’agit bien des
atomes.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>(v. 56 à 61.)<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><u><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">Lucrèce va réfuter successivement les principales doctrines opposées à
l’atomisme</span></u><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"> : Anaxagore
était partisan de la divisibilité à l’infini. Héraclite quant à lui affirmait
que l’élément premier était le feu.<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>Anaximène et Thalès et la doctrine des quatre éléments d’Empédocle.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">« <i>En premier lieu ils expliquent le mouvement tout en excluant le
vide de la matière et ils acceptent l’existence de corps mous et peu denses, de
l’air, du soleil, du feu, de la terre, des animaux, des végétaux, sans pourtant
inclure du vide en leur substance ; ensuite ils n’admettent aucune limite à la
division des corps, aucun arrêt à leur fractionnement, aucun terme à la
petitesse des choses.<o:p></o:p></i></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><o:p> </o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">Enfin, si la matière était constituée de quatre éléments… alors, chacun
d’eux, dans un quelconque assemblage, laisserait paraître sa propre nature, et
l’on verrait simultanément l’air mélangé à de la terre, et le feu à la rosée</span></i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"> ».<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><u><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">Lucrèce </span></u><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">: « <i>La
matière est formée d’atomes tous faits de la même substance.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Les différents aspects de la matière
s’expliquent par les positions des atomes dans les combinaisons, et par les
mouvements qu’ils ses communiquent mutuellement. De même qu’un ensemble de
lettres, combinées différemment, forment des mots de sonorités et de sens
différents</i> ».<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><br />
« <i>Quelle cause, se demande Lucrèce, a répandu parmi les grandes nations
l’idée de la divinité, a rempli d’autels les villes, et fait instituer ces
cérémonies solennelles dont l’éclat se déploie de nos jours</i> ? »<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>« <i>En ces temps éloignés, les
mortels…<o:p></o:p></i></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>... observaient aussi le
mouvement des astres,<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Le retour des saisons, dans un
ordre immuable,<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Qu’ils ne pouvaient en rien
expliquer par leurs causes.<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Leur seul recours fut donc
d’attribuer tout aux dieux,<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>De tout interpréter comme un
signe divin.<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>…<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Ô race infortunée des hommes,
qui prêta<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Aux dieux de tels pouvoirs,
d’effrayantes colères !<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Que de gémissements pour vous,
pour nous combien<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>De souffrances, pour nos
enfants combien de larmes</span></i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"> !
»<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">Pour Epicure, les dieux existaient bien mais ils étaient étrangers à
notre monde et à sa création. On pouvait prendre modèle sur leur bonheur, leur
sérénité, mais il était inutile de les prier et absurde de les craindre. Pour
Lucrèce la piété des prêtres et du vulgaire est inutile. Le but est d’éprouver
la sérénité de celui que rien ne vient troubler parce qu’on le méconnait, car
l’atomisme est l’outil suprême de la connaissance qui conduit à l’ataraxie
(absence de troubles):<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>« <i>La piété ce n’est point se
recouvrir d’un voile,<o:p></o:p></i></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Tourné vers une pierre ou
courant les autels,<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Ni se mettre à genoux, ni
s’allonger par terre,<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Mains tendues ; ce n’est pas
inonder les autels<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Du sang des animaux, ni faire
vœux sur vœux :<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-indent: 12.0pt; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">C’est pouvoir, l’âme en paix, contempler
toutes choses ! »<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
« Et par là, la religion est à son tour renversée et foulée aux pieds, et
nous, la victoire nous élève jusqu’aux cieux ».<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Si Lucrèce reste un épicurien radical il apporte des ajouts précieux à la
question de l’âme dans les chant II et IV de son poème :<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">Elle est corporelle : elle est constituée, comme chez Démocrite et chez
Épicure, de particules matérielles différant par leur finesse et leur forme
presque sphérique de celles du corps organique qui l'abrite. Puisqu'elle est
une partie du corps, l'âme, nécessairement, est mortelle. Toute sensation et
toute douleur disparaissant dans la mort, la mort n’est donc pas à craindre.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: none; text-align: justify; text-autospace: none; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">À ce sujet, Lucrèce fait intervenir des arguments complémentaires :<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left: 7.1pt; mso-layout-grid-align: none; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-autospace: none; text-indent: -18.0pt; text-justify: inter-ideograph;"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family: Symbol; mso-bidi-font-family: Symbol; mso-fareast-font-family: Symbol; mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-list: Ignore;">·<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">1°/ le
passé est le miroir de l'avenir (rien ne nous a touché de ce qui est arrivé
avant notre naissance; pourquoi donc serions-nous affectés par ce qui
surviendra après notre mort ?)<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left: 7.1pt; mso-layout-grid-align: none; mso-list: l0 level1 lfo1; text-align: justify; text-autospace: none; text-indent: -18.0pt; text-justify: inter-ideograph;"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family: Symbol; mso-bidi-font-family: Symbol; mso-fareast-font-family: Symbol; mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-list: Ignore;">·<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">2°/
s'il y a renaissance et re-combinaison des atomes constituant notre corps, nous
ne nous souviendrons de rien car il y aura eu rupture dans la chaîne de nos
souvenirs.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-left: 7.1pt; mso-list: l0 level1 lfo1; text-indent: -18.0pt;"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family: Symbol; mso-bidi-font-family: Symbol; mso-bidi-font-weight: bold; mso-fareast-font-family: Symbol;"><span style="mso-list: Ignore;">·<span style="font: 7.0pt "Times New Roman";"> </span></span></span><!--[endif]--><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">3°/ les craintes touchant la privation de
sépulture sont absurdes : celui qui tremble en se représentant déjà le
démembrement de son cadavre par les bêtes fauves se projette en imagination à
côté de son propre corps mort ; il se dédouble et il suppose à son insu, non
sans une certaine mauvaise foi, qu'il survivra quelque chose de lui dans la
mort.<span style="mso-tab-count: 11;"> </span><span style="mso-tab-count: 5;"> </span><br />
Définir la vie comme usage et non comme propriété n’est pas anodin et tend à
rattacher le vivant à la nature : parce que la vie n’est qu’un prêt fait par
elle aux individus, elle doit être rendue et ne saurait être préservée. Si la
vie doit être reprise, alors même la civilisation ne pourra soustraire de façon
permanente les individus à la mort. L’échec des religions, de la médecine, des
rites funéraires et des remparts des villes, de la famille et de toutes les
institutions et productions sociales face à la maladie paraît bien souligner
que, malgré ses tentatives pour constituer un monde parallèle et distinct du
monde naturel, à savoir le monde social, l’humanité ne peut échapper à la mort
qui est la loi commune, c’est-à‑dire qu’au fond elle ne peut échapper à son ancrage
matériel.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></span><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p></o:p></span></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-90547598616390312762024-03-04T05:37:00.000-08:002024-03-04T05:37:15.714-08:00Sujet du Merc. 06 Mars 2024 : Le concept d’infini chez Hegel et Spinoza.<p> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><span style="font-size: 20.0pt; mso-no-proof: yes;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Le concept
d’infini chez Hegel et Spinoza.<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /> </span><br />
</span></b>Voici ce que dit Spinoza dans la lettre (<i>à Mayer</i>), au sujet
de l'infini:<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<i>«Vous me demandez ce que la réflexion m’a conduit à penser de l’Infini ; je
vous le communiquerai très volontiers.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Le problème de l’Infini a
toujours paru à tous très difficile et même inextricable, parce qu’on n’a pas
distingué ce qui est infini par une conséquence de sa nature ou par la vertu de
sa définition et ce qui n’a point de limite non par la vertu de son essence
mais par celle de sa cause.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Et aussi pour cette raison
qu’on n’a pas distingué entre ce qui est dit infini parce que sans limites, et
une grandeur dont nous ne pouvons déterminer ou représenter les parties par
aucun nombre, bien que nous en connaissions la valeur la plus grande et la plus
petite.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Et enfin parce qu’on n’a pas
distingué entre ce que nous pouvons seulement concevoir par l’entendement, mais
non imaginer, et ce que nous pouvons aussi nous représenter par l’imagination.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Si l’on avait tenu compte de
toutes ces distinctions, on n’aurait pas été accablé sous le poids de tant de
difficultés.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>On aurait clairement connu
quel Infini ne peut être divisé en parties ou est sans parties, quel au
contraire est divisible, et cela sans qu’il y ait contradiction. On aurait
connu, en outre, quel Infini peut être sans difficulté conçu comme plus grand
qu’un autre Infini, quel au contraire ne peut l’être, et c’est ce que je vais
montrer clairement ci-après.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Auparavant toutefois il me
faut traiter en quelques mots de quatre sujets : la Substance, le Mode,
l’Éternité, la Durée.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Au sujet <b>de la Substance</b>,
voici ce que je veux que l’on considère : 1° l’existence appartient à son
essence, c’est-à-dire qu’il suit qu’elle existe de sa seule essence et
définition ; si ma mémoire ne me trompe, je vous ai démontré cela de vive voix
et sans le secours d’autres propositions.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>2e point qui découle du
premier : il n’existe pas plusieurs substances de même nature, mais une
substance unique.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>3e point enfin : une substance
ne peut être conçue autrement que comme infinie.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>J’appelle <b>Modes</b>,
d’autre part, les affections d’une Substance, et leur définition, n’étant pas
celle d’une substance, ne peut envelopper l’existence. C’est pourquoi, bien que
les Modes existent, nous pouvons les concevoir comme n’existant pas, d’où suit
que, si nous avons égard à la seule essence des modes et non à l’ordre de toute
la nature, nous ne pouvons conclure de ce que présentement ils existent, qu’ils
existeront par la suite ou qu’ils n’existeront pas, qu’ils ont existé
antérieurement ou n’ont pas existé.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>On voit clairement par-là que
nous concevons l’existence des Modes comme entièrement différente de celle de
la Substance. D’où se tire la différence entre l’Éternité et la Durée ; sous le
concept de Durée nous ne pouvons concevoir que l’existence des modes, tandis
que celle de la Substance est conçue comme Éternité, c’est-à-dire comme une
jouissance infinie de l’existence ou de l’être.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>De tout cela il ressort
clairement que si, comme il arrive bien souvent, nous avons égard à la seule
essence des modes et non à l’ordre de la nature, nous pouvons fixer à volonté
et cela sans porter la moindre atteinte au concept que nous en avons,
l’existence et la durée, la concevoir plus grande ou plus petite et la diviser
en parties.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><i>Sur l’Éternité</i></b><i>
au contraire et sur la Substance puisqu’elles ne peuvent être conçues autrement
que comme infinies, aucune de ces opérations ne saurait s’exécuter, sans que le
concept même que nous avons d’elles fût détruit.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Ceux-là donc tiennent de vains
propos, pour ne pas dire qu’ils déraisonnent, qui pensent que la Substance
étendue est composée de parties, c’est-à-dire de corps réellement distincts les
uns des autres.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>C’est comme si, en joignant
des cercles, en les accumulant, l’on s’efforçait de composer un triangle ou un
carré ou n’importe quoi d’une essence tout opposée à celle du cercle.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Tout ce fatras d’arguments par
lesquels les philosophes veulent habituellement montrer que la Substance
étendue est finie, s’effondre de lui-même : tous ces discours supposent une
Substance corporelle composée de parties.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>De la même manière d’autres
auteurs, après s’être persuadés que la ligne se compose de points, ont pu
trouver beaucoup d’arguments pour montrer qu’une ligne n’est pas divisible à
l’infini.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Si cependant vous demandez
pourquoi nous sommes si naturellement portés à diviser la substance étendue, je
répondrai : c’est parce que la grandeur est conçue par nous de deux façons :
abstraitement ou superficiellement ainsi que nous la représente l’imagination
avec le concours des sens, ou comme une substance, ce qui n’est possible qu’au
seul entendement.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>C’est pourquoi, si nous
considérons la grandeur telle qu’elle est pour l’imagination, ce qui est le cas
le plus fréquent et le plus aisé, nous la trouverons divisible, finie, composée
de parties et multiple.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Si, en revanche, nous la
considérons telle qu’elle est dans l’entendement, et si la chose est perçue
comme elle est en elle-même, ce qui est très difficile, alors, ainsi que je
vous l’ai suffisamment démontré auparavant, on la trouve infinie, indivisible
et unique.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Maintenant, du fait que nous
pouvons à volonté délimiter la Durée et la Grandeur, quand nous concevons
celle-ci en dehors de la Substance et faisons abstraction en celle-là de la
façon dont elle découle des choses éternelles, proviennent le Temps et la
Mesure.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><i>Le Temps sert à délimiter
la Durée</i></b><i>, la Mesure à délimiter la Grandeur de telle sorte que nous
les imaginions facilement, autant que la chose est possible.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Puis, du fait que nous
séparons de la Substance même les affections de la Substance et les
répartissons en classes pour les imaginer aussi facilement qu’il est possible,
provient le Nombre à l’aide duquel nous arrivons à des déterminations précises.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>On voit clairement par-là que
la Mesure, le Temps et le Nombre ne sont rien que des manières de penser ou
plutôt d’imaginer.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Il n’est donc pas étonnant que
tous ceux qui ont entrepris de concevoir la marche de la nature à l’aide de
notions semblables et encore mal comprises, se soient embarrassés dans des
difficultés inextricables dont ils n’ont pu se tirer qu’en brisant tout et en
admettant les pires absurdités.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Comme il y a beaucoup de
choses, en effet, que nous ne pouvons saisir que par le seul entendement, non
du tout par l’Imagination, et telles sont, avec d’autres, la Substance et
l’Éternité, si l’on entreprend de les ranger sous des notions comme celles que
nous avons énumérées, qui ne sont que des auxiliaires de l’Imagination, on fait
tout comme si l’on s’appliquait à déraisonner avec son imagination.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Les modes mêmes de la
Substance ne pourront jamais être connus droitement, si on les confond avec ces
Êtres de raison que sont les auxiliaires de l’imagination. Quand nous faisons
cette confusion, en effet, nous les séparons de la Substance et faisons
abstraction de la manière en laquelle ils découlent de l’Éternité, c’est-à-dire
que nous perdons de vue les conditions sans lesquelles ces modes ne peuvent
être droitement connus.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Pour le voir plus clairement,
prenez cet exemple : dès que l’on aura conçu abstraitement la Durée et que, la
confondant avec le Temps, on aura commencé de la diviser en parties, il
deviendra impossible de comprendre en quelle manière une heure, par exemple,
peut passer.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Pour qu’elle passe, en effet,
il sera nécessaire que la moitié passe d’abord, puis la moitié du reste et
ensuite la moitié de ce nouveau reste, et retranchant ainsi à l’infini la
moitié du reste, on ne pourra jamais arriver à la fin de l’heure [Spinoza
reprend ici la thèse de Zénon d'Elée].<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>C’est pour cela que beaucoup,
n’ayant pas accoutumé de distinguer les êtres de raison des choses réelles, ont
osé prétendre que la Durée se composait d’instants et, de la sorte, pour éviter
Charybde, ils sont tombés en Scylla. Car il revient au même de composer la
Durée d’instants et de vouloir former un nombre en ajoutant des zéros.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>On voit encore par ce qui
vient d’être dit, que ni le nombre ni la mesure ni le temps, puisqu’ils ne sont
que des auxiliaires de l’imagination, ne peuvent être infinis, sans quoi le
nombre ne serait plus le nombre, ni la mesure, la mesure, ni le temps, le
temps.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>D’où l’on voit clairement
pourquoi beaucoup de gens, confondant ces trois êtres de raison, avec les
choses réelles dont ils ignoraient la vraie nature, ont nié l’Infini.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Mais pour mesurer la faiblesse
de leur raisonnement, rapportons-nous-en aux mathématiciens qui ne se sont
jamais laissé arrêter par des arguments de cette qualité, quand ils avaient des
perceptions claires et distinctes. Outre, en effet, qu’ils ont trouvé beaucoup
de grandeurs qui ne se peuvent exprimer par aucun nombre, ce qui suffit à
montrer l’impossibilité de tout déterminer par les nombres, ils connaissent
aussi des grandeurs qui ne peuvent être égalées à aucun nombre mais dépassent
tout nombre assignable.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Ils n’en concluent pas
cependant que de telles grandeurs dépassent tout nombre par la multitude de
leurs parties ; cela résulte de ce que, à leurs yeux, ces grandeurs ne se
prêtent, sans une contradiction manifeste, à aucune détermination numérique.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Par exemple, toutes les inégalités de l’espace
compris entre deux cercles AB et CD et toutes les variations que la matière mue
en lui doit admettre, surpassent tout nombre.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Et cela ne se conclut pas de
l’extrême grandeur de cet espace car, aussi petite que nous en prenions une
portion, ses petites portions inégales surpasseront cependant tout nombre.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Et, pour la même raison, cela
ne se conclut pas non plus, comme il arrive dans d’autres cas, de ce que nous
n’avons ni maximum ni minimum, car dans notre exemple, nous avons les deux : un
maximum, AB, et un minimum, CD , dont nous pouvons conclure seulement que la
nature de l’espace compris entre les deux cercles, à centre différent, ne peut
rien admettre de tel.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Et par là, si quelqu’un voulait
déterminer toutes ces inégalités par un nombre précis, il devrait en même temps
faire qu’un cercle ne soit plus un cercle.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>De même, pour revenir à notre
sujet, si l’on voulait déterminer tous les mouvements de la matière qui ont eu
lieu jusqu’à l’instant présent, en les ramenant ainsi que leur durée à un
nombre et à un temps déterminés, ce serait comme si l’on s’efforçait de priver
de ses affections la Substance corporelle que nous ne pouvons concevoir
autrement que comme existante, et de faire qu’elle n’ait pas la nature qui est
la sienne. Je pourrais démontrer cela clairement, ainsi que beaucoup d’autres
points que j’ai touchés dans cette lettre, si je ne le jugeais inutile.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Dans tout ce qui précède on
voit clairement que certaines choses sont infinies par leur nature et ne
peuvent être conçues en aucune façon comme finies ; que certaines choses le
sont par la vertu de la cause dont elles dépendent, et que toutefois, quand on
les conçoit abstraitement, elles peuvent être divisées en parties et être regardées
comme finies, que certaines autres enfin peuvent être dites infinies ou, si
vous l’aimez mieux, indéfinies, parce qu’elles ne peuvent être égalées par
aucun nombre, bien qu’on les puisse concevoir comme plus grandes ou plus
petites ; il n’est donc pas nécessaire que des choses qu’on ne peut égaler par
un nombre soient égales, comme on le voit assez par l’exemple donné ci-dessus
et par beaucoup d’autres. »</i><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><u>Hegel <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><br />
</u></b><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>La grande référence mise en
avant par Hegel dans La science de la logique est cette lettre ci-dessus, dite <br />
« <i>sur l'infini</i> », écrite par Spinoza à Louis Meyer, le 20 avril 1663.
Hegel fait de nombreuses références à Spinoza et son objectif est clairement
d'approfondir le système de celui-ci, de lui fournir ce qu'il considère être
comme manquant. Hegel se place en disciple et en continuateur de Spinoza. La
lettre de Spinoza est extrêmement intelligente et représente l’un des plus
hauts points de la conscience matérialiste humaine, à l’époque déjà cela va de
soi, mais y compris aujourd’hui. Elle pose la nature infinie de la réalité,
qu’une approche en termes finis ne peut pas saisir.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Hegel prolonge cette affirmation
de Spinoza et souligne qu’il est nécessaire de voir sous quelle forme l’infini
est présent dans le fini. Car ce qui est ne se résume pas à être, <i>il y a des
processus, qui produisent des choses</i>. Le fini se mobilise, il s’arrache à
lui-même. Il y a de l’infini dans le fini.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Karl Marx reprendra directement
cette perspective, avec Le capital, lorsqu’il dit qu’en apparence le travail
est payé, mais qu’en réalité une partie n’est pas payée : il exprime cet infini
dans le fini, qui est à la base du développement des forces productives dans le
mode de production capitaliste.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En ce sens, Georg Wilhem
Friedrich Hegel, avec La science de la logique publié au début du 19e siècle –ouvrage
est paru à Nuremberg en deux tomes dans la période 1812-1816, avec trois livres
(<i>Théorie de l’être, Théorie de l’essence, Théorie du concept</i>) – joue un
rôle historique déterminant dans l’affirmation de la compréhension du
mouvement, dans le cadre de l’infinité.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Hegel pose le problème de la
manière suivante. <u>Pour lui, un esprit est un esprit saisissant ; la pensée
agrippe littéralement un raisonnement qui se fonde forcément sur quelque chose.
Cela veut dire que les notions, les concepts, sont produits au cours même du
processus de découverte, de compréhension d’une chose.<o:p></o:p></u></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Hegel remet par conséquent en
cause le principe d’une logique qui serait une méthode valable partout et tout
le temps, coupée à la fois de la pensée et de la matière. Il n’y a pas de
logique qui se balade littéralement au-dessus ou à côté du sujet pensant et de
la chose étudiée. <u>Il n’y a pas de méthode logico-mathématique fonctionnant
toujours et partout.<o:p></o:p></u></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">De la même manière, si la chose,
un phénomène, existe déjà en tant que tel, ce n’est pas le cas de la pensée y
faisant face : la pensée connaît un processus où elle se forme comme
compréhension, par rapport à la matière.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Cette compréhension, si elle va
jusqu’au bout, devient chez Hegel connaissance, avec l’utilisation de concepts.
Pour le matérialisme dialectique, cette compréhension devient un reflet
adéquat, nullement parfait, mais correct de la matière, sur le plan
scientifique.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En tant que tel, cela signifie
que Hegel remet en cause non seulement les mathématiques comme méthode
pseudo-objective de saisir la réalité, que le principe d’une pensée absolue
capable de saisir, littéralement d’engloutir la réalité tout en étant séparée
d’elle (comme l’univers-substance de Spinoza).<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Il y a selon lui forcément un
décalage, une dynamique entre le sujet et l’objet, dont le rapport est un
processus. Cela ne veut pas dire pour autant que la vérité ne devient alors que
relative, bien au contraire ; <u>Hegel rejette formellement Emmanuel Kant pour
qui on ne peut connaître dans les faits que certains aspects des choses, jamais
les choses elles-mêmes.</u><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>Chez Hegel, <i>la vérité n’est
pas un point de vue, elle parvient à l’universel</i>.<o:p></o:p></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Afin de parvenir à ce saut dans
la connaissance, Hegel oppose la compréhension à une forme plus élevée de
celle-ci, la raison. Ce niveau supprime la dimension éventuellement subjective,
et a fortiori une réduction de la compréhension à une lecture subjectiviste, où
chacun voit les choses à sa manière.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Il dit par ailleurs :<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>« Le caractère défini est
la négation posée de manière affirmative, - c'est la phrase de Spinoza : Omnis
determinatio est negatio (Toute détermination est négation). Cette phrase est
d'une importance infinie ; seule la négation en tant que telle est
l'abstraction sans forme ».<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
</i>Son but est de montrer <u>qu’une chose ne peut être connue que lorsqu’elle
est affirmée dans un processus</u>. Or, reconnaître un début, ce serait montrer
le contraire et dire comme le font les mathématiques que lorsqu’une chose est,
alors elle est déjà là par définition, elle est posée, elle n’est pas dans un
processus, on pourrait la prendre telle quelle.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Or, et c’est là son intérêt,
Hegel veut à tout prix maintenir le principe du processus. Une chose ne peut
chez Hegel émerger que comme mouvement, comme processus, où elle s’affirme, au
sens où elle pose la négation de ce qu’elle n’est pas. Le début ne peut être
donc que l’émergence d’une chose à partir de ce qu’elle n’est pas.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">C’est là son apport historique.
Hegel valorise le mouvement, en menant une réflexion profonde sur le rapport
contradictoire entre fini et infini, qualité et quantité, continuité et
discontinuité ; il expose ce qu’il appelle la science de la logique en confrontant
la réalité, l’existence, l’être, à ce qui est protagoniste, agissant, ce qui amène
à un rapport entre subjectivité et objectivité permettant la formation de
concepts.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Ce qui est fini est en réalité
infini, car le fini implique sa propre négation, et en fait son propre
dépassement : c’est la base même du principe du mouvement.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Ainsi Hegel parvient-il à intégrer le mouvement, là où Aristote, Avicenne,
Averroès, Spinoza, avaient besoin d’un Dieu moteur fusionnant avec ou étant le
monde lui-même, ce qui condamnait le mouvement à n’exister qu’à partir d’un
démarrage, sans disposer d’une nature autonome.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<b>Révolution dans la philosophie !<o:p></o:p></b></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-4641678201002807822024-02-25T10:18:00.000-08:002024-02-25T10:18:30.909-08:00Sujjet du Merc. 28 Fev. 2024 : Ad Feuerbach.<p> <b style="text-align: justify;"><span style="font-size: 20.0pt; mso-no-proof: yes;">Ad Feuerbach. </span></b></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-no-proof: yes;">Le titre de ce philopiste est emprunté</span>
à quelques notes écrites en 1845 par Karl Marx et Friedrich Engels et connues
sous le titre « Thèses sur Feuerbach ». Ludwig Feuerbach (né en 1804)
a été étudiant de Hegel dont il a quitté l’enseignement en 1826. Il se rend
célèbre dans un essai paru en 1830 « <i>Pensées sur la mort et sur
l'immortalité</i> ». Il y affirme que la Raison seule est immortelle et
conclut qu'il faut nier l'immortalité personnelle, revendiquant ainsi
l'athéisme. Le livre est publié anonymement mais très rapidement ses collègues qui
en est l'auteur. L'indignation du corps professoral lui interdira toute chaire
universitaire. Mais il revient à des préoccupations religieuses dont naîtra, en
1841, son ouvrage fondamental, L'essence du christianisme. Le livre connaît un
grand succès (il sera réédité deux fois, en 1842 et en 1848). Il s'agit de
révéler les mystères de la religion afin que l'homme puisse se connaître
lui-même. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Friedrich Engels souligne de la manière suivante l'importance du rôle
historique de Ludwig<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Feuerbach :<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">« <i>C'est alors que parut
l'Essence du christianisme, de Feuerbach. D'un seul coup, il réduisit en
poussière la contradiction, en replaçant carrément de nouveau le matérialisme
sur le trône.<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>La nature existe
indépendamment de toute philosophie ; elle est la base sur laquelle nous autres
hommes, nous-mêmes produits de la nature, avons grandi ; en dehors de la nature
et des hommes, il n'y a rien, et les êtres supérieurs créés par notre imagination
religieuse ne sont que le reflet fantastique de notre être propre.
L’enchantement était rompu ; le « système » était brisé et jeté au rancart »</i>
L. Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande 1888)<br />
<br />
<b>Feuerbach et le matérialisme :</b><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Le cartésianisme considère que les humains pensent, thèse réfutée par le
matérialisme qui considère que la conscience n'est que le reflet de la réalité.
Mais le risque est de basculer dans une vision mécanique, où la pensée ne
consisterait qu'en une réaction à des stimuli, ce qui est précisément la thèse
du béhaviorisme.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Pour les matérialistes les
humains n'agissent donc pas mécaniquement, pas plus qu'ils ne sont libres ;
leur psychologie se fonde sur leur existence réelle, naturelle, et le processus
dialectique de leur pensée comme reflet de la réalité, mais aussi donc de leur
propre réalité, puisqu'ils font partie de la réalité.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Pour cette raison, Ludwig
Feuerbach reconnaît l'importance historique de l'empirisme, qui a été développé
par Francis Bacon, dans une démarche précisément opposée à René Descartes qui
lui rejette les sens :<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">« <i>La grande signification
historique de l'empirisme consiste de fait en ce qu'il donne aux sens leur
droit en tant que moyen de la connaissance, qu'il a élevé à un objet
substantiel en particulier la sphère de l'indirect, de l'empirique.</i> »<i><o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">(L. Feurbach : Histoire de
la nouvelle philosophie)<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Naturellement, ce n'est qu'une
étape : Ludwig Feuerbach n'est donc pas empiriste, il ne s'arrête pas aux sens,
cependant il ne rejette pas ceux-ci comme le fait René Descartes.<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">D'où sa formulation, dès une œuvre
de jeunesse (Critique de l'empirisme), comme quoi :<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">« <i>La pensée est la chose comme
elle est, la représentation par les sens la présentation de la chose comme elle
apparaît. Les sens nous donnent des images, les choses ne nous sont données que
par la pensée (…).<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Avec les sens nous lisons le
livre de la nature, mais nous ne le comprenons pas par les sens. La
compréhension raisonnée est un acte par lui-même, un acte absolument indépendant.
Ce que saisit la compréhension raisonnée, il ne le comprend qu'à partir de et à
travers lui-même ; il n'y a que ce qui est conforme à la compréhension
raisonnée qui est un objet de la raison. La compréhension raisonnée est sa
propre mesure, son principe propre ; il est causa sui [cause de soi-même],
l'absolu dans les êtres humains.</i> »<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
<b>Feuerbach critique de Hegel :</b><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Feuerbach reproche aussi à Hegel d'avoir
posé l'être comme un concept sans présupposition alors qu'il s'agit en réalité
d'une abstraction : ce n'est pas le néant qu'il faut opposer à l'être pur mais
l'être concret et sensible. Hegel, comme toute la philosophie depuis Descartes,
en rompant avec la perception sensible, a coupé l'homme de son expérience et ne
pénètre jamais dans le monde concret. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Puisque nature et esprit s'opposent, la philosophie ne doit pas prendre pour
point de départ l'esprit <u>mais la nature qui permet d'éclairer les démarches
de l'esprit</u>. Le mépris de la nature est un héritage de la théologie
chrétienne et Hegel est en réalité un théologien travesti en philosophe : Hegel
considère que la réalité est posée par l'idée comme la théologie considère que
la nature est créée par Dieu.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Il s'agit de réinterpréter les
notions d'être et de penser : l'être doit être affranchi du logos pour qu'il
perde son caractère abstrait et se charge de la richesse d'exister. Le penser,
obligé de tenir compte désormais d'un être enrichi de tout ce que lui apportent
les sens, se hausse au niveau du connaître. Les sens donnent accès aux vérités
philosophiques.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>À la différence des animaux, l'homme a une vie
intérieure et a conscience de faire partie d'une espèce. L'homme, pour
Feuerbach, se définit par la raison (qui permet la pensée), la volonté
(permettant l'action) et l'amour (fondement de la vie en commun). " <i>L'homme
existe pour connaître, pour aimer, pour vouloir</i> " Mais l'homme se rend
compte du caractère fini de ces prédicats en les comparant à ceux de son espèce
et comprend qu'il est incapable de réaliser par ses propres moyens le vrai, le
bien et l'amour. Il va donc projeter ces attributs humains hors de lui et les
transférer à un être supérieur qu'il appelle Dieu. L'homme découvre donc, grâce
à la religion, sa propre essence mais séparée de lui puisqu'il la confie à un
être hors de lui-même. L'homme a, au fond, créé Dieu à son image ou plutôt à
l'image de son espèce puisque les attributs divins sont infinis et qu'ils sont
finis dans l'individu. <u>Ce mécanisme est exactement ce qu'on appelle un
processus d'aliénation</u> c'est à dire de perte de soi dans un autre, cet
autre ici étant Dieu.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Mais ici apparait (ou réapparait) l’hégélianisme dans lequel a baigné
Feuerbach. En effet, Il ne s'agit pas chez Feuerbach de détruire les valeurs
religieuses. L'athéisme conserve les valeurs traditionnelles mais leur enlève
toute caution divine. Enlever Dieu n'est donc pas enlever à l'homme les
obligations qui sont les siennes mais, au contraire, donner à l'homme la pleine
responsabilité de son destin. <u>Les valeurs traditionnelles sont simplement
laïcisées</u>. Elles en deviennent même plus fortes car elles ne sont plus
imposées de l'extérieur mais sont inhérentes à l'homme.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">Il faut bien voir que, pour Feuerbach, la religion a une
nécessité historique. Elle est la première étape nécessaire pour qu'ensuite
l'homme prenne conscience de son essence. Prenons un exemple, celui des « hommes
providentiels », des « héros », que dit Feuerbach des : « <i>grands
hommes, des hommes exemplaires »</i> qui <i>« n’avaient qu’une seule passion
fondamentale et dominante réaliser la fin qui constituait l’objet essentiel de
leur activité</i> ». L’objet donc, sans lequel ces hommes exemplaires
n’auraient rien été, c’est la fin qui était la leur : il s’agit donc d’un objet
pensé ou représenté, mais pas d’un objet sensible, existant réellement et
effectivement donné. <br />
Et si l’on demande maintenant pourquoi ces hommes n’auraient rien été sans
cette fin qui était leur objet, la réponse feuerbachienne est que cette fin
n’était pas autre chose qu’eux-mêmes, c’est-à-dire leur propre essence prise
comme objet ou fin : dans cette fin, c’est leur propre essence qu’ils prennent
pour objet, c’est leur propre essence qu’ils objectivent en la prenant pour
fin. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">La thèse de Feuerbach, est directement liée à la question de
la différence humaine, pour lui, spécifique, c’est-à-dire à la capacité de se
prendre soi-même comme objet et pour fin – ce qui est la définition même de la
conscience. Mais comment nait la conscience ? L’homme serait il un être d’exception
dans la nature ? Le seul à se concevoir comme objet et fin ?<br />
<br />
Le fait d’être conscient ne modifie pas la nature des hommes d’une manière qui
ferait d’eux des êtres échappant à <u>l’ordre commun de la nature</u> : ils sont
et restent des êtres objectifs et naturels doués d’une activité vitale
spécifique, caractérisée comme activité productive, avec cette différence
propre qu’ils sont des êtres qui actualisent leur activité vitale en sachant
qu’ils le font, c’est-à-dire avec conscience et volonté. Ainsi les hommes
n’échappent pas à la condition générale des êtres naturels comme êtres
objectifs, mais au contraire ils redoublent cette condition, ils en ajoutent
dans l’objectivité : <u>ils sont non seulement dans un rapport vital de
dépendance à l’égard du reste de l’objectivité de la nature, mais ils savent
qu’ils le sont</u>, ce qui veut dire que le déploiement naturel ou spontané de
leur activité vitale se redouble d’une volonté de manifester cette activité par
eux-mêmes, de l’exprimer activement, c’est-à-dire, <u>en un sens spinoziste</u>,
d’être la cause adéquate de leur propre activité.<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: distribute-all-lines;">Contrairement
à Feuerbach les matérialistes conçoivent la conscience comme la compréhension
des causes objectives de l’activation humaine, c’est-à-dire comme la connaissance
que les hommes forment d’eux-mêmes en tant que parties de la nature, alors
cette connaissance enveloppe elle-même la capacité pour les hommes d’être
eux-mêmes la cause d’une activité qu’ils ne se contentent pas d’être, <u>mais
qu’ils ont, qu’ils possèdent, qu’ils prennent pour objet et qu’ils peuvent dès
lors développer activement et volontairement</u>. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: distribute-all-lines;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal"><b>Marx et Feuerbach (Thèses sur Feuerbach) :<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><o:p></o:p></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">On retrouve bien chez Marx comme chez
Feuerbach la notion d’« être objectif » mais :<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Pour Marx : cela veut dire que les hommes sont ceux qui se connaissent en
tant qu’êtres objectifs, c’est-à-dire en tant que <u>parties du tout objectif
de la nature.</u> La conscience, ou ce que « les philosophes » appellent la
conscience, c’est pour Marx la connaissance de soi comme objet – <b><u>ce qui
ne veut pas dire se prendre soi-même pour objet</u></b>, mais se connaître et
se comprendre en tant qu’être objectif inscrit dans le tout de la nature, et
donc aussi se reconnaître comme dépendant d’autres êtres également objectifs.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />Feuerbach quant à
lui ne fait que réformer le point de vue de la philosophie de la conscience,
notamment en posant que la conscience de soi possède la même forme que la
conscience d’objet. Il affirme bien, contre Hegel, qu’il n’y a de conscience de
soi possible que dans l’objet et qu’en niant son objet essentiel, la conscience
se nie tout aussi bien elle-même. Ce qui signifie qu’il n’y a pas de conscience
immédiate de soi possible, <u>que toute conscience de soi est seconde</u>, en
ce qu’elle passe ou transite d’abord par la conscience de soi comme objet ou
sous une forme objective. Néanmoins, il s’agit bien ensuite de reprendre en soi
ce qu’on a tout d’abord mis de soi dans l’objet : par exemple, il s’agit bien,
pour sortir de la religion et de l’aliénation religieuse, que l’homme se
réapproprie tous les prédicats humains qu’il devait d’abord réaliser et
objectiver en Dieu pour en prendre ensuite conscience comme étant les siens
propres.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Bref, si, chez Feuerbach, il ne s’agit plus, comme chez Hegel, de nier
l’objectivité elle-même, il s’agit néanmoins bel et bien de dépouiller un
contenu de la forme objective qu’il était inévitable qu’il prenne d’abord. La
différence entre Hegel et Feuerbach est finalement la suivante : <u>tandis que
Feuerbach se scandalise de l’objectivité aliénée, Hegel se scandalise de
l’objectivité en tant que telle</u>.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
<b>De l’aliénation :</b><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Pour Marx, contre Hegel et Feuerbach, rien n’atteste donc plus clairement
l’aliénation des hommes, que la conception qu’ils ont d’eux-mêmes en tant que
sujets conscients d’eux-mêmes, c’est-à-dire en tant qu’êtres par essence ou par
nature distincts de l’objectivité, ou encore, <u>pour le dire en termes
spinozistes, la conception qu’ils ont d’eux-mêmes comme d’un « <i>empire dans
un empire</i> ».</u> Marx explique clairement que c’est uniquement par l’effet
d’une procédure d’abstraction, c’est-à-dire d’isolement de soi hors du tout,
que les hommes peuvent se concevoir comme des sujets essentiellement
caractérisés par la conscience de soi, celle-ci étant elle-même comprise comme
un trait qui distingue et sépare les hommes de tout autre être.<br />
<br />
Les hommes sont des êtres naturels caractérisés non pas d’abord par leur
capacité à former un savoir des essences, à commencer par la leur, mais par
leur capacité à former une <u>connaissance des causes, une connaissance des
choses par leurs causes</u>, étant entendu qu’une telle connaissance ne se
forme que de manière immanente au déploiement de l’activité productive et
vitale dont les hommes sont eux-mêmes les causes. Ne pas seulement être sa
propre activité, mais l’avoir, c’est-à-dire la connaître à partir de ses
causes, voilà qui n’isole pas les hommes du reste de l’objectivité, mais au
contraire fait d’eux des êtres plus objectifs que tous les autres, <u>justement
parce qu’ils sont capables d’une connaissance des causes par lesquelles ils
sont agis en tant que partie du tout</u>.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-25254569647103654132024-02-19T06:14:00.000-08:002024-02-19T06:14:19.523-08:00Sujet du Merc. 21/02/2024 : La nature selon La Mettrie. <p> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><span style="font-size: 20.0pt; mso-no-proof: yes;"> La nature selon La Mettrie.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
</span></b><span style="mso-no-proof: yes;">Julien Jean Offray de La Mettrie
(1709 – 1751) est connu comme médecin et philosophe matérialiste. <br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></span><b><span style="font-size: 20.0pt; mso-no-proof: yes;"><br />
</span></b>« <b>La Philosophie, aux recherches de laquelle tout est soumis, est
soumise elle-même à la Nature, comme une fille à sa Mère</b> ». Qu’est-ce que
la vie ? Un effet de l’organisation. Qu’est-ce que l’organisation ? Un effet de
la matière. S’il y a de la vie dans la nature, tout n’y vit pas. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
« <i>Ce n’est point la nature des principes solides des corps qui en fait toute
la variété, mais la diverse configuration de leurs atomes…Si les corps des
autres règnes n’ont ni sentiments ni pensées, c’est qu’ils ne sont pas
organisés pour cela, comme les hommes et les animaux : semblables à une eau qui
tantôt croupit, tantôt coule, tantôt monte, descend ou s’élance en jet d’eau,
suivant les causes physiques et inévitables qui agissent sur elle.</i> » (La
Mettrie, Abrégé des systèmes). Ni animisme, donc, ni vitalisme : l’organisation
suffit à tout et « <i>il n’y a dans tout l’univers qu’une seule substance
diversement modifiée</i> ». <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le naturalisme de La Mettrie est
un matérialisme : la substance unique, c’est la matière, et c’est le tout du
réel l’immatérialité n’est qu’« <i>un grand mot vide de sens</i> » (Id). La
nature est une, malgré sa diversité (c’est ce que La Mettrie appelle 1’« <i>uniforme
variété de la nature</i>»; mais cette unité est celle d’une substance, et non
d’un sujet.<br />
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
On pourrait voir là une appréciation spinoziste (que La Mettrie connait, mais
de seconde main), sauf que La Mettrie refuse que la nature, comme le voulait
Spinoza, soit chose pensante : « <i>La pensée n’est qu’une modification
accidentelle du principe sensitif, qui par conséquent ne fait point partie
pensante de l’Univers</i> ». <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Pour La Mettrie, Spinoza lui paraît à la fois trop dogmatique et trop peu
matérialiste pour qu’il puisse s’y reconnaître tout à fait. La Mettrie préfère
la médecine à la géométrie, l’observation à la métaphysique. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Le système de la nature qui a ses préférences, c’est bien plutôt celui
d’Épicure. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
L’unité de la nature n’en demeure pas moins, et c’est une unité, pourrait-on
dire, sans sujet ni fin(s). Ainsi écrit-il dans (le<i> système d’Epicure</i>) :<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p>« <i>Comme, posées certaines lois
physiques, il n'était pas possible que la mer n’eût son flux et son reflux, de
même certaines lois du mouvement ayant existé, elles ont formé des yeux qui ont
vu, des oreilles qui ont entendu, des nerfs qui ont senti, une langue tantôt
capable et tantôt incapable de parler, suivant son organisation ; enfin elles
ont fabriqué le viscère de la pensée.</i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>La nature a fait, dans la
machine de l’homme, une autre machine qui s’est trouvée propre à retenir les
idées et à en faire de nouvelles, comme dans la femme, cette matrice, qui d’une
goutte de liqueur fait un enfant. Ayant fait, sans voir, des yeux qui voient,
elle a fait, sans penser, une machine qui pense. <o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Quand on voit un peu de morve
produire une créature vivante, pleine d'esprit et de beauté, capable de
s’élever au sublime du style, des mœurs, de la volupté, peut-on être surpris
qu’un peu de cervelle de plus ou de moins constitue le génie, ou l’imbécillité
?</i> ».<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Evidemment cela rappelle furieusement Descartes et son « homme machine ».
Pour La Mettrie, Descartes avait raison mais, pour lui, il faut aller plus
loin, et affirmer que les hommes, « <i>quelque envie qu'ils aient de s’élever,
ne sont au fond que des animaux et des machines perpendiculairement rampantes</i>
». <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
En effet, il critique chez Descartes une sorte de volonté métaphysique
remplaçant causes et effet : « <i>Les éléments de la matière, à force
de s’agiter et de se mêler entre eux, étant parvenus à faire des yeux, il a été
aussi impossible de ne pas voir que de ne pas se voir dans un miroir, soit
naturel, soit artificiel. L’œil s’est trouvé le miroir des objets, qui souvent
lui en servent à leur tour. La nature n’a pas plus songé à faire l’œil pour
voir, que l'eau, pour servir de miroir à la simple bergère. L’eau s’est trouvée
propre à renvoyer les images ; la bergère y a vu avec plaisir son joli minois. <b>C’est
la pensée de l’auteur de l’Homme machine.</b></i> ».<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
La critique est directe, et elle l’avantage de permettre à La Mettrie de
préciser sa conception nature/homme. En fait, la conception de la nature, pour
La Mettrie, est avant tout une conception de l’homme : « <i>Les divers
états de l’âme sont toujours corrélatifs à ceux du corps », </i>ou mieux<i> «
toutes les facultés de l’âme dépendent tellement de la propre organisation du
cerveau et de tout le corps, qu’elles ne sont visiblement que cette
organisation même ; voilà une machine bien éclairée ! [...] L’âme n’est donc
qu’un vain terme dont on n’a point idée, et dont un bon esprit ne doit se
servir que pour nommer la partie qui pense en nous.</i> ».<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
La Mettrie est de manière évidente proche des explications des matérialistes. Comme
Épicure, en effet, comme Spinoza, et comme leurs disciples modernes, il pense
que la nature est sans morale, sans vie, sans finalité. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Mais il ne se laisse enfermer
dans aucun système. Le pur hasard atomistique peut parfois lui sembler trop
court, pour expliquer la nature, comme la nécessité spinoziste peut parfois lui
sembler trop religieuse, trop métaphysique ou trop abstraite. Cela ne l’empêche
pas d’utiliser l’une et l’autre de ces deux pensées, mais de manière toujours
critique et libre. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
C’est que, pour lui, l’essentiel est ailleurs : l’essentiel est de ne pas
laisser la religion nous enfermer dans l’illusion, l’angoisse ou la
culpabilité. La nature n’est pas Dieu, et c’est la nature que le philosophe
doit suivre. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
La Mettrie aimait trop le plaisir et la vérité pour accepter que des dogmes
incertains et menaçants prétendent s’immiscer entre le réel et lui, et limiter
en quoi que ce soit son appétit de jouir et de penser. Ce par quoi il
appartient bien aux Lumières : <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
« <i>On peut élever la voix, écrivait-il à la fin de sa vie, se servir de sa
raison, et jouir enfin du plus bel apanage de l’humanité, la faculté de penser.
Les théologiens juges des philosophes ! Quelle pitié ! C’est vouloir ramener la
superstition et la barbarie.</i> »<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-tab-count: 1;"><br /></span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><b style="text-align: left;"><span style="font-size: 16pt;">Mercredi 28 Février
2024 </span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style="text-align: left; text-indent: 16.2pt;"><span style="font-size: 16pt;"> Sujet : Ad
Feuerbach.</span></b><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-18730790223219830192024-02-11T12:43:00.000-08:002024-02-11T12:43:52.110-08:00Sujet du Merc. 14 Fev. 2024 : Tu vivras comme un dieu parmi les hommes .... <p> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: "Calibri",sans-serif;">Alors que la vie humaine gisait à nos
yeux honteusement écrasée sous le poids de la religion, qui sortait sa tête des
régions du ciel, accablant les mortels de son horrible aspect, le premier, un
homme un Grec, osa lever au ciel des yeux mortels et le premier, il osa
résister. Ni les fables relatives aux dieux, ni la foudre, ni le ciel avec ses
grondements menaçants ne l'ont abattu. Au contraire ces éléments ont rendu si
ardent le courage de son âme que le premier, il désirait briser les verrous
serrés des portes de la nature. Ainsi la vigueur vive de son âme vainquit et
s'avança bien au-delà des murailles enflammées du monde. Il a parcouru par son
intelligence, et son courage l'immensité du Tout, d'où, victorieux, il nous a
rapporté ce qui pouvait naître, ce qui ne le pouvait pas, et selon quel système
une puissance limitée était accordée aux choses, ainsi que une fin profondément
enracinée. C'est pourquoi la religion, terrassée à terre, est à son tour
écrasée, sa victoire nous égale au ciel</span><span style="mso-spacerun: yes;">
</span>-<span style="mso-spacerun: yes;"> <br /></span><b><i><br />Lucrèce, De rerum natura,
livre I, vers 62 au 79 Eloge d’Epicure<o:p></o:p></i></b></p>
<p class="titre-article" style="background: white; line-height: 19.5pt; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><span style="color: black; font-size: 16.0pt; text-shadow: auto;"><span style="mso-spacerun: yes;">
</span>Tu vivras comme un dieu parmi les hommes .... <o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b>Philosopher :</b><br />
« Même jeune, on ne doit pas hésiter à philosopher. Ni, même au seuil de
la vieillesse, se fatiguer de l'exercice philosophique. … Tel., qui dit que
l'heure de philosopher n'est pas venue ou qu'elle est déjà passée, ressemble à
qui dirait que, pour le bonheur, l'heure n'est pas venue ou qu'elle n'est plus.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Sont donc appelés à philosopher le jeune comme le vieux. Le second pour que,
vieillissant, il reste jeune en biens par esprit de gratitude à l'égard du
passé. Le premier pour que jeune, il soit aussi un ancien par son sang-froid à
l'égard de l'avenir. »<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b>Les
dieux :<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></b><br />
« D'abord, tenant le dieu pour un vivant immortel et bienheureux, selon
la notion du dieu communément pressentie, ne lui attribue rien d'étranger à son
immortalité ni rien d'incompatible avec sa béatitude…<span style="background: white; color: black; font-family: "Verdana",sans-serif;"> </span>Car les dieux
existent : évidente est la connaissance que nous avons d'eux. Mais tels que la
foule les imagine communément, ils n'existent pas : les gens ne prennent pas
garde à la cohérence de ce qu'ils imaginent.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">N'est
pas impie qui refuse les dieux populaires, mais qui sur les dieux, projette les
superstitions populaires. »<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b>La
mort :<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></b><br />
« Accoutumes toi sur ce point à penser que pour nous la mort n'est rien,
puisque tout bien et tout mal résident dans la sensation, et que la mort est
l'éradication de nos sensations. Dès lors, la juste prise de conscience que la
mort ne nous est rien autorise à jouir du caractère mortel de la vie : non pas
en lui conférant une durée infinie, niais en l'amputant du désir d'immortalité…<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Stupide est donc celui qui dit avoir peur de la mort non parce qu'il souffrira
en mourant, mais parce qu'il souffre à l'idée qu'elle approche. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Quand nous sommes, la mort n’est pas là, et quand la mort est là, c'est nous
qui ne sommes pas. Elle ne concerne donc ni les vivants ni les trépassés, étant
donné, que pour les uns, elle n'est point, et que les autres ne sont plus. »<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
<b>Vivre :</b><br />
« Celui qui incite d'un côté le jeune à bien vivre, de l'autre le
vieillard à bien mourir est un niais, non tant parce que la vie a de
l'agrément, mais surtout parce que bien vivre et bien mourir constituent un
seul et même exercice.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
S'il est persuadé de ce qu'il dit, que ne quitte-t-il la vie sur le champ Il en
a l'immédiate possibilité, pour peu, qu'il le veuille vraiment. S'il veut
seulement jouer les provocateurs, sa désinvolture en la matière est déplacée.<br />
Souvenons-nous d'ailleurs que l'avenir, ni ne nous appartient, ni ne nous
échappe absolument, afin de ne pas tout à fait l'attendre comme devant exister,
et de n'en point désespérer comme devant certainement ne pas exister. »<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b>Les
désirs :<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></b><br />
Certains d'entre les désirs sont naturels, d'autres vains, et si certains des
désirs naturels sont contraignants, d'autres ne sont... que naturels. Parmi les
désirs contraignants, certains sont nécessaires an bonheur, d'autres à la tranquillité
durable du corps, d'autres à la vie même.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span> <br />
Or, une réflexion irréprochable à ce propos sait rapporter tout choix et rejet
à la santé du corps et à la sérénité de l'esprit (<i>intellect</i>).<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
C'est sous son influence que nous faisons toute chose, dans la perspective
d'éviter la souffrance et l'angoisse. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b>Le
plaisir :<o:p></o:p></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">« Quand
nous parlons du plaisir comme d'un but essentiel, nous ne parlons pas des
plaisirs du noceur irrécupérable ou de celui qui a la jouissance pour résidence
permanente comme se l'imaginent certaines personnes peu au courant et
réticentes, ou victimes d'une fausse interprétation, mais d'en arriver au stade
où l'on ne souffre pas du corps et où l'on n'est pas perturbé intellectuellement.</p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">C'est
lui (le plaisir) que nous avons reconnu comme bien premier, né avec la vie.
C'est de lui que nous recevons le signal de tout choix et rejet. C'est à lui
que nous aboutissons comme règle, en jugeant tout bien d'après son impact sur
notre perception du monde.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Ainsi tout plaisir, par nature, a le bien pour intime parent, sans pour autant
devoir être cueilli. Symétriquement, toute espèce de douleur est un mal, sans
que toutes les douleurs soient à fuir obligatoirement. C'est à travers la
confrontation et l'analyse des avantages et désavantages qu'il convient de se
décider à ce propos. » <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
<b>La prudence</b> (<b><i>Phronésis</i></b>) :<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
La prudence, d'où sont issues toutes les autres vertus ( au sens latin de <i>Virtu</i>)
, se révèle en définitive plus précieuse que la philosophie : elle nous
enseigne qu'on ne saurait vivre agréablement sans prudence, sans honnêteté et
sans justice, ni avec ces trois vertus <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>vivre
sans plaisir. <br />
Les vertus en effet participent de la même nature que vivre avec plaisir, et vivre
avec plaisir en est indissociable. »<br />
<br />
<b>Le bonheur :<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></b><br />
« D'après toi, quel homme surpasse en force celui qui sur les dieux
nourrit des convictions conformes à leurs lois ? Qui face à la mort est
désormais sans crainte ? Qui a percé à jour le but de la nature, en discernant
à la fois comme il est aisé d'obtenir et d'atteindre le summum des biens, et
comme celui des maux est bref en durée ou en intensité ?<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Souscrire au mythe concernant les dieux ? Cette première option laisse
entrevoir un espoir, par des prières, de fléchir les dieux en les honorant.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
S'asservir aux lois du destin des physiciens naturalistes ? C’est alors
afficher une nécessité inflexible. »<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
<b>Tu vivras, comme un dieu parmi les humains :<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
</b>« Qui témoigne, disais-je, de plus de force que l'homme qui ne prend
le hasard ni pour un dieu, comme le fait la masse des gens ni pour une cause fluctuante
; l'homme convaincu qu'il est meilleur d'être dépourvu de chance particulière
tout en raisonnant bien que d'être chanceux en déraisonnant.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">À
ces questions, et à toutes celles qui s'y rattachent, réfléchis jour et nuit
pour toi-même et pour qui est semblable à toi, et veillant ou rêvant jamais
rien ne viendra te troubler gravement : ainsi vivras-tu, comme un dieu parmi
les humains. <b>Car il n'a rien de commun avec un vivant mortel, l'homme vivant
parmi des biens immortels. </b>»<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><b><o:p></o:p></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 10.0pt;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>(Larges
extraits de la « Lettre à Ménécée »<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>-<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Epicure -<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">EPICURE
-341 -270 )</span><o:p></o:p></span></b></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-9531823248725622062024-02-03T12:30:00.000-08:002024-02-03T12:30:34.554-08:00Sujet du 07 Février 2024 : Que viennent faire les atomes dans l’éthique de Démocrite ? <p> </p><p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></b><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 16.0pt;">Que viennent faire les atomes dans l’éthique de
Démocrite ?<span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></b><b> </b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">L’ignorance est à comprendre comme origine de
la religion en même temps que ce qui maintient les hommes dans une communauté
déterminée, en apportant des réponses toutes faites aux questions qu’ils se
posent. Ou comme le dit si fortement </span><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Spinoza</b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"> : « … <i>la
volonté de Dieu, cet asile d’ignorance</i> ».<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Ainsi fonctionne la morale : le bien, le
mal. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Ainsi ne procède pas l’éthique, continûment à
la recherche du juste et du faux.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Et c’est loin des certitudes établies qu’un grec, Démocrite (~ <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>- 460<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>-
370 <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>avant notre ère), jeta les bases,
les fondements de l’éthique : « <i>Si tout corps est divisible à
l'infini, de deux choses l'une : ou il ne restera rien, ou il restera quelque
chose. Dans le premier cas, la division ne saurait aboutir à un néant pur et
simple, car alors la <a name="_Hlk157525568">matière n'aurait qu'une existence
virtuelle</a>, dans le second cas on se pose la question : que reste-t-il ? La
réponse la plus logique, c'est l'existence d'éléments réels, indivisibles et
insécables appelés donc atomes. »</i>.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Mais quel rapport entre les atomes et l’éthique ? <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
La permanence de la matière étant établie par l’existence des atomes sinon « … <i>la
matière n'aurait qu'une existence virtuelle</i> », dès lors les hommes
n'ont donc plus à craindre ni la nature ni la mort, emportés par le flot
continue de leur matérialité et du temps, ils sont un des éléments de la nature
et donc immortels. Et donc le jugement des dieux n’est donc plus à craindre :
ils ne sont plus tout-puissants puisque matériels, ne sont pas immortels et
n’exercent aucune action dans le monde.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
De cette double constatation<span style="mso-tab-count: 1;"> </span>: seule la
matière est immortelle (atomisme) – Les dieux ne sont que des créations fantasmagoriques
de l’homme, va naître l’éthique.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<u>Sur le déterminisme :<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></u><br />
Si tout est déterminé dans le monde, notre esprit comme les phénomènes, nous
avons du pouvoir sur notre perception. Nous avons le choix de lui accorder du
crédit ou de la montrer comme une illusion. C’est donc cette liberté intérieure
qui va être la base de l’éthique de Démocrite. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Tout cela est fondé par la théorie gnoséologique (théorie de la connaissance) du
philosophe. En effet, si lui-même a voulu remettre en cause la vérité des
apparences pour fonder une aporie de la connaissance, alors cela signifie qu’il
a été libre de décider de la valeur du réel tel qu’il le percevait.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
En somme, c’est sa théorie déterministe qui est la condition de possibilité
d’une éthique. Démocrite conçoit bien l’homme comme un être déterminé dans un
monde déterminé et la notion de destin est absente dans sa philosophie, mais la
place de sa volonté intérieure présuppose la question du choix et donc de la
responsabilité éthique, mais sur un fondement gnoséologique.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Démocrite écrit : <i>« Les hommes acquièrent
la joie par la modération dans la jouissance et par la vie sage</i> ». Les
désirs non naturels et non nécessaires comme l’envie de gloire ou de richesse
sont à proscrire tandis que d’autres besoins plus naturels et nécessaires sont
à satisfaire avec modération. Éviter les plaisirs vains et rechercher les
plaisirs nobles est plus adéquat au concept de tranquillité. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Démocrite écrit : « <i>Le plaisir et le
désagrément déterminent la limite entre ce qui est utile et ce qui est nuisible</i>
», le bonheur ne va donc pas sans une certaine forme de plaisir. Finalement,
même si les phénomènes nous affectent de manière déterminée, et même si nous
n’avons pas accès à leur essence vraie, nous avons la liberté de décider de
l’influence que ces phénomènes auront sur nous. De là, nous pouvons en déduire
une éthique qui privilégiera la recherche d’un certain état d’esprit et d’une
condition générale qui facilitera l’accès au bonheur.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Si l’homme n’écoute que ses pulsions, il en devient l’esclave et perd sa
liberté tandis que s’il choisit la vie éthique et la tempérance, il est
vraiment libre. Écouter uniquement nos passions nous fait perdre notre
responsabilité tandis que prendre une décision désintéressée nous en rend
véritablement responsable. Cette thèse sera exploitée par Kant dans la Critique
de la raison pratique.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<u>Portée pratique de l’éthique démocritéenne. La politique :</u><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Démocrite</span> <span style="mso-bidi-font-weight: bold;">oppose les concepts de
Fortune et de nature. Il écrit : « <i>la Fortune est prodigue mais est
inconstante alors que la nature se suffit à elle-même, c’est pourquoi elle
remporte la victoire sur les grandes expériences</i> ». L’homme doit maîtriser
sa nature pour parvenir à une forme d’autarcie aussi bien individuelle que
collective. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">La démocratie (comme théorie poitique) est
pour lui le meilleur des régimes politiques, car il permet de rechercher
l’intérêt commun alors que les despotes veulent uniquement conserver leur
pouvoir et que les aristocrates cherchent uniquement leurs intérêts personnels.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span> <br />
Il écrit : « <i>Il vaut mieux être pauvre en démocratie qu’heureux sous le
pouvoir des despotes</i>». La démocratie permet à chacun de d’être son propre
maître dans une cité devenue autarcique qui recherche le bonheur en son propre
sein. Finalement, cette autarcie se définit par quatre caractéristiques
essentielles. Elle s’exerce par le choix des objets, par des moyens psychiques
et éthiques, à travers l’usage des plaisirs et par la pratique et l’effort.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span> <br />
-<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Concernant le choix des objets, nous
devons distinguer l’intériorité de l’extériorité et travailler sur notre
capacité à ne pas être affecté outre mesure par ce qui nous est extérieur.
Certes ces phénomènes s’imposent en quelque sorte à nos sens, mais l’homme est
capable de choisir de se perdre en elles ou de s’en émanciper.<br />
-<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>La praxis : le bonheur n’est
atteignable qu’à partir du moment où nous <u>agissons réellement</u> (phronésis)
en vue du juste. C’est à travers l’exercice de la vertu que la tranquillité est
accessible.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span> <br />
-<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Concernant le plaisir, il n’est pas
le télos du bonheur, mais simplement un moyen d’y parvenir. Il nous faut
distinguer hédonê plaisir des sens, et terpsis le plaisir moral pour se rendre
capable d’ordonner ses besoins et de rechercher un plaisir modéré et noble.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span> <br />
-<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Enfin :« <i>Les peines
volontaires nous rendent aptes à supporter plus facilement les involontaires</i>
». Ainsi s’endurcit notre volonté. »<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Démocrite dit qu’il faut graver une loi dans
son âme qui est de ne rien faire qui ne soit inapproprié. Qu’on soit seul ou en
société, il nous faut refuser l’injuste et sa tentation pour pouvoir être
réellement autonome dans notre volonté et pleinement responsable de nos
actions.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><u><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Limites</span></u><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"> :<br />
<br />
Garant de la tradition atomistique, Démocrite réduit le monde à un ensemble
agrégé d’éléments simples : les atomes matériels évoluant dans le vide. Il
faudra l’apport essentiel d’Epicure et du concept de <i>clinamem</i> (déviation)
pour rendre leur liberté aux atomes et par là à une éthique qui chez Démocrite
pourrait apparaître excluant totalement la liberté.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Le vide et les atomes ne sont que les
premiers apports dans la formation d’une compréhension de la matière conçue
comme un tout dialectique dont Epicure éclairera toute la portée pour la
conception d’une éthique dont Spinoza s’emparera après des siècles d’obscurantisme
religieux. L’apport de Démocrite est immense mais par trop mécaniste.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>« <i>Le soleil est
souvent obscurci par les nuages et la raison par la passion.</i> »
Démocrite.<o:p></o:p></span></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-27587661186965787112024-01-27T07:55:00.000-08:002024-01-27T07:55:37.393-08:00Sujet du Merc. 31 Janvier 2024 : Diderot et l’idée de dieu.<p> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><span style="font-size: 16.0pt;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Diderot et l’idée de dieu.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
</span></b>Denis Diderot (1713-1784), philosophe éminent du mouvement des
Lumières, développe une position complexe vis-à-vis de la question de Dieu et
de la religion. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">Diderot
est souvent associé à une forme de déisme critique. Il a remis en question les
dogmes religieux traditionnels et la conception anthropomorphique de Dieu. Il
s'est prononcé contre le fanatisme religieux. Mais s’en est trop pour le
pouvoir royal. C’est l’époque où le Parlement, assemblée qui défend les
intérêts de la noblesse et la religion, fait la guerre à l’Encyclopédie et aux
livres de philosophie. Les deux premiers livres de l’Encyclopédie de Diderot
ont été condamnés, en1752, brûlés en 1759 ; la publication se poursuit, mais
clandestinement et les encyclopédistes sont considérés comme une « secte
dangereuse ».<br />
<br />
<u>Article « Encyclopédie</u> <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
« <i>Le but d'une encyclopédie est de rassembler les connaissances éparses sur
la surface de la terre; d'en exposer le système général aux hommes avec qui
nous vivons, et de les transmettre aux hommes qui viendront après nous; afin
que les travaux des siècles passés n'aient pas été des travaux inutiles pour
les siècles qui succéderont ; que nos neveux, devenant plus instruits,
deviennent en même temps plus vertueux et plus heureux, et que nous ne mourions
pas sans avoir bien mérité du genre humain.</i> » <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">Au
fond, Diderot représente les idées d’une classe sociale en pleine ascension :
la bourgeoisie. Et ses points de vue reflètent ce mélange entre une critique de
points vue anciens sur la matière, dieu, la nature et la nécessaire action que
doit jouer désormais la raison dans les affaires humaines.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Diderot assumait en effet l'athéisme,
tout en étant encore profondément marqué par l'humanisme français lié à la
Renaissance italienne et empreint d'un certain scepticisme, ainsi que d'une
vision épicurienne de l'univers, celui-ci se transformant sans logique interne.
Diderot était ainsi proche du courant matérialiste athée porté par <b>La
Mettrie</b>, <b>Helvétius</b> et d’<b>Holbach</b>, comme en témoignent ses
œuvres matérialistes les plus connues comme <i>le neveu de Rameau</i> ou <i>Jacques
le fataliste</i>. Cependant, il n'a jamais élaboré de « système » complet ; son
matérialisme est militant et une grande arme pour le rationalisme en guerre
avec la féodalité, mais il se veut en mouvement sur le plan des idées, il ne
propose pas de vision du monde à l'esprit systématique.<br />
Diderot prolonge ainsi Descartes lorsqu'il synthétise le matérialisme dans sa
version française : le monde considéré comme un tout cohérent que l'on peut
connaître, et qui se transforme, sans cependant que cette transformation
obéisse à une logique interne.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Et qu’en est-il de sa réflexion sur dieu ? Elle est, de fait, synthétisée
dans l'article « Autorité politique » de l'Encyclopédie. Il s'agit d'un déisme
afin de laïciser l’État, tout comme l'a fait le hussitisme et son successeur le
protestantisme. </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">Voici un extrait de l'article, qui s'appuie en apparence sur un
dieu tout puissant pour expliquer que le pouvoir du roi est limité, mais qui en
réalité en posant les choses ainsi liquide le rapport entre religion et royauté
: </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">« <i>Aucun homme n’a reçu de la nature le droit de commander aux autres. La
liberté est un présent du Ciel, et chaque individu de la même espèce a le droit
d’en jouir aussitôt qu’il jouit de la raison (…). La puissance, qui vient du
consentement des peuples suppose nécessairement des conditions qui en rendent
l’usage légitime, utile à la société, avantageux à la république [= la chose
publique], et qui la fixent et la restreignent entre des limites ; car l’homme
ne doit ni ne peut se donner entièrement sans réserve a un autre homme, parce
qu’il a un maître supérieur au-dessus de tout, à qui seul il appartient tout
entier. C’est dieu, jaloux absolu, qui ne perd jamais de ses droits et ne les
communique point. Il permet pour le bien commun et pour le maintien de la
société que les hommes établissent entre eux un ordre de subordination, qu’ils
obéissent à l’un d’eux ; mais il veut que ce soit par raison et avec mesure, et
non pas aveuglément et sans réserve afin que la créature ne s’arroge pas les
droits du créateur. Toute autre soumission est le véritable crime de
l’idolâtrie. » </i></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">En ce sens, le rapport de Diderot à l'averroïsme politique
est patent : il y a séparation de la religion et de l'Etat.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Mais derrière ce radicalisme apparent, se cache le fond de la pensée de
Diderot. Les Lumières françaises sont avancées sur certains points
matérialistes, mais en d'autres elles sont encore en retard par rapport au
protestantisme, et évidemment par rapport à l'averroïsme. Les <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Lumières françaises sont ainsi incapables
d'assumer un moralisme individuel comme dans le protestantisme, et basculent
ainsi dans un déisme qui est une sorte de catholicisme rationaliste. </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
L'Encyclopédie, cet ouvrage de science, se moque ainsi de Spinoza et de ses
partisans, dans une accusation gratuite et inutile, qui n'est pas là pour
donner des cautions à l'Eglise qu'en partie seulement, car reflétant également
vraiment le déisme des Lumières : (Encyclopédie : Article Benoit Spinoza ) :</p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">«
<i>Cet autre écrit est sa morale, où donnant carrière à ses méditations
philosophiques, il plongea son lecteur dans le sein de l’athéisme. C’est
principalement à ce monstre de hardiesse, qu’il doit le grand nom qu’il s’est
fait parmi les incrédules de nos jours. </i></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><i>Il n’est pas vrai que ses sectateurs
soient en grand nombre. Très-peu de personnes sont soupçonnées d'adhérer à sa
doctrine, & parmi ceux que l’on en soupçonne, il y en a peu qui l’aient
étudié, & entre ceux-ci il y en a peu qui l’aient comprise, & qui
soient capables d’en tracer le vrai plan, & de développer le fil de ses
principes. Les plus sincères avouent que Spinoza est incompréhensible, que sa
philosophie surtout est pour eux une énigme perpétuelle, & qu’enfin s’ils
se rangent de son parti, c’est qu’il nie avec intrépidité ce qu’eux-mêmes
avoient un penchant secret à ne pas croire.</i> » <span style="mso-tab-count: 1;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
L'article parle ainsi de la pensée de Spinoza comme de « <i>noires ténèbres</i>
», il est dit que « <i>on y découvre une suite d’abymes </i>», avec « <i>un
abus des termes la plupart pris à contre-sens, un amas d’équivoques trompeuses,
une nuée de contradictions palpables. </i>» Il y aurait pu y avoir une critique
rationaliste, même favorable aux religieux, au lieu de cela Spinoza est
présenté comme étant obscur. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<i><br />
</i>Cependant, ce n'est pas tout. L'Encyclopédie a également un article
intitulé « spinozisme ». Or, là, l'angle d'approche est totalement différent,
et pour cause, cela ne correspond nullement au spinozisme, mais bien à la
conception de Diderot... </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">« <i>SPINOZISTE sectateur de la philosophie de Spinoza.
Il ne faut pas confondre les Spinosistes anciens avec les Spinosistes modernes.
Le principe général de ceux-ci, c’est que la matière est sensible, ce qu’ils
démontrent par le développement de l’œuf, corps inerte, qui par le seul
instrument de la chaleur graduée passe à l’état d’être sentant & vivant,
& par l’accroissement de tout animal qui dans son principe n’est qu’un
point, & qui par l’assimilation nutritive des plantes, en un mot, de toutes
les substances qui servent à la nutrition, devient un grand corps sentant &
vivant dans un grand espace. De-là ils concluent qu’il n’y a que de la matière,
& qu’elle suffit pour tout expliquer ; du reste ils suivent l’ancien
spinosisme dans toutes ses conséquences</i> ». </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">Est-ce dire que Diderot est
d'accord avec Spinoza ? Seulement en partie : il considère Spinoza comme une
sorte d'épicurien, qui serait resté métaphysique. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">Diderot
est ici coincé, comme le sera tout le matérialisme français, qui est un
rationalisme prêt à accepter la matière, mais pas un « <i>fatalisme </i>» des
événements. Cependant, accepter ce « <i>fatalisme</i> » est inéluctable quand
on assume le matérialisme - le problème étant que ce « <i>fatalisme</i> »
apparaît comme « religieux », c'est-à-dire en réalité comme trop strict pour la
bourgeoisie qui entend être totalement libre. </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">C'est la contradiction des
Lumières, à la source des errements de la laïcité par la suite.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span> <br />
Les Lumières veulent la laïcité, c'est leur aspect progressiste de rejet de la
religion, mais en même temps elles refusent le principe d'un univers ayant sa
propre organisation et dont l'être humain n'est qu'une composante qui ne pense
pas, qui n'a pas de « libre-arbitre ». D'où le maintien jusqu'au début du 21e
siècle de la Franc-Maçonnerie comme pôle de « rencontre » déiste, pour combler
les manques idéologiques dues à la contradiction inhérente aux Lumières. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Diderot lui-même est ainsi balançant tantôt d'un côté, tantôt de l'autre de
cette contradiction. Tantôt en tant que héraut de la bourgeoisie, il est
obligé de récuser la conception d'un univers totalement unifié - </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;">« <i>Dieu ou
la Nature</i> » chez Spinoza – en raison de la situation française où la
bourgeoisie veut tactiquement le déisme comme justificatif aux sens, à
l'expérience scientifique. Tantôt il est emporté théoriquement par la substance
du matérialisme, et doit reconnaître la cohérence totale de la matière, de la
formation de l'être humain et de tous les êtres sensibles, bref du caractère
général de la matière.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-20656181401727374162024-01-22T07:56:00.000-08:002024-01-22T07:56:16.306-08:00Sujet du Merc. 24 Jan. 2024 : Le concept de nature chez Descartes et Spinoza.<p> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><span style="font-size: 16.0pt;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Le concept de nature chez Descartes et Spinoza.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
</span></b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Vivants au 17<sup>ième</sup>
siècle, René Descartes (1596-1650) et Baruch Spinoza (1632-1677) sont les
héritiers, tout à la fois, de la tradition des philosophes de la nature de l’antiquité
grecque et latine (Démocrite, Epicure, Lucrèce), mais aussi des grands
bouleversements scientifiques qui marquèrent l’Occident : la description
par </span><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Copernic</b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"> de l’héliocentrisme (« <i>Des
révolutions des orbes célestes</i> » 1543) ; l’observation de l’univers
avec les premières lunettes astronomiques et l’application des mathématiques à
la physique par </span><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Galilée</b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"> : <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>(«<i>Dialogue sur les deux grands systèmes du
monde</i> »<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>1632) ; la
critique radicale de la cosmologie d’Aristote par </span><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Giordano Bruno</b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"> (« Le banquet des cendres » 1584).</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><u><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Toutefois il existe de profondes différences
sur le concept de nature entre ces deux auteurs.</span></u><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<a name="_Hlk156393957">Ce qui caractérise la philosophie de la nature chez </a></span><span style="mso-bookmark: _Hlk156393957;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Descartes</b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"> c’est ce qu’il est convenu d’appeler le
dualisme cartésien.<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /> </span><br />
<u>Séparation entre l'esprit et le corps</u> : <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bookmark: _Hlk156393957;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Pour
Descartes, la nature est composée de deux substances fondamentales. Il affirme
une nette séparation entre la substance pensante (<i>res cogitans</i>) et la
substance étendue (<i>res extensa</i>). <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bookmark: _Hlk156393957;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">L'esprit,
selon lui, est le siège de la pensée, de la conscience et de la volonté, tandis
que le corps est constitué de matière étendue dans l'espace.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><br /></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bookmark: _Hlk156393957;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Les
corps sont donc des entités matérielles dépourvues de pensée, tandis que
l'esprit est immatériel et indépendant de la matière.<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /> </span><br />
<i>L’esprit, la pensée</i> : En effet, pour lui, la pensée (la conscience,
la volonté, les idées, etc.) est caractérisée par la <i>clarté et la
distinctivité</i>. Il affirme que la pensée est quelque chose de si clair et
distinct qu'elle ne peut être identifiée avec la matière, qui est par nature
obscure et confuse. La nature immatérielle de la pensée la distingue donc de la
matière.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Descartes considère aussi l'esprit comme une <i>substance indivisible</i>. En
méditant sur la nature de l'esprit, il conclut que la pensée ne peut pas être
divisée en parties distinctes comme la matière. Cette indivisibilité suggère,
selon Descartes, que l'esprit n'est pas matériel.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br /><br /> Le célèbre «<i>Cogito, ergo sum</i>" (Je pense, donc je suis) est au cœur
de la justification de l'immatérialité de l'esprit. Descartes soutient que <i>la
pensée est indubitable</i>, tandis que le corps et le monde extérieur sont
sujets au doute. La certitude de la pensée, liée à l'existence de soi-même en
tant que pensant, est une base solide pour affirmer que l'esprit est une
substance distincte<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>(justification aussi
du dualisme !).<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /></span><br />
Descartes affirme que l'esprit possède une volonté libre, capable de choisir
indépendamment des influences extérieures. Il considère <i>la liberté de la
volonté</i> comme incompatible avec la détermination mécanique inhérente à la
matière. L'esprit, en tant qu'entité immatérielle, serait donc capable de
prendre des décisions indépendantes.<br /><br />
Toutefois, et bien qu’il défende l'immatérialité de l'esprit, il admet que
l'esprit et le corps interagissent dans la <i>glande pinéale</i> du cerveau. Mais
cette interaction reste en suspens dans l’œuvre de Descartes.<br />
N’oublions pas, aussi, le contexte d’une époque où l’on finissait vite au
bucher pour quelques propos potentiellement irrévérencieux sur la question de
dieu …..<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /> </span><br />
Descartes a contribué de manière significative au développement de la méthode
scientifique moderne. Il a encouragé l'utilisation du doute méthodique et de la
raison pour parvenir à des vérités indubitables. Sa célèbre formule
"Cogito, ergo sum" ("Je pense, donc je suis") reflète son
engagement envers la raison comme fondement de la connaissance. Mais il a
appliqué son dualisme mécaniste à l’étude de la nature.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bookmark: _Hlk156393957;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Il a
considéré que la nature pouvait être comprise comme un vaste mécanisme, régi
par des lois mathématiques précises. Cette perspective mécaniste a influencé le
développement ultérieur de la physique classique.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bookmark: _Hlk156393957;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">En
tentant de géométriser la nature en expliquant les phénomènes naturels par des
principes mathématiques, il s’écarte dangereusement des principes religieux qui
domine son temps. Qu’en est-il alors de la providence, de la « cause
première » ? <o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bookmark: _Hlk156393957;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Coincé
dans son dualisme, Descartes a également introduit une forme d'animisme
mécanique dans sa philosophie. Il a considéré les animaux comme de simples
machines, dénuées de conscience, mais il a également reconnu l'existence d'un
"esprit animal" mécanique qui expliquait les comportements animaux.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bookmark: _Hlk156393957;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Quant
à la place de l’homme dans la nature. Il a soutenu que les êtres humains, en
tant qu'êtres pensants, étaient distincts du reste de la nature et devaient se
rendre « <i>comme maîtres et possesseurs de la nature</i> », phrase qui
-sortie de son contexte – autorise aujourd’hui ses commentateurs à rejeter
toute la modernité de la philosophie cartésienne fournissant ainsi un cadre
dogmatique, proche d’une religion, aux affidés de la « pancha mama »,
aux « sauveteurs de la nature » et autres « écologistes » en
mal d’une « autre monde ».</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bookmark: _Hlk156393957;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Contrairement
à Descartes, </span><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Spinoza</b><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"> adopte un monisme éthique. Pour lui, il n'y
a qu'une seule substance infinie, Dieu autrement dit la Nature (« <i>Deus sive
nature</i> »). Toutes les choses dans l'univers sont des modes finis de
cette substance unique. Ainsi, il n'y a pas de séparation entre la pensée et
l'étendue ; ils sont tous deux des aspects d'une réalité unique.<o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bookmark: _Hlk156393957;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">La
nature n'est pas simplement un ensemble de choses distinctes, mais plutôt une
réalité unitaire et interconnectée. Il n'y a pas de dualisme pour Spinoza, car corps
et esprit sont tous deux des expressions d'une seule et même substance matérielle.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Spinoza affirme également un
déterminisme rigoureux dans lequel tout ce qui arrive est nécessairement
déterminé et c’est là que les critiques de Spinoza crient au « liberticide ».
Si tout est déterminé comment les hommes peuvent-ils être « libres ».<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /> </span><br />
<u>Il faut insister sur ce point</u> : <span style="mso-tab-count: 1;"> <br /></span><br />
-<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Pour Spinoza, la liberté ne
consiste pas en une indépendance par rapport à la causalité déterministe, mais
plutôt <u>en la compréhension de la nécessité</u>. Il affirme que la vraie
liberté réside dans la connaissance de la nécessité des choses. L'ignorance des
causes qui déterminent nos actions nous rend esclaves de nos passions, alors
que la connaissance des causes permet une <u>libération de ces passions.<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /></span></u><br />
-<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Dans l'éthique spinoziste, la
liberté est liée à la puissance d'agir. La puissance d'agir d'un individu est
sa capacité à persévérer dans son être, à agir de manière autonome et à être
actif dans la réalisation de son essence. La connaissance de soi-même et des
causes qui nous déterminent permet d'accroître notre puissance d'agir et donc
notre liberté.<br /><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
-<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Spinoza accorde une place centrale
à l'intellect et à la raison dans l'acquisition de la liberté. La raison permet
de comprendre les causes qui nous déterminent, de surmonter les illusions des
passions, et de diriger notre vie selon des principes rationnels. L'intellect
libre est celui qui est en harmonie avec la nature et qui agit en conformité
avec les lois qui gouvernent l'univers.<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /></span><br />
Dans la philosophie déterministe de Spinoza, la liberté n'est pas conçue comme
une capacité d'agir indépendamment des causes, mais plutôt comme une
compréhension et une acceptation consciente de la nécessité, permettant à
l'individu d'agir en accord avec les lois naturelles et de réaliser sa
puissance d'agir maximale.<br />
Être libre, c’est être conscient des causes qui nous meuvent, et cela implique
la recherche de la connaissance du réel (pas de la réalité !).<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><o:p></o:p></span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bookmark: _Hlk156393957;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><br />
« <i>L’autorité de Platon, d’Aristote, etc… n’a pas grand poids pour moi :
j’aurais été surpris si vous aviez allégué Épicure, Démocrite, Lucrèce ou
quelqu’un des Atomistes et des partisans des atomes. Rien d’étonnant à ce que
des hommes qui ont cru aux qualités occultes, aux espèces intentionnelles, aux
formes substantielles et mille autres fadaises, aient imaginé des spectres et
des esprits et accordé créance aux vieilles femmes pour affaiblir l’autorité de
Démocrite.</i> » Spinoza : Lettres à Boxel ( dites "lettres sur les fantômes"- 1654.</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="mso-bookmark: _Hlk156393957;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Les
perspectives réciproques de Descartes et Spinoza sur la nature reflètent des
différences fondamentales en matière de métaphysique et de vision du monde.
Entre un mécanisme métaphysique sans issue et une perspective matérialiste qui
renoue pour la première fois avec son origine grecque et va marquer pour
toujours les philosophies matérialistes à venir. Les positions Descartes/Spinoza
inaugurent tous les débats actuels sur la place de l’homme dans la société et l’univers.</span></span><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p></o:p></span></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-50548371625089736282024-01-14T11:17:00.000-08:002024-01-14T11:17:54.195-08:00Sujet du Merc. 17 Janvier 2024 : La phronesis comme fondement des éthiques grecques ?<p> </p><p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="color: black; font-size: 16.0pt; text-shadow: auto;">La phronesis comme
fondement des éthiques grecques ?<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--></span></b><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">La phronesis (du grec ancien :
φρόνησις / phrónēsis) est un concept employé en particulier dans l'Éthique à
Nicomaque d'Aristote. En anglais, ce concept est le plus souvent traduit par
practical wisdom (« sagesse pratique ») par opposition à la « sagesse
contemplative ou théorétique » bien que le mot « prudence » soit aussi parfois
utilisé. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
C’est dans cette époque entre -420 et -270 de notre ère que le monde grec voit
la philosophie arriver à la fois à son apogée et en même temps au clivage
définitif qui va intervenir entre les conceptions idéalistes et matérialistes
de réfléchir sur le cosmos, le monde, la nature, la cité.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Quatre auteurs vont marquer cette époque : Aristote, Epicure, Platon,
Démocrite.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Aristote est celui qui va exposer la position idéaliste la plus « avancée »,
c'est-à-dire la plus idéaliste de la phronésis. Selon Aristote, la phronesis
est la vertu intellectuelle qui permet à une personne de discerner le bien
moral dans des situations particulières et de choisir les moyens les plus
appropriés pour atteindre le bien. Il n’est pas difficile de voir ici une
vision morale de la phronesis.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
La phronesis (ou “prudence”) ne peut être acquise comme un savoir ; chacun doit
y parvenir à sa façon, avec pluis ou moins de dispositions personnelles, au fil
d’une expérience. Donc, chez Aristote, pas de doctrine de la “prudence”, mais seulement
des exemples particuliers de “prudence”. Chez Aristote la phronesis n’est, ni sagesse
théorique (Sophia), ni science (épistémè), ni art de la fabrication (poeisis).<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
La réflexion d’Aristote ne débouche pas sur une éthique sticto sens, car
restant particulariste, contingente.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Il va en aller tout autrement
avec les matérialistes grecs.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Les matérialistes grecs, en particulier Démocrite, ont rompu avec la tradition
idéaliste en proposant que la réalité soit constituée d'atomes et de vide.
Cette conception radicalement matérialiste a ouvert de nouvelles perspectives
sur la compréhension du monde, remettant en question les notions idéalistes
prédominantes de l'époque.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Démocrite, tout en se concentrant
sur les éléments matériels, a contribué à la philosophie morale à travers le
prisme de la phronésis. La sagesse pratique, selon Démocrite, émane d'une
compréhension profonde de la nature des choses, une connaissance qui s'acquiert
par l'observation et la réflexion sur le monde matériel. Ainsi, la phronésis
chez Démocrite s'inscrit dans le contexte d'une compréhension matérialiste du
cosmos.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Alors qu'Aristote mettait l'accent sur la phronesis comme une vertu
intellectuelle orientée vers la morale, <br />
<br />
Épicure, héritier de la tradition matérialiste, a élaboré une philosophie
éthique centrée sur la recherche du plaisir modéré et de l'ataraxie. La
phronésis, dans le contexte épicurien, devient une sagesse pratique orientée
vers la maximisation du bien-être matériel -<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>du corps et de l’esprit - ce bien être ne concerne pas l’accumulation de
biens ou de richesses comme le laissent entendre les ennemis de l’épicurisme,
tout en minimisant tout ce qui peut troubler la vie.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Le mot ataraxie signifiant littéralement : absence de trouble, désigne
simplement que l’éthique épicurienne est fondée sur la satisfaction des besoins
fondamentaux nécessaires à la vie (le surplus est inutile et crée des
désagréments) et l’éloignement de tout ce qui peut créer des relations
malsaines : pouvoir, célébrité, etc … <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Épicure relie étroitement la phronésis à l'idée d'aponie, l'absence de douleur.
La sagesse pratique, selon lui, conduit à des choix de vie qui éliminent les
craintes et les anxiétés, créant ainsi un espace pour l'ataraxie. La phronésis
épicurienne se manifeste donc dans la construction d'une vie exempte de
souffrances inutiles, où la sagesse guide la réduction des désirs superflus.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p>La phronésis chez les
matérialistes grecs transcende la simple sagesse individuelle pour s'ancrer
dans une compréhension pragmatique du monde. La connaissance pratique, selon
ces penseurs, émerge de l'observation directe et de la compréhension des réalités
matérielles. La phronésis devient ainsi un outil pour naviguer dans le monde
matériel et optimiser la vie quotidienne. </p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">
<br />
Les modernes vont faire des usages « adaptatifs » de la phronésis,
mais aucun ne va suivre la ligne matérialiste. L’aristotélisme dominant la
pensée chrétienne depuis Thomas d’Aquin, il n’y a pas de quoi s’en étonner !<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Machiavel en fera un principe pour se méfier de la « nature » humaine »
et cantonnera le principe à la politique. Il ne s’agit plus là d’éthique mais d’un
reniement de celle-ci lorsque des situations d’exceptions interviennent.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Hobbes redéfini le concept dans le sens de l’égoïsme individuel. La « prudence »
devient la sauvegarde de soi et de ses biens. Pour lui dès que l’intérêt
individuel de la survie ou du gain diminue, la « prudence » diminue !<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Plus les systèmes politico économiques évoluent, moins les valeurs « éthiques »
ont des visées universalistes et ne servent que de de paravent aux intérêts
privés.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Et aujourd’hui, avec les principes de précaution, le « catastrophisme »,
les critiques de la technologie et ses « excès », le mot « prudence »
fonctionne comme l’outil ultime contre un avenir qui, de toute façon, ne peut
qu’advenir.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Et donc, plus que jamais, nous avons besoin de Prométhée : <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
<i>« La philosophie a fait sienne la profession de foi de Prométhée : «
En un mot, je hais tous les dieux ! » <br />
<br />
Et cette devise, elle l’oppose à tous les dieux du ciel et de la terre, qui ne
reconnaissent pas la conscience humaine comme la divinité suprême. <br />
<br />
Elle ne souffre pas de rival.</i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Mais aux tristes sires qui se
réjouissent de ce qu’en apparence la situation sociale de la philosophie ait
empiré, elle fait à son tour la réponse que Prométhée fit à Hermès, serviteur
des dieux : « Jamais, sois en certain, je n’échangerai mon misérable sort
contre ton servage ; j’attache plus de prix, en effet, à être rivé à cette
pierre qu’à être le valet fidèle et le messager de Zeus le père ».</i> <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
(K. Marx, Différence de la philosophie de Démocrite et Epicure).<o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-38034226629604823222024-01-06T12:35:00.000-08:002024-01-06T12:35:22.459-08:00Sujet du Merc. 10 Janvier 2024 : Giordano Bruno : Le monde est-il fini ou infini ?<p style="text-align: center;"> <b><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 20.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Giordano Bruno : Le monde est-il fini ou
infini ?</span></b></p><p><b><i><u><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;">Adresse aux juges du tribunal de l’inquisition</span></u><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-language: AR-SA; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: FR;"> : « Vous éprouvez sans doute une plus grande peur en portant
contre moi cette sentence que moi en la recevant ». </span></i></b></p><p></p><p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">Giordano Bruno, philosophe
et moine dominicain italien du XVIe siècle. Né à Nola (Sud de l’Italie) en 1548
était un penseur audacieux qui a avancé des idées cosmologiques
révolutionnaires pour son époque. Son idée la plus novatrice pour son époque
est sa conception d’un monde infini. Cette idée est développée dans son œuvre
majeure, "<i>De l'infini, de l'univers et des mondes</i>" (1584).<br />
<br />
Il a voyagé à travers l'Europe et a enseigné dans plusieurs pays. <br />
En France : Bruno a notamment enseigné à Paris, où il a eu des interactions
avec des cercles intellectuels et a développé certaines de ses idées
philosophiques.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">En Angleterre :
Giordano Bruno a passé plusieurs années en Angleterre au service d'Élisabeth
Ier d'Angleterre. Il a enseigné à Oxford et a eu des interactions avec des
penseurs et des scientifiques anglais de l'époque.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">En Allemagne :
Bruno a également voyagé en Allemagne, où il a eu des échanges intellectuels et
a contribué à la diffusion de ses idées. <br />
<br />
Les conceptions de l'univers de Giordano Bruno étaient audacieuses et
révolutionnaires pour son époque. Il a élaboré sa vision cosmologique dans
plusieurs œuvres, dont l'une des plus importantes est "De l'infini, de
l'univers et des mondes" (1584). Voici quelques-unes des principales
caractéristiques de ses conceptions de l'univers :<br />
<br />
<u>Un univers infini</u> : <br />
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Bruno rejetait l'idée d'un univers fini
et clos. Selon lui, l'univers était infini dans l'espace et le temps. Il
soutenait que l'infini était une caractéristique fondamentale de la réalité et
que l'univers ne pouvait pas être limité par des frontières définies. C'était
une vision radicalement nouvelle à une époque où l'Univers était souvent
considéré comme fini et centré sur la Terre. <br />
Cette idée s’adosse au point de vue selon lequel l’infini est conçu comme un
attribut de dieu. Ainsi, affirmer l'infini de l'univers revient, selon Bruno, à
reconnaître la grandeur et la perfection de Dieu <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><br />
Ces idées ont eu des implications importantes pour la cosmologie ultérieure. Il
se rapproche ainsi des premiers penseurs grecs de la nature, tel Anaximandre.<br />
<br />
<u>Un univers sans point central</u> :<br />
À l'époque de Bruno, la vision traditionnelle était celle d'un univers clos et
fini, avec la Terre au centre et des sphères célestes concentriques autour
d'elle. Contrairement à ce modèle géocentrique traditionnel qui plaçait la
Terre au centre de l'univers, Bruno imaginait un univers sans centre
particulier.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Il niait la conception d'une hiérarchie
centrée sur la Terre et défendait plutôt une vision où chaque point de
l'univers pouvait être considéré comme un centre. Bruno a soutenu une vision
héliocentrique du système solaire, affirmant que la Terre tournait autour du
Soleil. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">Et pour lui il
existait ainsi une infinité de systèmes identiques, et diverses formes de vie
dans l'univers, dans un espace infini. <br />
Bien que ses idées aient précédé celles de Galilée et de Copernic, il a
contribué à la diffusion de la vision héliocentrique. <br />
A rapprocher des conceptions atomistiques de Démocrite et Epicure.<br />
<br />
<u>Il y a plusieurs mondes</u> :<br />
Bruno croyait en la pluralité des mondes habitables. Il pensait que l'univers
infini devait contenir une multitude de planètes similaires à la Terre, chacune
susceptible d'abriter des formes de vie. Cette idée anticipait la notion
moderne d'une pluralité de planètes potentiellement habitables.<br />
<br />
<u>La nature infinie de dieu</u> :<br />
Bruno considérait Dieu comme infini, et cette infinité se reflétait dans
l'univers. Il voyait l'infini comme un attribut divin et pensait que la
diversité infinie de l'univers témoignait de la grandeur et de la perfection de
Dieu. On se rappellera ici la phrase de Spinoza : « Deus sive nature »
(dieu c'est-à-dire la nature).<br />
<br />
<u>Une œuvre résultat d’une vision pluri disciplinaire</u> : <br />
Bruno a combiné des idées de différentes traditions philosophiques, y compris
la pensée antique, la Renaissance et des influences mystiques. Préfigurant la
renaissance, Bruno puise dans tout le corpus intellectuel et scientifique de
son époque. Il se détache donc radicalement de la scholastique.<br />
<br />
Pourfendeur de la rigidité de la pensée aristotélicienne dominante à son époque,
il a plaidé en faveur de la liberté de pensée et de l'exploration
intellectuelle, s'exposant ainsi à des conflits avec l'Église catholique et les
autorités religieuses. Bruno a cherché à réconcilier la science et la
spiritualité, croyant en une connexion profonde entre la nature et Dieu. Cette
perspective a influencé la manière dont certains ont envisagé la relation entre
la science et la religion à l'époque de la Renaissance.<br /></span><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><br />
Les idées de Bruno, radicales pour son temps, et sa vision de l'univers aux
implications profondes pour la pensée scientifique ultérieure ont suscité
l'opposition de l'Église catholique, En 1592, il a été emprisonné à Venise,
puis, après un procès pour hérésie, il a été remis à l'Inquisition romaine en
1593. Il été jugé coupable d'hérésie. Les autorités ecclésiastiques ont
condamné ses idées, y compris ses positions sur l'infini et son refus de se
rétracter, en dépit des pressions exercées par l'Inquisition qui lui reprochait :<br />
<br />
<i>D’avoir des opinions contraires à la Sainte Foi et d’avoir tenu des propos
contre celle-ci et contre ses ministres.<o:p></o:p></i></span></p>
<p class="MsoNormal"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">D’avoir des
opinions erronées sur la Trinité, la divinité du Christ et l’Incarnation.<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">D’avoir des
opinions erronées sur le Christ.<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">D’avoir des
opinions erronées sur la transsubstantiation et la Sainte Messe.<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">De soutenir
l’existence de mondes multiples et leur éternité.<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">De croire à la
métempsychose et à la transmigration des âmes humaines dans les animaux.<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">De s’occuper
d’art divinatoire et de magie.<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal"><i><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">De ne pas croire
à la virginité de Marie.<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">Finalement,
Giordano Bruno a été brûlé sur le bûcher à Rome en 1600. Un dispositif horrible
ayant été fixé dans sa bouche pour l’empêcher de parler au moment où il serait
dévoré par les flammes.<br />
<br />
« <i>Il ne faut pas oublier que nous devons tout à Bruno, et que, si
aujourd’hui nous pouvons faire ces recherches, c’est grâce à lui.</i> »<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">Kepler à Galilée.
Lettres en 1597 <br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">"<i>A dire ce
que je pense de cet homme, il y aurait peu de philosophes qu'on pût lui
comparer</i>"<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">Denis Diderot, encyclopédie
article Jordanus Brunus<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">« <i>Malgré
les imperfections qui lui sont communes avec tant d’autres philosophes, on doit
reconnaître en Bruno un des hommes les plus remarquables de son siècle. [...]
le désintéressement demeure en soi chose sacrée. C’est pourquoi les esprits
élevés, sans approuver tous les principes de Bruno, admirent son dévouement à
la république des lettres ; c’est pourquoi son nom ne périra jamais</i>"<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-fareast-language: ZH-CN;">Christian
Bartholmèss. Jordano Bruno.<o:p></o:p></span></p><br /><p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-29053162181783948802023-12-29T11:16:00.000-08:002023-12-29T11:16:53.273-08:00Sujet du Merc. 03 Janvier 2024 : POURQUOI ARISTOTE CRITIQUAIT IL PLATON ?<p> </p><p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 20.0pt;">POURQUOI ARISTOTE CRITIQUAIT IL PLATON ?</span></b><b><o:p> </o:p></b></p>
<p class="MsoNormal">Aristote (-384-322 de notre ère) , élève de Platon (-428 <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>-348 de notre ère) , représente comme son
maître un des plus important philosophe métaphysicien de l’histoire de la philosophie.
Toutefois d’importants points de divergence séparent les deux auteurs
essentiellement sur l’approche de la nature de la réalité, de la connaissance
et de l’être.<br />
<br />
Pour Platon, le monde sensible que nous percevons avec nos sens est changeant,
éphémère et imparfait. Ce que nous voyons, touchons ou entendons dans le monde
physique n'est qu'une copie imparfaite des Formes éternelles et immuables.</p>
<p class="MsoNormal">Les Formes, en revanche, représentent la véritable réalité.
Elles sont éternelles, immuables et parfaites. Par exemple, alors que nous
pouvons voir de nombreux objets ronds dans le monde physique, ils ne sont que
des manifestations imparfaites de la Forme parfaite et éternelle de la rondeur.<br />
Les formes existent indépendamment du monde sensible. Alors que les objets que
nous percevons dans le monde physique sont changeants, imparfaits et éphémères,
les Formes sont stables, parfaites et immuables.<br />
<br />
Les objets du monde sensible, tels que les tables, les arbres ou les chevaux,
ne sont que des manifestations imparfaites et changeantes des Formes
éternelles. Par exemple, tous les chevaux que nous voyons dans le monde
physique ne sont que des copies imparfaites de la Forme éternelle et parfaite
du cheval.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">Fonction des Formes :</p>
<p class="MsoNormal">Les Formes servent de modèles ou d'archétypes pour les
choses que nous observons dans le monde sensible. Elles sont la cause de
l'existence et de la nature des objets du monde sensible. C'est grâce à la
participation (ou imitation) des objets du monde sensible aux Formes qu'ils
acquièrent leur réalité et leur caractère.<br />
Platon pensait aussi que la connaissance véritable ne peut être atteinte que
par la raison et l'intellect, et non par les sens. Puisque les Formes
représentent la véritable réalité, la connaissance des Formes est la
connaissance la plus élevée et la plus pure.</p>
<p class="MsoNormal">Par conséquent, pour Platon, la philosophie est une quête de
la connaissance des Formes. Le monde sensible, bien que réel dans un sens,
n'offre que des opinions ou des croyances (doxa). Seule la connaissance des
Formes peut fournir une véritable sagesse.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p>Cette théorie des Formes influence également la conception
platonicienne de l'éthique. Platon croyait que la vertu et le bien étaient liés
à la connaissance des Formes. Par exemple, la vertu est une forme de
connaissance, et le vice est une forme d'ignorance.</p><p class="MsoNormal"><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p>En cherchant à connaître les Formes, notamment la Forme du
Bien, un individu peut atteindre la vertu et mener une vie juste et équilibrée.</p><p class="MsoNormal"><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">En conséquence, dans la philosophie de Platon, l'ontologie
(étude de l'existence) est étroitement liée à sa théorie des Formes. Les Formes
sont des entités ontologiques distinctes et séparées des objets du monde
sensible. Elles existent indépendamment des choses particulières et sont la
cause de leur existence et de leur nature.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p>En somme, la théorie des Formes de Platon offre une
perspective métaphysique, épistémologique et éthique sur la nature de la
réalité, la connaissance et la conduite morale. Elle souligne l'importance de
la raison, de la contemplation et de la quête de la vérité pour parvenir à une
compréhension plus profonde de la réalité ultime.</p><p class="MsoNormal">
<br />
Platon croyait en une réalité supérieure, accessible par la raison et non par
les sens. Pour lui, la connaissance véritable est la connaissance des Formes,
et le philosophe aspire à cette connaissance pour comprendre la réalité ultime.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">« Le<b><i> monde est le résultat de l'action combinée de la nécessité et de
l'intelligence. L'intelligence prit le dessus sur la nécessité, en la
persuadant de produire la plupart des choses de la manière la plus parfaite ;
la nécessité céda aux sages conseils de l'intelligence ; et c'est ainsi que cet
univers fut constitué dans le principe</i></b> (Platon, Timée, 48 a.) »<br />
<br />Plus de trois siècles avant le christianisme on retrouve dans ces conceptions
les fondements de la métaphysique religieuse qui va jouer un rôle si néfaste
sur l’avancée des connaissances scientifiques.<br />
<br />
+<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal"><br />
Contrairement à Platon, qui accordait une priorité à la raison pure et à la
connaissance des Formes, Aristote valorisait l'observation empirique et
l'expérience sensorielle comme moyens d'acquérir des connaissances sur le
monde. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">Pour Aristote, la connaissance commence avec les sens, et la
raison s'appuie sur ces données sensorielles pour comprendre la réalité.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">En conséquence pour Aristote, la réalité est une combinaison de forme et de
matière, et les Formes existent dans les choses mêmes plutôt que dans un monde
séparé. Pour lui, la réalité est accessible par l'expérience et l'étude du
monde naturel.<br />
<br />
Aristote avait une vision plus téléologique (étude, doctrine, des causes
finales, de la finalité de la nature, croyant que tout dans la nature avait une
fin ou un objectif intrinsèque. Cette perspective est reflétée dans sa notion
de "cause finale". Ainsi, distingue-t-il dans sa « Métaphysique »,
quatre causes dans la formation des choses : <br />
<b>la cause matérielle</b> (matière de la chose), <br />
<b>la cause formelle</b> (essence de la chose, eidos), <br />
<b>la cause efficiente</b> (force motrice, kinèsis) <br />
<b>et la cause finale</b> (ce en vue de quoi la chose est faite, telos). <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal"><br />
Dans le premier chapitre des « Parties des animaux », il fait de la
cause finale la première des causes. Sa vision est donc téléologique. Elle est
appuyée par une conception de la nécessité.<br />
<br />
Platon comme Aristote, s’opposent, chacun avec leurs spécificités (mais leurs
convergences idéologiques) aux penseurs matérialistes et atomistes (comme
Démocrite) de leur époque pour lesquels tout dans l'univers était composé
d'atomes - des particules indivisibles et éternelles, formant ainsi la matière
et les objets que nous observons.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p>Pour ces philosophes, il n'y avait pas de finalité ou de but
ultime dans la nature. Les mouvements et les interactions des atomes étaient le
résultat de causes et d'effets mécanistes, sans intervention divine ou
finalité.</p><p class="MsoNormal">L’arrivée du christianisme, puis les traductions très orientées qui se développèrent
au XIIème siècle, dans les trois religions monothéistes, menèrent directement à
l’édification d‘une doctrine : le thomisme qui figea pour des siècles la
pensée occidentale sur les plans scientifiques et philosophiques.<br />
Il fallut attendre <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Pierre de la Ramée
(1515-1572) qui déclara dans sa thèse : « quaecumque ab Aristotele dicta essent
commentitia esse », « tout ce qu’a dit Aristote n’est que fausseté », pour qu’une
brèche critique apparaisse. Elle ne cessa de s’ouvrir grâce aux travaux de Galilée,
de la Réforme Protestante…<o:p></o:p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-86891553539977904632023-12-23T13:38:00.000-08:002023-12-23T13:38:34.300-08:00Sujet du Mercredi 27 Déc. 2023 : L’idée de nature chez Sade nous aide-t-elle à comprendre Spinoza ?<p> </p><p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-size: 14.0pt;">L’idée de nature chez Sade nous aide-t-elle à
comprendre Spinoza ?<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--></span></b><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 14.0pt;"><o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">«<i> Nourris-toi sans cesse des grands principes de Spinoza, de Vanini,
de l'auteur du Système de la nature, nous les étudierons, nous les analyserons
ensemble, je t'ai promis de profondes discussions sur ce sujet, je te tiendrai
parole, nous nous remplirons toutes deux l'esprit de ces sages principes</i> ».
Sade, Œuvres, Pléiade 1998, p. 195. – Première leçon de philosophie de Mme
Delbéne à Juliette.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Sade a-t-il lu Spinoza ? Qu’est ce qui lui fait penser qu’en ce qui
concerne la notion de Nature (qui est sous-jacente dans toute l’œuvre de Sade)
il serait un élève de Spinoza ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Il est vrai que chez ces deux auteurs la nature est l’instance qui permet
d’expliquer le réel. « <i>Deus sive natura » : dieu c’est à dire
la nature</i>, dira Spinoza. La nature est la cause première et absolue de tout
; rien n'échappe à ses lois et rien ni personne de supérieur à elle n'oriente
celles-ci selon un dessein préétabli. D'emblée, on comprend que le concept de
nature, matrice de tout, implique que toutes choses sont des manifestations de
cet être immense et unique qui englobe la multiplicité du réel. Il en dérive
donc immédiatement une forme de panthéisme, selon lequel, pour utiliser le
vocabulaire de Spinoza, Dieu ou la nature est l'unique substance, dont les
êtres particuliers que nous sommes et dont nous sommes entourés sont les
manifestations multiples, les « affections » ou « modes » singuliers. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">La diversité de ces attributs et modes ne compromet en rien l'unité
substantielle du tout : tous soumis à la même loi, nous sommes tous en réalité
des êtres entièrement naturels, où la culture et la morale sont des « natures »
artificielles et toujours secondaires, toujours acquises par-dessus notre fond,
unique et commun.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">«<i> Cette chose est dite libre qui existe par la seule nécessité de sa
nature et est déterminée par soi seule à agir ; cette chose est dite nécessaire
ou plutôt contrainte qui est déterminée par une autre à exister et à produire
quelque effet dans une condition certaine et déterminée</i> » Spinoza,
Court Traité.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Sade, quant à lui, répète à de multiples reprises combien la nature est
un tissu de lois nécessaires auxquelles nul être n'échappe, et combien la
liberté est un concept vain si l'on croit par-là mentionner une liberté de
choix :<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>« <i>Si l'on voulait bien
se persuader que ce système de la liberté est une chimère, et que nous sommes
poussés à tout ce que nous faisons, par une force plus puissante que nous ; si
l'on voulait être convaincu que tout est utile dans le monde, et que le crime
dont on se repent est devenu aussi nécessaire à la nature, que la guerre, la
peste ou la famine, dont elle désole périodiquement les empires, infiniment
plus tranquilles sur toutes les actions de notre vie, nous ne concevrions même
pas le remords, et ma chère Juliette ne me dirait pas que j'ai tort de mettre
sur le compte de la nature, ce qui ne doit être que sur celui de ma dépravation</i> "
Sade, Leçon de Clairwill à Juliette.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">
Un autre élément consubstantiel à la nature semble aussi se retrouver chez
Spinoza et Sade. Chez Sade comme chez Spinoza, tout être se définit en premier
(et en dernier) lieu par le désir qui le constitue et qui le pousse à
déployer son existence dans les limites de son naturel propre. Mais la vision
spinoziste et sadienne s’écarte sur un point et non des moindres : celui
de la conception de l’homme.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Dans les termes de Spinoza, ce désir, appelé conatus, constitue
un effort, une tension, un élan pour persévérer dans son être propre, et il
est <u>absolument universel. </u>« <i>Il en découle une identité
de nature de l'homme avec les autres êtres, « lesquels sont tous animés, bien
qu'à des degrés divers » (Ethique 2, Prop. 13) au sens de tous tenir leur
essence de cette nature qui est puissance et qui se manifeste en eux par le
désir de persévérer dans l'être</i> ».<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Pour Spinoza l'homme bénéficie d'une supériorité sur tous les animaux du
fait de sa complexion corporelle plus grande et plus diversifiée qu'eux,
laquelle lui permet, à lui et à lui seul, <u>de parvenir à la raison</u><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><u><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Pour Sade il en est tout autrement : </span></u><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">« <i>Quoi, cette qualité divine [l'immortalité], disons mieux, cette
qualité impossible à la matière, pourrait appartenir à cet animal, que l'on
appelle un homme. Celui qui boit, mange, se perpétue comme les bêtes, qui n'a
pour tout bienfait qu'un instinct un peu plus raffiné, pourrait prétendre à un
sort si différent, que celui de ces mêmes bêtes ; cela peut-il s'admettre une
minute </i>? », «<i> Ah ! Si le malheureux a quelque avantage sur les
animaux, combien ceux-ci n'en ont-ils pas à leur tour sur lui ? </i><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">À quel plus grand nombre d'infirmités et de maladies n'est-il pas sujet ?
De quelle plus grande quantité de passions n'est-il pas victime ? Tout combiné,
a-t-il donc bien réellement quelque avantage de plus ? Et ce peu d'avantage
peut-il lui donner assez d'orgueil, pour croire qu'il doive éternellement
survivre à ses frères ? » Sade : Clairwil à Juliette.<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Cette assimilation à l’animalité chez Sade et cette volonté d’humanité
chez Spinoza se révèle au travers de l’œuvre de Sade dans le circuit infernal
de l'approfondissement toujours plus grand de la cruauté pour combler le désir
insatiable qui caractérise ses personnages : un processus d'asservissement
volontaire au lieu d'une libération conduisant à aimer le monde dans un
détachement de ses contingences, par la paix intérieure. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Une fuite en avant de plus en plus destructrice et, Spinoza dirait, <i>destructrice
de soi-même</i> en premier lieu.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><br />
Mais Sade n'y voit qu'un renforcement de tout l'être, corps et esprit, amenant
au façonnement d'un naturel plus puissant. A n’importe quel prix. Au prix de
tous les crimes.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Pour Spinoza au contraire : « <i>seule assurément une farouche
et triste superstition interdit de prendre des plaisirs (...). Il est donc d'un
homme sage d'user des choses et d'y prendre plaisir autant qu'on le peut (sans
aller jusqu'au dégoût, ce qui n'est plus prendre plaisir). Il est d'un homme
sage, dis-je, de faire servir à sa réfection et à la réparation de ses forces
des aliments et des boissons agréables pris en quantité modérée, comme aussi
les parfums, l'agrément des plantes verdoyantes, la parure, la musique, les
jeux exerçant le corps, les spectacles et autres choses de même sorte dont
chacun peut user sans dommage aucun pour autrui. Le corps humain en effet est
composé d'un très grand nombre de parties de nature différente qui ont
continuellement besoin d'une alimentation nouvelle et variée, pour que le corps
entier soit également apte à tout ce qui peut suivre de sa nature et que l'âme
soit également apte à comprendre à la fois plusieurs choses. … un désir</i> <i>[et
donc un plaisir] tirant son origine de la raison ne peut avoir d'excès » </i>(Spinoza,
Ethique 4)<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Héritière d’Épicure, la philosophie de Spinoza s’écarte dans son
développement sur la nature de l’optique sadienne car elle incorpore, comme
chez Épicure une doctrine des plaisirs intimement liée à une éthique du vivre
en commun. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Doctrine de la passion maîtrisée par la connaissance de la nature, non
par son assujettissement à elle. Doctrine de la passion comme émanation de la
connaissance des déterminismes qui nous meuvent et non comme asservissement à
ces déterminismes. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">Seule la raison, chez Spinoza, est source véritable d'action pour
l'homme. La raison est une connaissance adéquate qui comprend la nécessité du
monde et à ce titre, libère de la servitude de l'illusion et de
l'imagination. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">La liberté a à voir avec la raison, c'est l'autonomie. Ce ne sont plus
les choses extérieures qui nous poussent à agir mais, grâce à la compréhension
de la nécessité qui imprègne le réel dans son ensemble, on désire librement les
gestes que l'on pose effectivement. La libération est donc d'ordre entièrement
mental.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;">À l'inverse de cette santé générale du corps dans sa totalité, qui est ce
que la puissance du corps peut espérer de mieux pour s'épanouir, les plaisirs
sexuels (Sade) sont l'image même de ce qui nous enchaîne au lieu de nous
libérer, en particulier parce qu'ils ne concernent à chaque fois qu'une partie
du corps et non son ensemble. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="mso-bidi-font-weight: bold;"> « <i>Un désir, tirant son origine d'une joie ou d'une
tristesse qui se rapporte à une seule des parties du corps, ou à quelques-unes,
mais non à toutes, n'a point égard à l'utilité de l'homme entier</i> ».
Spinoza, Ethique 4.<o:p></o:p></span></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-71429752035983522362023-12-17T07:01:00.000-08:002023-12-17T07:01:42.632-08:00Sujet du Merc. 20 Déc. 2023 : Le libre arbitre, mythe ou réalité<p> </p><p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 16.0pt; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;">Le libre arbitre,
mythe ou réalité<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 107%; margin-bottom: 8.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<div style="background: white; border: solid #D9D9E3 1.0pt; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; mso-element: para-border-div; padding: 0cm 0cm 0cm 0cm;">
<p class="MsoNormal" style="background: white; border: none; margin-bottom: 15.0pt; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; mso-padding-alt: 0cm 0cm 0cm 0cm; padding: 0cm;"><span style="color: #374151; font-family: "Arial",sans-serif;">Le libre arbitre est un
concept philosophique qui se réfère à la capacité d'un individu à prendre des
décisions de manière autonome, indépendamment de toute contrainte extérieure ou
de tout déterminisme préétabli. Il s'agit de la notion selon laquelle une
personne a la liberté de choisir ses actions, ses pensées et ses comportements
de manière consciente, sans être strictement déterminée par des facteurs tels
que la génétique, l'environnement ou le destin.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; border: none; margin-bottom: 15.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 15.0pt; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; mso-padding-alt: 0cm 0cm 0cm 0cm; padding: 0cm;"><span style="color: #374151; font-family: "Arial",sans-serif;">Les discussions sur le libre arbitre sont au cœur de nombreux
débats philosophiques, religieux et scientifiques. Certains philosophes
considèrent que le libre arbitre est essentiel pour attribuer la responsabilité
morale aux individus, car il suppose que les actions résultent d'un choix
conscient. D'autres remettent en question l'existence du libre arbitre,
soutenant que les actions humaines peuvent être influencées par des forces
inconscientes ou des facteurs externes, remettant ainsi en cause la véritable
autonomie des choix.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; border: none; margin-top: 15.0pt; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; mso-padding-alt: 0cm 0cm 0cm 0cm; padding: 0cm;"><span style="color: #374151; font-family: "Arial",sans-serif;">En philosophie, le débat
entre le déterminisme (l'idée que chaque événement, y compris les actions
humaines, est déterminé par des causes antérieures) et le libre arbitre
persiste, et il existe diverses positions intermédiaires. Le sujet est complexe
et peut également être abordé dans le contexte des sciences cognitives, de la
psychologie et de la théologie, entre autres domaines<o:p></o:p></span></p>
</div>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 107%; margin-bottom: 8.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<div style="background: white; border: solid #D9D9E3 1.0pt; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; mso-element: para-border-div; padding: 0cm 0cm 0cm 0cm;">
<p class="MsoNormal" style="background: white; border: none; margin-bottom: 15.0pt; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; mso-padding-alt: 0cm 0cm 0cm 0cm; padding: 0cm;"><span style="color: #374151; font-family: "Arial",sans-serif;">Baruch Spinoza, <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>a une perspective particulière sur la question
du libre arbitre. Son œuvre majeure, "Éthique", contient sa pensée
sur la nature humaine, la connaissance, et la relation entre Dieu et l'homme.
En ce qui concerne le libre arbitre, la position de Spinoza peut être résumée
comme suit :<o:p></o:p></span></p>
</div>
<div style="background: white; border: solid #D9D9E3 1.0pt; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; mso-element: para-border-div; padding: 0cm 0cm 0cm 5.0pt;">
<p class="MsoNormal" style="background: white; border: none; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; mso-padding-alt: 0cm 0cm 0cm 5.0pt; padding: 0cm;"><span style="border: solid #D9D9E3 1.0pt; color: #374151; font-family: "Arial",sans-serif; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; padding: 0cm;">Déterminisme causal<b> :</b></span><span style="color: #374151; font-family: "Arial",sans-serif;"> <br />
<br />
Spinoza rejette l'idée d'un libre arbitre absolu où les individus auraient une
volonté indépendante et non déterminée. Selon sa philosophie, tout événement, y
compris les actions humaines, est soumis à des lois causales immuables. Il
soutient que tout ce qui arrive a une cause, et rien n'arrive sans raison.<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; border: none; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; mso-padding-alt: 0cm 0cm 0cm 5.0pt; padding: 0cm;"><span style="border: solid #D9D9E3 1.0pt; color: #374151; font-family: "Arial",sans-serif; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; padding: 0cm;">Liberté par la connaissance<b> :</b></span><span style="color: #374151; font-family: "Arial",sans-serif;"> Spinoza propose une conception particulière
de la liberté. Selon lui, la véritable liberté réside dans la connaissance de
la nécessité. Les êtres humains sont libres dans la mesure où ils comprennent
les causes qui déterminent leurs actions. L'ignorance, selon Spinoza, est la
véritable servitude, et la connaissance conduit à la libération.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; border: none; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; mso-padding-alt: 0cm 0cm 0cm 5.0pt; padding: 0cm;"><span style="border: solid #D9D9E3 1.0pt; color: #374151; font-family: "Arial",sans-serif; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; padding: 0cm;">Dieu et la nature<b> :</b></span><span style="color: #374151; font-family: "Arial",sans-serif;"> Spinoza identifie Dieu avec la nature et affirme que tout ce
qui existe est une expression nécessaire de la nature divine. Ainsi, la liberté
humaine réside dans l'acceptation et la compréhension de sa place dans l'ordre
naturel et divin.<o:p></o:p></span></p>
</div>
<div style="background: white; border: solid #D9D9E3 1.0pt; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; mso-element: para-border-div; padding: 0cm 0cm 0cm 0cm;">
<p class="MsoNormal" style="background: white; border: none; margin-top: 15.0pt; mso-border-alt: solid #D9D9E3 .25pt; mso-padding-alt: 0cm 0cm 0cm 0cm; padding: 0cm;"><span style="color: #374151; font-family: "Arial",sans-serif;">En résumé, Spinoza nie
l'existence d'un libre arbitre au sens traditionnel et insiste sur la nécessité
causale qui régit toutes les choses. La véritable liberté, selon lui, découle
de la connaissance et de la compréhension de cette nécessité plutôt que de la
prétendue indépendance de la volonté individuelle.<o:p></o:p></span></p>
</div>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 107%; margin-bottom: 8.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;">Il synthétise lui-même sa
pensé dans la phrase suivante : « Nous nous croyons libre car nous
ignorons les causes qui nous déterminent. » <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 107%; margin-bottom: 8.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;">Mais voilà, je me
permettrais de prendre un exemple contemporain dans l’actualité pour se
rapprocher de notre ressenti du libre arbitre en France.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 107%; margin-bottom: 8.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;">« Un policier trainé au
sol à Nantes : le chauffeur de la voiture volée condamné à 35 h de travaux
d’intérêt général »<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 107%; margin-bottom: 8.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;">Le juge qui a prononcé cette
peine doit être un adepte de la politique de l’excuse, qui consiste à inverser
les causalités. Le chauffard n’est pas responsable, c’est une victime, c’est la
faute de la société.<o:p></o:p></span></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-87882076223188420002023-12-09T13:08:00.000-08:002023-12-09T13:08:27.568-08:00Sujet du Merc. 13 Déc.. 2023 : Le jeunisme et le ludique, deux dogmes modernes ? <p> <b style="text-align: center;"><span style="font-size: 16.0pt;">Le jeunisme et le ludique, deux dogmes
modernes ?</span></b><b style="text-align: center;"><span style="font-size: 28.0pt;"> </span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">Comme nous le dit, notre Rastignac couronné par le
suffrage universel " Enfin le Tragique s'invite dans notre
Histoire". Alors parlons de Fêtes et et de jeunesse, ça nous
détendra un peu.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">Sans remonter à des siècles de références, depuis toujours la
jeunesse et la fête ont été soit glorifiées, majoritairement, soit
diabolisées. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">La fête, par un de ses aspects, le Carnaval, paisible, a pu
aussi quelquefois "secouer" l'ordre social, et sombrer dans le bain
de sang. Pour exemple, le Carnaval de Romans en 1580, verra les notables et les
artisans passer de l'épée de bois, aux armes réelles, et se massacrer après 15
jours de fêtes danses, et théâtre. On relèvera des dizaines de cadavres. Sur
cet épisode, oublié de nos jours, lire l'œuvre magistrale
de Leroy- Ladurie .Romans,7000 habitants en 1580,est une ville
riche, au cœur d'une région ravagée par les Guerres de religion,
dans un pays dirigé par une reine autoritaire et vieillissante,
Catherine de Médicis ,et son fils, Henri III, faible et
sans grandeur. Au cours du Carnaval, les artisans et paysans,
accablés d'impôts, vont affronter les notables, dans une révolte qui
va s'étendre jusqu'à Montélimar. Les notables et la bourgeoisie
régionale triompheront, en assassinant le chef populaire,
et allant jusqu'à exhumer son cadavre enterré, et le juger,
pendu par les pieds.</span><span style="font-size: 11.0pt;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;"> Au II me
siècle avant l'ère chrétienne, une Bacchanale va dégénérer à un point tel, que
le Sénat romain va procéder à des arrestations et des enquêtes. La fête est
toujours un instant porteur de nombreuses interprétations. Elle peut inquiéter
l'ordre établi, car elle le tourne en dérision, sous couvert de conciliation
provisoire, et appelle à l’irrespect ; quelquefois première marche de la
révolte. Ainsi, les images de l'effigie de notre Président de la République,
pendu, lors d'une marche festive a choqué, d'autant plus qu'une parodie de
Tribunal populaire avait auparavant procédé à cette "sentence "Mais
n'étions-nous pas, déjà là, dans cette exécution fictive, au-delà de
la "Fête"?. Mais plutôt dans la mise en scène d'une réelle
volonté.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">La fête peut aussi témoigner d'une volonté de prosélytisme
(Marche des Fiertés, Gay Pride, Love parade, Fête de l'Huma….).De
nos jours, l'identité sexuelle,
semble rejoindre le social, en tant que revendication
et même l'occulter, au nom de l'écrasement de la question
sociale par l'affirmation identitaire et "sociétale" tout
cela habilement orchestrée par l'Idéologie dominante.
Pour preuve, la campagne actuelle qui s'affiche sur les
panneaux publicitaires, dans Paris "Mon papa est gay et j'en
suis fier "....A Montpellier, pas une Love Parade sans la présence de
notre Maire, où d'une figure politique d'importance …Vous avez
dit "récupération" ?....<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">En quoi, les choix géographiques de nos pénétrations peuvent-ils
devenir un sujet de "fierté"? En quoi, une forme
de sexualité peut-elle faire l'objet d'un prosélytisme,
là où l'on attendrait l'INTIME et un "OBSCUR OBJET DU DESIR?..comme
aurait dit Bunuel….La question mérite d'être posée. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">Présenté comme un outil de subversion, le Ludique peut
l'être aussi à des fins de soumission ou d'apaisement d'un ordre social
inique.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">Depuis des années, se multiplient les "piques nique
citoyens", les "espaces festifs alternatifs"
.Retardant par une volonté de créer des ponts entre les antagonismes,
l'effondrement qui vient, et qui a commencé (10 millions de pauvres
en France, un tiers de la population européenne).N'affrontons t on surtout
pas le "vieux Monde", mais essayons de le
contourner...…Stratégie dérisoire dans une société dominante ,qui depuis
des décennies a intégré sa propre contestation, et mis en scène ses
"rebelles "officiels.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Les "Gilets jaunes", avec rudesse ont rappelé les dures
réalités de la lutte pour l'émancipation sociale. Le Pouvoir inquiet de ces
fameux samedis marqués par la violence, y répondant par la force, et la ruse de
la fameuse" parole libérée dans l'illusion d'un "Grand Débat",
se serait très bien accommodé de Carnavals et de marches festives, peut être
subversives, mais sûrement inoffensives.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
L'exécution fictive du "monarque républicain" renouant avec
l'acte fondateur de notre Histoire moderne, la marche sur le "Palais"
de l'Élysée, et sur l'Assemblée nationale, sauvagement réprimées, ont marqué la
fin d'une séquence dans laquelle, des citoyens n'avaient plus "envie de
rire". Même si la concentration de la haine sociale sur une personne, un
nom, fait oublier que les forces en présence, les antagonismes de Classe,
dépassent et de loin la réduction à un jeu de "pathos".<br />
Depuis des années, très instrumentalisé, le Ludique a envahi l'espace de la
contestation. Fin de l'"Internationale" chantée dans les cortèges
syndicaux. Nous n'en sommes plus à ces cortèges graves et conscients des
enjeux, comme en témoignent les documents photos du Passé ! Un temps oû les
chefs du mouvement ouvrier mettaient un point d'orgueil à porter le costume, un
temps où l'on montait à l'affrontement en cravate. Non pas comme une marque d'élégance,
mais de gravité.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Place à l'incontournable camion -sono, et au non moins incontournable Zebda, et
ses "Motivés", balayant tout de la force de ses décibels, et
transformant la gravité de l'engagement social, en un simple concert déambulant
et gentiment contestataire. Il y a aussi l'omniprésente fanfare qui est là, qui
plombe de son vacarme toute velléité de scander le supposé
archaïsme des slogans de classe.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-margin-bottom-alt: auto; mso-margin-top-alt: auto; text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">Qui oserait
chanter l'"Internationale "ou les chants communards après U2 et
Madonna ?....".Franchement, camarade, tu ne vas pas chanter le "Temps
des cerises" et l'Internationale", on est au XXI
siècle!....<span style="mso-tab-count: 1;"> </span> </span><span style="font-size: 11.0pt;"><br />
<span style="color: #26282a;">La Fête comme acte d'intégration à la Pensée
dominante, est devenue un dogme. Fêtes des voisins, Fanfare de quartier, et
autres, instrumentalisées par tout édile digne de ce nom, pullulent dans nos
cités. Quand un Maire déclare face à des citoyens excédés par le désordre
urbain" je ne veux pas d'une ville aseptisée", tout est dit de
l'émergence du concept de décadence, en lieu et place du légitime souci de
retisser un lien social convivial, respectueux de tous. Évidemment,
inutile d'ajouter que ce Maire, comme le Directeur de
l'Office HLM ne vivent jamais dans les lieux qu'ils glorifient,
et que dans leurs banlieues cossues, la
"mixité sociale" qu'ils prônent tant, inexistante,
ainsi que le "vivre ensemble" n'affectent pas le calme
et le niveau social de leur quartier.</span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">Cela dans une ville où les canettes de bières, tiennent
lieu de revêtement urbain et ou l'ivrognerie est célébrée,<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">. Une ville dont les arrêts de TRAM,
célèbrent dans leurs panneaux publicitaires, l'ode à l'alcool.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">De plus en plus, la "Fête" est institutionnalisée par
les municipalités, à défaut de rétablir les combats de gladiateurs, aujourd'hui
les "mises à morts "symboliques sont ailleurs, se
faisant sur le Net, Facebook et autres. Mais le "pain et les jeux "
de la Rome antique y est. Cela n'est pas nouveau, chacun a connu la
fête de village dans laquelle l'ivrognerie sacralisée par Ricard et son club
Taurin était la valeur. Couronnée par dans les années 70 ,la
traditionnelle "ratonnade". <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;"> Mais le phénomène apparait de plus en plus prégnant. Dans
une société mondialisée, et en perte de repères, la fête peut être
aussi un marqueur identitaire très fort. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Autrefois, se jeter contre un mur avec un vélo, nous aurait fait apparaitre pour
un parfait abruti. De nos jours, cela s'appelle le FISE, et a
rendu richissime son créateur. De nos jours le mot "CONCEPT",
nous lave de tout soupçon de connerie, et permet d'intégrer le consternant dans
le champ de la Philosophie. De nos jours, tout est concept,
du Matérialisme d'Héraclite, du Thomisme,
à l'emballage biodégradable du Kebab. Aujourd'hui, le pressing
"responsable"(?),au bout de ma rue est devenu un "concept".<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Comment écrire sur la "fête" sans parler de la jeunesse,
?…..Détruire l'esprit critique dans la jeunesse, est une des fonctions de tout
pouvoir, déjà, il y a 25 siècles, par l'empoisonnement du Philosophe,
aujourd'hui, par la réduction de l'étude de la Philosophie à une
portion congrue, par l'incitation au consumérisme. (Nous avons vu
apparaitre dans certaines grandes surfaces, les caddies pour enfants), par
l'éloge de l'alcool s'étalant sur de somptueuses affiches et arrêts de Tram.
A Montpellier, les "assommoirs "se multiplient, dans
lesquels à travers les "Afters " les " Before" et autres,
toute une jeunesse célèbre le culte d'un Dionysos, qui a très bien résisté à la
chute de l'Olympe. Un "Dionysos" qui s'est adapté : comment se
dit" rouler un joint en grec classique ?"<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Mais, ne gardons pas de nos "successeurs" et enfants,
uniquement l'image d'adolescents titubants ou hystériques.<br />
Une diabolisation commune de l'Ancien Monde, celui des droits et de sa vision
progressiste (les droits sociaux sont devenus des "privilèges"),
sont les marques d'une jeunesse symbolisée au plus haut sommet du Pouvoir.<br />
Il y a loin pourtant du symbole à la réalité d'un chômage qui ravage ceux nés
dans les années 95. Ajoutons qu'il n'y pas de sentiment d'appartenance à une
génération, sans le langage qui convient. Mais sous le masque de l'entreprise
devenue" Start Up",du grand patron devenu "manager", d'un
Président qui "tombe "la veste", de la clientèle, devenue
"communauté", et d'un jeunisme devenu un dogme, une autre réalité
sommeille. Celle d'un monde où les "pauvres" et les
"riches" ont laissé la place aux "faibles" et aux
"forts"....Une conversion biologique beaucoup plus sommaire et
pratique que l'ingestion de l'étude du Matérialisme historique. La
dévalorisation et l'éloignement du Paradis, ont même privé les
"pauvres" de l'illusion d'une souffrance récompensée post-mortem...<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
En dehors de son aspect polémique, ce petit texte n'a d'autre but que de faire
appel à la Philosophie pour clarifier ce champ où s'oppose une Modernité
profondément réactionnaire, dans ses fondements idéologiques, à un Passé qui
fut ancré dans l'idée de Progrès social. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Il ne s'agit pas non plus, d'une mise en accusation de la jeunesse, mais de ce
que l'on en a fait, et de ceux qui en manipulent le fil. Les valeurs supposées
de la jeunesse, peuvent parfois et sournoisement sommeiller dans
l'antre des Anti-Lumières.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">A jp<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">" <i>Ce qui me rend optimiste, c'est que l'histoire
que nous vivons redevient tragique. L'Europe ne sera plus protégée comme
elle l'a été depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce vieux
continent de petits-bourgeois se sentant à l'abri dans le confort matériel
entre dans une nouvelle aventure OU LE TRAGIQUE S'INVITE</i>"...
Emmanuel Macron<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;"> (Nouvelle Revue française (NRF) no 630, mai 2018)<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: #26282a; font-size: 11.0pt;">Depuis 2018, le Covid, les Gilets Jaunes et Poutine, et les
10 millions de pauvres, ont comblé ses vœux et cette aspiration au
tragique<o:p></o:p></span></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-5503750087341872632023-12-01T12:24:00.000-08:002023-12-01T12:24:01.589-08:00Sujet du 06 Dec. 2023 : "La seule réalisation impérissable du travail et de l'énergie humaine, c'est l'art" A. Hitler<p> </p><p class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-size: medium;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p><span style="text-align: left;"> "La seule réalisation impérissable du travail et de l'énergie humaine, <br />c'est l'art" A. Hitler</span></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Extrait de « Ma
doctrine » une sorte de synthèse de Mein Kampf, cette courte phrase ne
nous semble-t-elle pas est frappée du sceau du bon sens ?<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Des temples grecs en passant par les vitraux
des cathédrales, ou les œuvres littéraires et picturales, que reste-t-il au
fond de ces générations qui nous ont précédé ?<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Mais « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">le travail et l’énergie humaine</i> » produisent ils seulement
l’art ? « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Seule réalisation
impérissable</i> » insiste A. Hitler.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">A ce compte là l’évolution des
langages, des sciences, des connaissances en général, d’où cela vient-il ?
Ce qui ne périt pas est un processus vital et l’évolution de l’humanité est
l’exemple même d’un long et complexe processus dans laquelle nature et culture
s’entrechoquent en permanence.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Il y a quelque chose de
pathétique derrière cette phrase lorsqu’on la considère au regard de l’histoire
de ce que fut le nazisme. Pathétique cette idée de « l’impérissable »,
de l’éternel en somme venant d’un personnage qui rêvait pour lui et
« son » peuple d’un Reich millénaire.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Pathétique mais aussi,
philosophiquement parlant, profondément idéaliste et métaphysique. Il n’y a
rien d’absolu, de définitif, d’éternel nous disent les philosophes de la nature
et de l’homme. Comment l’art, comme forme particulière d’expression des
sentiments et/ou de la réalité, échapperait-il à ces principes basiques ?<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Et puis lorsque nous considérons
ce que nous appelons des œuvres d’art, de quoi parle-t-on ? Un temple grec
peut nous émouvoir, ses proportions nous toucher, mais lors de son édification
c’était un édifice religieux, construit par et pour un monarque. Il avait une
fonction sociale. Même démarche pour les cathédrales européennes ou les
pyramides égyptiennes. Plus tard quand des peintres, des musiciens, des
dramaturges vont produire des œuvres il faudra que celles-ci soient financées
par les puissants, reçoivent l’accord des autorités religieuses. L’art doit
correspondre à une commande. L’art n’existe pas dans les nuages éthérés de
« l’art en soi », il est relatif à une époque et s’il suscite encore
quelque émotion aujourd’hui on peut se poser la question de savoir –au fond –
si nous avons vraiment changé d’époque, c'est-à-dire d’environnement
idéologique.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
L’époque moderne, industrielle, a déchiré les voiles sacrés qui entouraient
l’art. Tout s’achète, se vend, à sa côte. Picasso, Soulages, Rodin, Boulez …
ont un prix.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Ce qui hier chez les grecs ou les
chrétiens était masqué par la religion et l’illusion se révèle à nous et ce qui
devient « impérissable » c’est le subterfuge qui consiste à nous
faire croire que l’art serait « ailleurs », doté d’un statut
particulier.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Mais qu’on nous entende bien,
nous ne disons pas que l’art ne tende pas, ou ne puisse pas tendre vers une
sorte d’universel, nous disons simplement que lorsque nous parlons d’universel
il serait souhaitable d’envisager la possibilité que nous ne soyons que dans la
contingence, le « relatif à… ». Nous disons donc qu’il faut aborder
cette question là avec l’outil philosophique le plus affuté.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Et parmi les critères dont nous
pourrions armer notre critique, on pourrait par exemple se demander ce que
suscite en nous la vision d’une statuette représentant un cochon en Papouasie
Nouvelle Guinée, ou quelque tatouage sur le visage d’un danseur Dogon.
Inversement nous pourrions nous demander si la Joconde sourit aussi aux Dogons,
aux Bushmen ou aux esquimaux.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Dans nos réflexions sur l’art,
pourquoi devrions nous abolir notre esprit critique ?<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Pourquoi ne pas soumettre notre rapport à
cette activité particulière de l’homme aux outils classiques de la
philosophie : observation, démonstration ?<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Y aurait-il un champ particulier
de l’activité humaine qui serait intouchable ?<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: black; mso-bidi-font-weight: bold;">Rappelons-nous aussi que derrière cette phrase d’A.
Hitler, charmeuse et qui nous semble couler de source, il y a la condamnation
impitoyable de ce que les nazis appelèrent « l’art dégénéré », et la
glorification de « l’élite » :<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i><span style="color: black;">« Tout
ce que nous admirons aujourd’hui sur cette terre - science et art, technique et
inventions - est le produit de l’activité créatrice de peuples peu nombreux et
peut-être, primitivement, d’une seule race. </span></i><span style="color: black;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i><span style="color: black;">Tout
ce que nous avons aujourd’hui devant nous de civilisation humaine, de produits
de l’art, de la science et de la technique est presque exclusivement le fruit
de l’activité créatrice des Aryens. Ce fait permet de conclure par réciproque,
et non sans raison, qu’ils ont été seuls les fondateurs d’une humanité
supérieure et, par suite, qu’ils représentent le type primitif de ce que nous
entendons sous le nom d’"homme". »<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>A. Hitler – Mein Kampf<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><i>« le vrai génie est inné ; il n’est jamais le fruit de
l’éducation ou de l’étude »(Idem)<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--></i><span style="color: black;"><o:p></o:p></span></b></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-88874111648253736582023-11-24T13:23:00.000-08:002023-11-24T13:23:25.107-08:00Sujet du 29/11/2023 : "Socrate fut le polichinelle que se fit prendre au sérieux" Nietzsche.<p style="text-align: center;"><b><span style="font-size: medium;"> "Socrate fut le polichinelle que se fit prendre au sérieux" Nietzsche.</span></b></p><p></p><p style="text-align: justify;"><span style="color: black;">Ferry, Deleuze,
Foucault, Onfray …. Tous les modernes saluent Nietzsche comme le penseur d’un
passé mythique (essentiellement grec) et d’un futur qui ne cesserait de
confirmer ses vues.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Loin de ce dandysme officiel, n’est-il pas temps de quitter les rivages de
l’innocence et de replacer Nietzsche dans ce grand courant anti-Lumières qui
s’évertue à brouiller les cartes en s’adossant sur le style pour mieux masquer
le fond de la réflexion nietzschéenne ?<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Il faudrait des livres pour cela. Nous commencerons par cette remarque sur
Socrate. Que reproche donc Nietzsche à Socrate ? :<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
</span>«<i style="mso-bidi-font-style: normal;">Avec Socrate, le goût grec
s'altère en faveur de la dialectique : que se passe-t-il exactement? Avant tout
c'est un goût distingué qui est vaincu ; avec la dialectique, le peuple arrive
à avoir le dessus. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Avant Socrate on écartait dans la bonne société les manières dialectiques : on
les tenait pour de mauvaises manières, elles étaient compromettantes. On
mettait la jeunesse en garde contre elles. Aussi se méfiait-on de ceux qui
présentent leurs raisons de telle manière. Les choses honnêtes comme les
honnêtes gens ne portent pas ainsi principes à la main. Il est d'ailleurs
indécent de se servir de ses cinq doigts. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Ce qui a besoin d'être prouvé ne vaut pas grand-chose. Partout où l'autorité
est encore de bon ton, partout où l'on ne "raisonne" pas, mais où
l'on commande, le dialecticien est une sorte de polichinelle : on se rit de
lui, on ne le prend pas au sérieux.</i><span style="color: black;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;">—Socrate fut le polichinelle qui se fit prendre au sérieux. ». On ne
choisit la dialectique que lorsqu'on n'a pas d'autre moyen. [...] Il faut qu'on
ait à arracher son droit, autrement, on ne s'en sert pas. C'est pourquoi les
Juifs étaient des dialecticiens »</i> (Le crépuscule des Idoles)<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Que faut-il entendre par « dialectique » ? Dans le contexte de
la citation, c’est cette forme d’expression, de discours contradictoire qui
sert à faire émerger la vérité, la raison. Socrate, d’après Platon était passé maître
dans cette discipline et ses dialogues font partie des grands moments de la
naissance d’une philosophie qui n’est plus celle d’un auteur particulier, mais
bien celle de l’agora, de la foule qui parle, s’exprime et du coup apprend à
connaitre les chemins du raisonnement.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Nietzsche a très bien compris cela « avec<i style="mso-bidi-font-style: normal;">
la dialectique le peuple arrive à avoir le dessus </i>» nous dit-il, et il
continue dans sa conception de la philosophie : « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">Ce qui a besoin d'être prouvé ne vaut pas
grand-chose ».<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Nietzsche synthétise de manière
remarquable tout les courants philosophiques qui vont lui succéder. Il tente de
déconstruire les efforts des Lumières et leur quête de connaissance de
vérification. Il prône le dogme et l’asservissement à « <i style="mso-bidi-font-style: normal;">l’autorité </i>» (au contraire d’un
Descartes).<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">C’est Deleuze, et ses
successeurs, qui développerons le mieux cette « philosophie » qui est
devenue l’arôme spirituel de la « « nouvelle philosophie : <br />
« …<i style="mso-bidi-font-style: normal;">Les connaissances philosophiques
d'un auteur ne s'évaluent pas aux citations qu'il fait, ni d'après des relevés
de bibliothèque toujours fantaisistes et conjecturaux, mais d'après les
directions apologétiques ou polémiques de son œuvre elle-même. On comprend mal
l'ensemble de l'œuvre de Nietzsche si l'on ne voit pas "contre qui"
les principaux concepts en sont dirigés. Les thèmes hégéliens sont présents
dans cette œuvre comme l'ennemi qu'elle combat. »<o:p></o:p></i></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;">« (...) le surhomme est dirigé contre la conception dialectique de
l'homme, et la transvaluation contre la dialectique de l'appropriation ou de la
suppression de l'aliénation. L'anti hégélianisme traverse l'œuvre de Nietzsche,
comme le fil de l'agressivité</i> » (Deleuze, Nietzsche et la philosophie).<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Mais nous savons par les études
de G. Lukacs, que Nietzsche ne connaissait pas l’œuvre de Hegel. Chose que
Deleuze, lui ne pouvait ignorer. Par contre Deleuze a très bien compris en ce
milieu du 20iéme siècle « contre qui » les concepts de Nietzsche sont
dirigés.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">C’est contre Hegel et la
dialectique hégélienne et au-delà marxiste, que Deleuze va donc « produire
des concepts » rejoignant ainsi les combats de Heidegger qui
déclarait : « Le<i style="mso-bidi-font-style: normal;"> pire ennemi de la
pensée, c’est la raison</i> ». <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Alors il est temps d’appliquer à
Nietzsche ses propres devises. Il faut philosopher au marteau pour entendre que
les idoles « modernes » de la philosophie sonnent aussi creux que
leur maître à …. « Penser ».<br />
Ou alors il faut se résigner, à en rester à Aristote et dire avec le maître «<i style="mso-bidi-font-style: normal;">Il n'y a plus rien de plus démocratique que
la logique : elle ne connaît pas d'égards aux personnes et même les nez crochus
lui paraissent droits</i> ».( Le Gai savoir)<o:p></o:p></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Qu’en penses-tu<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>……….. ?<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Comme dirait
Socrate.<o:p></o:p></b></p>
<p class="MsoNormal"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><o:p> </o:p></b></p><br /><p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-22544012030272378162023-11-18T08:49:00.000-08:002023-11-18T08:49:01.615-08:00Sujet du Merc. 22 Nov. 2023 : Aujourd’hui, la métaphysique peut-elle changer l’avenir ?<p> </p><p class="titre-article" style="background: white; line-height: 19.5pt;"><b><span style="color: black; font-size: 16.0pt; text-shadow: auto;"> Aujourd’hui, la
métaphysique peut-elle changer l’avenir ?<o:p></o:p></span></b></p><p class="titre-article" style="background: white; line-height: 19.5pt;"></p><p class="MsoNormal" style="margin-right: -23.4pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><a name="_Hlk133950427"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></a><span style="mso-bookmark: _Hlk133950427;"></span><b><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Les hommes se sont rendus capables de plusieurs
fois s’autodétruire par la guerre nucléaire.<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>Toujours reportée grâce à la réflexion logico-philosophique sur «la
dissuasion par la menace de destruction mutuelle assurée», celle-ci s’est muée
en guerre froide de l’équilibre de la terreur. L’urgence de survie a fourni les
outils conceptuels nécessaires à la gestion <i>éthique et efficace</i> de la
complexité de sociétés en auto emballement techno-économique. Certains ont
pensé qu’il fallait diriger les hommes <i>à bonne fin</i>. Des menaces à la
survie - imaginaires ou réelles, on ne peut savoir – seraient utiles dans ce
but. Aujourd’hui, elles sont de caractère nucléaire, sanitaire (pandémies),
industriel (pollutions), environnemental (climat), ou terroriste (Tours
jumelles). Elles sont situées dans un avenir lointain concernant des
générations encore à naître. Un problème protéiforme en résulte d’impossibilité
de la connaissance (complexité, inconnaissabilité de l’avenir), de perception
de la temporalité (métaphysique), de crédibilité (foi et croyance) et de
responsabilité (éthique) se pose d’emblée.<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>Il semble avoir été résolu par l’imposition d’une nouvelle vision du
monde (<i>paradigme civilisationnel</i>) et la recherche philosophique sur<i>
la</i><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><i>peur</i>. Dans ce contexte,
qui penserait encore à poser la question de l’utilité<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>philosophique pour comprendre le monde? Pour
organiser la résistance? <i>En pensant comment penser la situation</i>?<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Comment croire une prévision de malheur <i>absolu
et lointain</i>?<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Faut-il construire une <i>éthique</i>
qui nous rende responsables et coupables par peur anticipée du malheur à venir
de nos descendants? A cet effet, ne faut-il pas d’abord porter à <i>l’existence</i>
un tel malheur puisqu’il n’est pas là, dans notre présent. Faut-il<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>développer puis intégrer dans notre
conscience une nouvelle <i>métaphysique (M) du temps</i>? Puisque Dieu est mort
et que les hommes pensent le remplacer (Nietzsche), faut-il encore qu’ils le
veuillent<i> </i>et réalisent ainsi leur essence par des <i>actes libres</i>
(Sartre)?<i><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></i>Plutôt que de verser
dans la peur passionnelle, faut-il inventer une notion de<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><i>peur rationnelle</i> des désastres à venir
efficace, éthique et motivante. Et la fonder sur cette métaphysique du temps.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Face à l’ampleur du pouvoir technique, la prévision
de l’avenir est impossible. Notre ignorance est inévitable face à la complexité
des écosystèmes naturels et hybrides (naturels <i>et</i> artificiels) dont les
seuils critiques nous restent inconnus jusqu’à ce que, une fois franchis, il
soit trop tard. De plus, la prévision de l’état de chose à venir des inventions
futures est en toute logique impossible. Laplace peut se récuser. Il faudrait
un Dieu omniscient ou un calculateur <i>infini</i> pour prévoir un avenir que,
du fait de notre finitude, nous sommes incapables d’anticiper qu’elles que soit
l’état de nos connaissances. Que les modèles mathématiques reflètent la
complexité du monde implique que nous ne pouvons les maîtriser par impossibilité
d’intégrer les équations différentielles qu’ils comportent et par sensibilité
des modèles aux conditions initiales et à celles aux limites. Bref, nous savons
que nous ne savons pas (Socrate) les dangers à venir et nous savons que ne
pouvons pas les savoir. Cette <i>ignorance</i> <i>nécessaire</i>
n’impose-t-elle pas un <i>nouvel impératif moral</i>: envisager <i>comme
certaine</i> la moindre possibilité de danger majeur à venir, ou même
l’inventer comme pure fiction, pourvu que nous puissions <i>croire</i> à
l’éventualité même <i>improbable</i> que nous sommes embarqués dans le train
fou de la technique en roues libres? On est alors amené à explorer le concept
de temps.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-right: -23.4pt; mso-pagination: none; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">1.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Envisageons
d’abord le principe de précaution dont on fait aujourd’hui un impératif de
prévention des dangers. Il renverse le principe cartésien du doute à la base de
la science. Pour établir le vrai indubitable, Descartes affirme que tout ce qui
peut être mis en doute est équivalent au faux démontré. La précaution considère
au contraire comme <i>certitude</i> pour la décision tout possible d’un certain
type (danger), quelque doute qu’on puisse avoir à son sujet, même fictif. C’est
une focalisation <i>absolue</i> sur le «scénario du pire», comme variante du
pari pascalien. Elle paralyse toute action. De plus, la précaution exige que
toute innovation <i>démontre</i> son innocuité. Ce qui est impossible car il
faudrait mettre à l’épreuve d’un nombre <i>infini</i> d’expériences la vérité
de <i>toute</i> proposition. C’est l’exigence de <i>confirmation</i> contraire
à celle de <i>falsification</i> par laquelle une théorie scientifique sera
ruinée si l’on peut exhiber un seul cas qui l’infirme. La précaution <b>s’auto-réfute</b>
et ne peut soutenir aucune <i>crédibilité</i> à quelque prévention que ce soit.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify;"><i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">2.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span>La M du temps de
l’histoire</span></i><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> est communément la nôtre.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Nous <i>croyons</i> que le présent ne saurait
causer ou modifier le passé. La science le prouve. C’est le temps de la <i>stratégie,</i>
de l’intention. Où, par pure convention d’un passé tenu pour fixe, des
composantes du lien social comme la promesse, l’engagement et le contrat sont
possibles. Concernant l’avenir, nous acceptons le lien causal de la succession
des événements.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>A chaque point du temps
nous voyons une bifurcation de possibles dont un seul se réalisera dans
l’avenir, les autres devenant des <i>possibles non réalisés</i>. Dès lors,
mener une <i>prévention</i> qui réussit d’un désastre, que nous voulons
imaginer dans l’avenir, le transforme en un <i>possible</i> qui ne sera pas
réalisé. Il reste inexistant et on ne pourra donc fixer notre action sur lui.
Dans cette M, la prévention constitue un sophisme caractérisé. Notre volonté de
prévention <i>in fine</i> réussie s’auto-contredit dès le départ. Il y a <b>auto-réfutation</b><u>.</u>
La prévention fait de la menace dépourvue d’existence une coquille vide dont la
représentation mentale ne peut donc soutenir aucune volonté efficace de
prévenir le désastre. Le désastre qu’on voudrait prévenir n’a aucune <i>crédibilité</i>.
La prévention est inefficace dans cette acception du temps.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">3.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Une autre M devient
nécessaire : <i>la M du temps du projet</i>.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Elle renverse le syllogisme bien connu d’<i>Aristote </i>:
le sujet <i>désire</i> X et <i>croit</i> que le moyen x lui permettra d’obtenir
X ; donc le sujet, s’il est rationnel, <i>décide</i> d’adopter le moyen x
qu’il croit efficace. Les pré-supposés métaphysiques d’Aristote sont que mes <i>désirs
et croyances</i> pré-existent à ma <i>décision</i> et en sont donc
indépendants. Une autre M du temps introduirait une boucle de rétro-action.
Celle-ci postule mentalement un arrêt du temps d’un avenir imaginé (décision)
suivi d’une inversion du temps depuis cet avenir vers le présent. Cette boucle
va de ma décision postulée vers ses causes, càd mes croyances et désirs. Cette
M de l’action fait de mes croyances et désirs à la fois la cause et l’objectif
de mon action. Il faut ici accepter de penser le monde où tant le but que je
veux atteindre (mon désir) que les moyens que je mets en œuvre (croyance)
puissent être postérieurs à la décision postulée et qu’ils en dépendent ou
découlent. Alors seulement une seule possibilité, un seul chemin causal de
désir et moyen mène à la décision finale, comme pour Aristote. C’est le temps
du projet.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Ici, comme tout prophète ou prévisionniste, nous
tenons mentalement l’avenir pour fixe. En toute violation du causalisme, on se
met arbitrairement d’accord sur un avenir de désastre tout en <i>croyant</i>
que nous le causons (causalisme de la M précédente). Le sujet <i>croit</i>
qu’il est libre d’agir et de faire arriver les choses; et croit aussi le
contraire, que l’avenir est soumis à la fatalité. La contradiction n’est
qu’apparente. Comme au poker où chaque joueur se coordonne mentalement dans la
spécularité : chacun pense à ce que l’autre pense de ce que lui-même
pense, etc. Jusqu’à ce que, dans un avenir imaginé, un <i>point fixe</i>
d’équilibre de «désastre» pour lui (fatalité à éviter) soit clair dans son
esprit. Dans un deuxième temps, celui du présent, il développe alors une <i>stratégie</i>
de prévention de sa prévision et joue pensant que cet <i>acte libre</i> va <i>causer</i>
la réaction des autres joueurs dans le sens du nouvel avenir, celui-ci
effectif, déterminé par sa stratégie (éviter le désastre et gagner le jeu). La
boucle partie d’un avenir postulé s’est rabattue sur le présent pour se fermer
sur la solution, le <i>point fixe</i> d’équilibre, devenu l’unique avenir qui
se réalise.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Malgré la ressemblance, le joueur n’est pas dans
cette deuxième étape dans le temps de l’histoire puisqu’il s’était fixé à
l’étape précédente une seule possibilité d’action aboutissant au non désastre,
à l’exclusion de toute autre. Tout ce qui n’est pas dans le présent ou dans cet
avenir exempt de désastre est devenu impossible. Il y a donc dans cette M <i>impossibilité</i>
de désastre puisqu’il ne peut se réaliser. Le désastre n’aura pas lieu, qu’il y
ait prévention (inutile car le désastre sera, par définition de cette M, non
existant) ou pas. La prévention s’anéantit. Il y a <b>auto-réfutation</b>. Mais
ici, contrairement à la M précédente, la raison en est de pure <i>logique
objective</i> et donc non intentionnelle. Càd indépendante du sujet, telle une <i>fatalité</i>.
Ce projet négatif - par lequel on se fixe sur un avenir catastrophique pour
qu’il ne se produise pas – est logiquement auto contradictoire, puisque, s’il
réussit, on ne se sera pas fixé sur l’avenir mais sur un événement qui, parce
qu’il n’est pas inscrit dans l’avenir, est impossible. La <i>crédibilité</i> du
désastre s’évanouit. Ici aussi la prévention est inefficace.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">4.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span>De ces deux M ne ressort
qu’une aporie ou <i>impasse logique</i>.<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>On est coincé entre <b>autoréfutation et non</b><u> </u><b>crédibilité</b>.
La prévention étant exclue, comment aboutir à une dissuasion efficace? Par la
peur, nous visions une dissuasion <i>parfaite</i> (Platon).<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>L’erreur était de viser l’<i>absolu</i> au
lieu de tendre vers lui, ce qui est conforme à la finitude inéluctable des
choses. Faudrait-il quelque <i>incertitude sur l’efficacité</i> pour que la
dissuasion face à un désastre mentalement postulé dans l’avenir soit efficace?
L’incertain, l’accident peut-il établir la crédibilité et la fixité de la
menace? Il faut le prouver en définissant le statut métaphysique de cet
incertain particulier.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">a.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Une solution stratégique
donc intentionnelle et volontaire participant de <i>la M de l’histoire</i> viserait
à mimer l’irrationalité par des jeux spéculaires. On pense au joueur de poker
ou à celui qui fait semblant de «perdre la raison» pour dissuader avec
efficacité et crédibilité ses adversaires qui le menacent.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Pourtant ces jeux ne mènent à rien dans les
situations de vulnérabilité réciproque des menaces nucléaire, terroriste,
sanitaire ou environnementale car ils ne se jouent qu’une seule fois, et c’est
alors une fois de trop ! Il faut également rejeter la fausse solution de
«la machine apocalyptique» d’un stratège fou que Kubrick porta à l’écran dans
«Docteur Folamour» où, face à une erreur involontaire (fatalité) survenue dans
le camp adverse, les Soviétiques se liaient les mains en rendant leur riposte
nucléaire automatique, «sans retour» possible sur l’enclenchement fatal de la
machine. Cette M n’offre pas de point fixe ou solution à <i>l’incertain</i> du
désastre à venir.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">b.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span>Il reste l’option
d’explorer <i>l’incertain</i> dans le <i>temps du projet</i>. Par définition,
toute stratégie est ici exclue: il faut choisir de ne pas choisir. Il ne
s’agit donc pas ici d’une fatalité intentionnelle du temps de l’histoire de
type conditionnelle: «Si tu m’agresses (dégagement de CO2), il est inévitable
que je te gazes l’atmosphère à profusion». Ici la fatalité inscrite dans
l’avenir n’est <i>pas</i> <i>conditionnée</i> par l’homme. Elle est de l’ordre
de <i>la simple logique</i>. Ce qui pourrait conduire à une solution ? Il
s’agit de voir sur quel type de <i>point fixe</i> se referme la boucle qui
relie l’avenir au présent dans le temps du projet. Le désastre ne peut être ce
point fixe car il s’agirait de prévention réussie et donc auto-réfutante. Cette
M autorise que des signaux venus du futur postulé atteignent le présent. Pour
qu’ils ne déclenchent pas cela même qui annihilerait leur source, il faut que
subsiste, inscrite dans l’avenir, une imperfection du bouclage. En fait, il
faut obtenir une image de l’avenir suffisamment <i>catastrophique</i> pour être
repoussante pour <i>l’éthique</i> et suffisamment <i>crédible</i> pour
déclencher les actions <i>efficaces</i> qui empêcheraient sa réalisation, à la
probabilité infime d’un accident près (fatalité).<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Cette fatalité doit être de très faible probabilité <i>p</i> tendant
vers zéro pour maintenir l’éthique exigeant la survie humaine, mais non nulle
pour maintenir la crédibilité de la menace. L’apocalypse est <i>comme</i>
inscrite dans l’avenir.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>La dissuasion
réussie et quasi certaine à une infime erreur près, correspond alors à la très
forte probabilité 1<i>-p</i>, complément logiquement nécessaire et simultané de
cette erreur quasi inéluctable (fatalité d’un destin) indépendante de la
volonté des hommes. <b>C’est parce qu’il y a une faible probabilité que la
dissuasion ne marche pas qu’elle marche avec une quasi certitude de forte
probabilité</b>. Il y a là <i>comme</i> un principe d’incertitude où la
solution du <i>point fixe</i> correspond à la simultanéité de l’accident fatal
et de son absence.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Cette solution serait une tautologie dans la M du
temps de l’histoire pour laquelle la proposition de probabilité <i>p</i> est un
<i>possible non réalisé</i>, inexistant càd à probabilité <i>p</i> nulle. Dans
le cas de la M du projet, la dissuasion ne marche que si <i>p</i> existe et
n’est donc pas nulle, ce qui correspond à l’inscription irréfutable et
effective du désastre dans l’avenir avec cette très faible probabilité. Par
définition dans cette M l’erreur, correspondant à cette fatalité peu probable
du désastre, est nécessaire et inévitable, certes avec une probabilité très
faible.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Il serait donc faux d’affirmer
que ce serait seulement la <i>possibilité</i> d’une erreur de probabilité <i>p</i>
qui pourrait sauver l’efficacité authentique de la dissuasion, comme si
l’erreur et son absence pouvaient constituer les deux branches d’une
bifurcation. Non, il n’y a qu’une seule voie possible du présent vers l’avenir
dans la M du projet. L’erreur n’y est pas seulement possible, elle y est
actuelle, effective, irrémédiable. Le désastre <i>est inscrit</i> dans
l’avenir.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><b>En d’autres termes, c’est
parce que nous croyons par la peur que le dérèglement climatique va se produire
comme nous l’imaginons mentalement que nous sommes amenés à croire qu’il nous
faut aujourd’hui agir selon l’unique voie possible qui nous mènera à un climat
sain, à un accident près quasi certain mais très peu probable. <o:p></o:p></b></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-right: -23.4pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; line-height: 115%; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Il en est de
même pour les autres menaces majeures actuelles.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><b>Ce qui a des chances de nous</b> <b>sauver
est cela même qui nous menace</b>. C’est notre destin, nous serine-t-on, la
fatalité qui mène au Salut. De toute façon, n’est-il pas bon de sauver les
hommes et la nature en sus. De plus cela ne rend-il pas plus heureux?
N’assurons-nous pas ainsi la venue du meilleur des mondes possibles (Leibniz)?
Quel autre avenir pourrions-nous souhaiter avec l’Instance Souveraine qui
connaît le destin des hommes? Pour autant que nous nous en remettions à sa
Grâce en consentant les efforts nécessaires pour qu’Elle advienne. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Où est l’erreur dans ce galimatias
logico-philosophique? Comment échapper à ce «libre arbitre» par Nos Seigneur ou
maîtres actuels consenti? Par des actes libres et responsables? Les hommes
seraient-ils engagés dans un jeu de la peur par menace de «destruction mutuelle
assurée» (MAD) avec des adversaires métaphysiques qui s’appelleraient la
Nature, la Technique ou le Temps? Les hommes n’auraient-ils pas à faire
toujours qu’avec eux-mêmes via les médiations naturelles ou artificielles?<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Il n’y a qu’un seul protagoniste, l’humanité,
même si le mal qui la guette prend la forme du destin sous couvert de la
prétendue objectivité du syndrome technico-économique. Le destin n’est pas un
sujet, il n’a ni intention ni volonté.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">La situation MAD n’a-t-elle pas précisément cette
structure ? «Sous l’apparence de deux jumeaux inextricablement liés par
leur rivalité mimétique, on trouve en fait un seul acteur: l’humanité aux
prises avec sa propre violence qui prend la forme d’un destin apocalyptique. Ce
mal est sans intention.» (Dupuy). Il ne faut pas le nier puisqu’il existe. La
ruse consiste à faire <i>comme s’il</i> était un sujet et que nous étions sa
victime, tout en gardant à l’esprit que <i>nous sommes la cause unique de ce
qui nous arrive</i>.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Aujourd’hui, ce stratagème peut-il être la
condition de notre survie? Et celle de notre liberté? L’explication proposée
est la suivante. Dans le temps du projet nous gelons le temps sur un désastre
par nous postulé dans une boucle close où le présent et l’avenir se répondent.
Puis nous libérons le temps qui continue tel un supplément de vie et d’espoir
qui ouvre la boucle.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Nous poussons alors
le temps sur un chemin unique allant de causes à effets vers un avenir «presque»
exempt de désastre. Tout au long de ce chemin l’erreur, que <b>nous</b> pouvons
décider de ne pas commettre, a le statut d’un accident peu probable qui prend
la forme d’un destin. Cette fiction du temps du projet que les hommes peuvent
s’inventer rejoint Spinoza (être libre, c’est acquiescer la nécessité (destin),
Nietzsche (la mémoire de la volonté) ou Sartre (choisir son destin; être fini,
c’est se choisir, càd se faire annoncer par nos actes ce qu’on est en se
projetant vers un seul possible, à l’exclusion des autres). Ma fiction est de
me considérer <i>comme déterminé</i> par une essence, mais une essence
inconnue. Je ne suis libre, dans aucun monde possible, d’agir contrairement à
cette essence.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Mais dès lors, comment
puis-je <i>croire</i> <i>à la fiction</i> de ma liberté? <b>En faisant <i>comme
si</i> j’étais libre de choisir cette essence en choisissant mon existence par
mes actes.</b> C’est «choisir son destin», «se déterminer». C’est le projet par
lequel les hommes et eux seuls se dissuadent d’aller au désastre par le choix
délibéré (liberté) de leurs actes pleinement assumés (éthique de l’engagement):
«Si je faisais ceci plutôt que cela (premier temps du projet d’un avenir fictif
postulé), <i>c’est que</i> mon essence serait celle-ci et non celle-là
(deuxième temps, un seul chemin possible vers un avenir unique) et il en
résulterait causalement telle chose (avenir choisi puis réalisé à une erreur
près)».<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 36.0pt;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Dès lors peut-on encore imaginer pouvoir être déterminé de l’extérieur?
Sauf à imaginer une défaillance de notre motivation ou de notre volonté? Pour
prévenir cette « défaillance », certains ont conçu de faire appel à
la peur? <i>L’herméneutique de la peur</i>, cette recherche systématique des
moyens de faire peur, en a fourni de si puissants qu’ils tendent aujourd’hui à
anesthésier la réflexion et la volonté de se déterminer soi-même? <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 0cm; margin-right: -23.4pt; margin-top: 0cm; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 27.0pt; margin-right: 3.6pt; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: -9.0pt;"><b><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Cela ne conforte-t-il pas <i>le
pouvoir</i> de ceux qui veulent tout agencer pour nous dominer par <i>la peur</i>
de désastres. Dont il nous est par ailleurs <i>impossible de connaître la
réalité</i>, mais que le détour par <i>une métaphysique</i> particulière du
temps permet de fonder <i>en croyance et en foi</i>, elles-mêmes sous-tendues
par <i>une éthique des conséquences</i> pour la <i>survie</i> humaine?<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Cette menace n’est-elle pas plus énorme que
celle à laquelle une solution est proposée?<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>Le drame n’est-il pas que cette solution – soudainement majoritaire dans
la population grâce à la peur angoissée et militante promue à grands renforts
médiatiques d’affects et de morale - est déjà presque réalisée ?</span></b><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><b><span style="color: black; font-size: 16.0pt; text-shadow: auto;"></span></b><p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-49414049789034729022023-11-08T13:45:00.000-08:002023-11-08T13:45:35.171-08:00Sujet du 15/11/2023 : 1+1=3<p style="text-align: center;"><b><span style="font-size: x-large;">Sujet : 1+1=3</span></b></p><p style="text-align: left;"><b><span style="color: #050505; font-family: "inherit",serif; font-size: 11.5pt; mso-bidi-font-family: "Segoe UI Historic"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN;">La proposition 1+1=3 est invalide. Mais sous
quelles considérations ? Formelles ? Intuitives ? Si un pur
formalisme condamne l’opération, si l’intuition même se refuse au concours de
cette symbolique, l’imagination est-elle vraiment seule à pouvoir tirer de
cette apparente inadéquation la prégnance de la métaphore qu’elle évoque, et
qui siérait à la définition contingente de la dialectique ? Où la poésie
sert la philosophie, la synthèse sert effectivement la pensée. Des Topiques au
matérialisme historique, l’effort sera donc proprement synthétique, afin de
dégager les mécanismes réalistes et conceptuels ayant édifié des monuments tels
Logique, Mathématiques et Dialectique, en s’appuyant finalement sur une
doctrine complète – celle d’Henri Bergson – pour défaire l’écheveau de son fil
conducteur (logique) et comprendre ses implications. L’enjeu va jusqu’à
s’enquérir d’une nécessité morale interne de la dialectique, non seulement
parce que la synthèse relève du jugement, mais parce qu’elle est basée sur un
processus critique (la négation hégélienne).</span></b></p><p>
</p><p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #050505; font-family: "inherit",serif; font-size: 11.5pt; mso-bidi-font-family: "Segoe UI Historic"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><b><i><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 14.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">THESE<o:p></o:p></span></i></b></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">En sociologie,
le 1+1=3 est une référence idéologique au concept dit de
« non-additivité », lequel place les répercussions de la
collaboration humaine au-delà de la simple addition des capacités individuelles
(cf. William Burroughs et Brion Gysin, <u>The Third Mind</u>). En fait, cette
notion s’applique à toute communauté vivante (<i>exempli causa</i> les cellules
d’un même organisme), au-delà des facultés cognitives de l’homme, en raison de
la complémentarité adaptative du vivant, donnant potentiellement naissance à
des capacités troisièmes après mise en commun de deux ensembles de capacités
chez deux entités différentes (on pourra dire : comme l’huile et le jaune
d’œuf émulsionnés et associés donnent la mayonnaise, laquelle possède des
propriétés structurelles et gustatives nouvelles). Cette conséquence ici
réalisée dans l’acte a son pendant au niveau de l’esprit humain, pour y revenir
; c’est ce que l’on appelle le jugement synthétique, que nous aborderons
ultérieurement.<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Dans le grand
manège du monde vivant, le mutualisme (un cas particulier de la symbiose)
illustre on ne peut mieux le phénomène, quand on constate ne serait-ce qu’avec
ce qu’on appelle le <i>lichen</i> l’impact (photo)synthétique de l’association
de deux organismes unicellulaires si différents, en l’occurrence d’une algue et
d’un champignon, comme l’appropriation de vertus pionnières et de polyvalence
métabolique, sachant qu’une bactérie intègre parfois ledit lichen pour former
un organisme triple, et triplement compétitif.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">A fortiori, par son principe même, une communauté sociale d’hyménoptères
tire avantage de cette même loi de non-additivité, par les options nouvelles
s’offrant à la coopération de ses individus ; d’où la sauvegarde génétique
de ce comportement par l’évolution. C’est ainsi que dans son œuvre de
science-fiction <u>La révolution des fourmis</u>, Bernard Werber utilise la
même métaphore arithmétique 1+1=3, et, fidèle à son genre, en propose une
démonstration mathématique tenant de l’axiomatique libre ; peut-être sans s’en
apercevoir, au-delà de la portée strictement sociale et de la relativisation du
rôle de la nature humaine (par l’application à la société insecte) dans le
phénomène, il pose à la fois la question de la logique non-aristotélicienne et
de la dialectique hégélienne. Du reste, le pouvoir « synthétique »
d’un fonctionnement social apparemment indissociable d’une hiérarchie, cause ou
conséquence du phénomène, relève d’une argumentation tierce.</span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 35.4pt; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.25pt;"><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Le syllogisme est un
discours dans lequel certaines choses étant posées, quelque chose d’autre que
ces données en résulte nécessairement du seul fait de ces données.<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 35.4pt; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 35.25pt;"><b><i><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Aristote, <u>Organon</u><o:p></o:p></span></i></b></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Selon : Un
débit de spiritueux est philosophique, un café est un débit de spiritueux, donc
un café est philosophique, nous avons le prédicat (« philosophique »)
et le sujet (« le café ») qui, en vertu du formalisme logique, peuvent
s’abstraire en des variables ; les propositions deviennent alors des
formes propositionnelles, des symbolismes. On pourra écrire dès l’école
primaire : a=b et c=a à c=b, formule syllogistique par excellence,
aristotélicienne bien conformément à la stagnation antique des enseignements.
De là, si l’exigence de cohérence interne de la logique est nécessaire à la
forme du discours philosophique, qui s’adresse à l’entendement, on en fera un
calcul ou une tautologie, il ne lui en restera pas moins sa stérilité ;
cerner l’originalité d’un cheminement de pensée, qu’elle soit apparente ou
intimement conditionnée, tient d’un autre niveau conceptuel.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><i>La logique reste stérile, à moins
d’être fécondée par l’intuition.<o:p></o:p></i></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><b><i>Henri Poincaré<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><o:p></o:p></i></b></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">La logique,
donc, aussi leibnizien que l’on soit – car on se rappellera la théorie des <i>petites
parties</i> et de son obsession calculatoire (« algèbre de la
pensée ») – n’est point d’aide ici, car aucune proposition ne peut assurer
une cohérence interne à l’opération 1+1=3. La mathématique alors ?
D’abstraction supérieure, pourrait-on penser, la métaphore arithmétique d’une
mathématique syllogistique serait : 1+1=2. De fait, il y a dépassement
conceptuel de la logique par la mathématique. On dira proprement les outils
intellectuels des mathématiques « transcendantaux », mais quant à
leurs objets, quelle que soit d’ailleurs la théorie de laquelle on se place
(empiriste, idéaliste ou opératoire), ils ne seront jamais rien que l’étape
d’un cheminement hypothético-déductif ; d’aucuns ayant voulu se défaire de
la question de l’origine des mathématiques par l’axiomatique, ils ont bien dû
s’apercevoir que cela ne faisait qu’élider la question, puisqu’en substance, si
la variable A de la logique renvoie à une proposition plus ou moins réaliste,
plus ou moins formelle, la variable A de la mathématique renvoie à un signe
motivé, un symbole, qui participe déjà de l’abstraction du monde. L’on en
revient donc à l’intuition (non sans rappeler l’intuition sensible kantienne) pour
des théoriciens comme Luitzen E.J. Brouwer, voire au « relationnel »
pour Jean Toussaint Desanti, sans toutefois résoudre le mécanisme de la
synthèse mais plutôt celui de l’analytique (réductionnisme symbolique). La
synthèse en effet n’est en rien dans le résultat mathématique, mais dans
l’idée, et par radicalisation dans son exposition même ; en cela, à tout
système analytique préfigure peut-être une synthèse dont il ne serait que
l’explicitation, d’où l’argument de certains mathématiciens situant leur
activité dans une sorte de perpétuelle illumination.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><b><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 14.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">ANTITHESE<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Très tôt dans l’histoire des idées, ce qu’on a
appelé dialectique (dia-legein, « parler à travers ») a servi à
désigner la rhétorique du philosophe (avec ses avatars, telle la maïeutique)
pour, avec Platon, dépasser le statut de méthode pour celui de science à part
entière. Promotion conceptuelle que réfutera Aristote, la resituant comme
technique argumentative du vraisemblable et du probable, aux côtés de la
science, telle la logique, qui elle tiendrait de la démonstration et donc du
vrai et du nécessaire. Il s’était agi donc dès le départ de cerner la méthode
du discours philosophique traitant des objets échappant à la science ;
dans sa structure initiale, la dialectique est déjà faite de l’exposition
décisive de son contenu et de la portée métaphysique de sa finalité :
1+1=3. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Emmanuel Kant, qui établit les bases de
l’épistémologie moderne, rattacha dans le prolongement de la thèse d’Aristote
la dialectique à l’usage illégitime des facultés de la raison, celle-ci faisant
accroire à l’homme qu’il puisse connaître des concepts inexpérimentables tels
l’âme, la totalité du monde ou encore Dieu, plutôt que de se restreindre à les
penser ; la dialectique transcendantale, fidèlement à sa doctrine et là en
porte-à-faux d’Aristote, devenant la science (logique de l’apparence) des
conditions de possibilité de contradictions dans lesquels l’esprit s’empêtre
nécessairement lorsqu’il fait cet usage illégitime de ses facultés. A partir de
cette avancée idéologique, dans son acception encore davantage que dans son
essence, dira-t-on, la dialectique colporte les notions de créativité, de
productivité de l’esprit (pour lesquelles intervient alors l’imagination) qui
dans un premier temps conduisent à la nécessité de la critique, comme pour
contenir la puissance spirituelle de l’esprit humain dans une cohérence
rationnelle. Kant s’en tient à cette dualité, puisqu’il oppose la dialectique à
l’analytique (« logique de la vérité »), laquelle ne parvient
cependant pas à la connaissance sans jugement synthétique, tout aussi
fondamental dans la structure de la critique.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 35.4pt; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.25pt;"><i><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Kant a montré dans sa dialectique l’objectivité de l’apparence et la
nécessité de la contradiction.<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 35.4pt; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.25pt;"><i><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"><o:p> </o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.25pt;"><b><i><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Friedrich Hegel, Sciences
de la logique.<o:p></o:p></span></i></b></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; margin-left: 35.4pt; margin-right: 0cm; margin-top: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.25pt;"><b><i><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></i></b></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Rebondir sur
cette définition de la dialectique laissée en chantier n’a précisément demandé
qu’un esprit synthétique comme celui de Friedrich Hegel, parachevant en quelque
sorte dans la dialectique le parangon de la critique kantienne, ce qu’elle est
comme processus de négation du préexistant, non sans rappeler le scepticisme
cartésien quelque part qui se situe peut-être entre l’analytique et la
dialectique au sens d’Hegel. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Au demeurant,
au rythme binaire à répétition qui siérait à l’analytique, à son processus
dichotomique, on pourrait opposer le rythme ternaire de la dialectique
hégélienne, qui ajoute à la thèse et à la négation (critique antithétique) de
la thèse, la synthèse, surélévation, sommation qui vaut plus que la simple
somme, comme la symbiose, comme le progrès né de l’interactivité des
populations – qui servira le matérialisme dialectique de Marx – : <i>die
Aufhebung</i>, le 3 de l’opération.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><b><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 14.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">SYNTHESE<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">L’<i>Aufhebung</i> de la dialectique de ce
philo-piste, après la thèse analytique et l’antithèse dialectique, a donc pour
objectif d’aller plus loin que la simple étude de la corrélation des deux
procédés, mais de faire ressurgir la modalité nouvelle qui en naît, point par
une synthèse synthétique, mais par la force de l’exemple. Il ne m’est pas
apparu de meilleur support à cet effet que la philosophie d’Henri Bergson, dans
laquelle la critique est au centre de balances successives que font vaciller
deux concepts opposés alternativement. Au-delà des concepts dualistes
classiques, c’est d’abord tout le langage qui fonctionne de cette manière. On
en trouvera à loisir dans les expressions de la langue (œufs / panier ;
charrue / boeuf ; chat / souris) mais il est d’un autre intérêt encore que
de constater qu’il s’agit de la base même des tropes (métonymie, métaphore,
synecdoque) et d’un certain nombre de figures. Cette dichotomie apparemment
immédiate dans le langage ne reflèterait que le mécanisme catégoriel de l’entendement :
comment cela corrobore-t-il donc Kant, qui place trois catégories par classe,
disant que la « troisième catégorie résulte toujours de la liaison de la
seconde classe avec la première. Ainsi la totalité n’est pas autre chose que la
pluralité considérée comme unité, etc. » (<u>Critique de la raison pure</u>).
<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">N’est-ce pas là un effort dialectique ?
Quoiqu’il en soit, ce dualisme a effectivement conditionné la philosophie de
Bergson, commençant par une opposition durée / temps (quand dans l’esthétique
transcendantale, Kant a instauré le couple temps / espace), s’enquérissant
suite à cela – bien anthropocentriquement – du réalisme de la mémoire-habitude
face au spiritualisme de la mémoire pure, d’où la distinction action /
connaissance, laquelle fait de l’intelligence et de la science la pratique
instinctive de l’homme pour survivre à son monde (pensée de la non-durée), et
de l’intuition, empathie de l’esprit avec lui-même et avec ce qui l’entoure,
l’instrument de la philosophie.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">La durée ayant indiscutablement une orientation
morale au départ de l’œuvre de Bergson, s’il concède un parallélisme entre
science et philosophie vers des absolus propres, c’est cette dernière qui prend
le pas sur la première, puisqu’elle considère la conscience et les phénomènes
de la vie en ce qu’ils durent. Cette « évolution créatrice »
impliquerait de voir le développement des êtres vivants, de l’individu à
l’espèce, comme inféodé à un élan vital, lequel rejoint la conception phare de
Jean-Baptiste Monet de Lamarck. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Sous couvert d’existentialisme, la durée, dont traite la philosophie,
puisque son instrument est l’intuition qui permet de l’appréhender, est à la
fois le fond de l’être mais la substance même des choses, en ce qu’elles sont
nécessairement perçues dans la durée ; le morceau de sucre qui fond sera
perçu différemment selon que l’on attende sa fonte ou non. <br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--></span><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Puisque pour Bergson, il s’agit plus d’une activité
de l’esprit que d’un point de vue existentialiste, cela introduit plutôt ce qui
a été appelé sa doctrine pan-spiritualiste.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Bergson surenchérit conséquemment sur la morale,
affectant sa doctrine, laquelle amène par l’opposition entre rituel religieux
et élan spirituel la notion essentielle de sa pensée qu’est le dynamisme. Voilà
donc comment, enfilée dans un costume analytique, la dialectique est
omniprésente : à la fois, de chaque dualité, il tire une dualité suivante,
laquelle n’est pas analytique mais bien synthétique, puisqu’elle fait
intervenir l’imagination, notamment dans l’élaboration de l’idée nouvelle, qui
constitue à chaque fois une critique ; à la fois, l’ensemble successif des
oppositions, de thèses et d’antithèses, forme un ensemble thétique et
antithétique qui fait émerger une synthèse générale, une <i>Aufhebung</i>. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">La thèse se rapporte à la philosophie, dont
l’instrument d’intuition permet d’appréhender le monde dans sa durée ;
l’antithèse à la science, qui use de l’intelligence pour agir sur le monde. La
synthèse, le spiritualisme dynamique. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">Or, ce dernier non seulement s’exprime au travers
d’une opposition terminale traitant de morale, mais est moral lui-même,
puisqu’en dépassant son statut de synthèse, il entre dans la démonstration
d’une supériorité de la philosophie sur la science.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Où 1+1=3, le
3, synthèse dialectique, doit par définition avoir une portée supérieure à la
thèse et à l’antithèse qui doivent s’équivaloir sur le plan démonstratif. Si la
dialectique renvoie au mouvement réel de la pensée, celui de Bergson fut
d’opérer une critique systématique, tout en installant progressivement des
fondations de plus en plus solides pour la justification morale (par la morale)
de sa thèse initiale. <br />
<br />
Cet écart est-il propre à celui de Bergson ? <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">La dialectique n’est-elle pas en substance qu’un
leurre, terminant toujours dans un contexte moral parce que son processus est
lui-même moral a priori ? La dialectique, et davantage, la critique, sont
peut-être condamnées à ne produire des idéologies nouvelles, sans plus de quête
de vérité, qu’en rebondissant d’un esprit à l’autre, plutôt que dans un même
esprit. <span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; text-align: justify; text-indent: 35.4pt;"><span style="color: black; font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 12.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;">La dialectique ne serait là que pour permettre à
d’autres d’établir une contre-argumentation structurée, critique
« coopérative », véritable dialectique alors, où la philosophie
rejoindrait la sociologie, et serait cette communauté pour laquelle sur le long
terme la critique serait le signe d’additivité, ou plutôt de non-additivité du
fameux 1+1=3.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: normal; margin-bottom: 0cm; mso-pagination: none;"><span style="color: black; font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 10.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN; mso-font-kerning: 14.0pt;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="background: white; line-height: normal; margin-bottom: 0cm;"><span style="color: #050505; font-family: "inherit",serif; font-size: 11.5pt; mso-bidi-font-family: "Segoe UI Historic"; mso-fareast-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-language: ZH-CN;"><o:p> </o:p></span></p><b><span style="font-size: large;"></span></b><p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-89341905663380669702023-11-05T06:24:00.003-08:002023-11-05T06:24:24.241-08:00Sujet du 08 Novembre 2023 : Le complotisme est-il le voile des comploteurs ?<p> <b> Le complotisme est-il le voile des comploteurs ?</b></p><p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
<span style="mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;">Le mot << complotisme >> je ne l’ai pas trouvé dans le
dictionnaire français. Il apparaît dans la presse mainstream dans les années 1980,
un petit pic pour la première fois en 1983, puis le calme plat jusqu’à 2008 où il
repart, il redescend en 2010 <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>et
finalement son utilisation dans la bouche des soutiens de la dictature
financière mondialisée, le fait redémarrer en 2012 de manière exponentielle,
jusqu’ à ce jour.<span style="mso-tab-count: 1;"> <br /></span></span>Il est le mot de l’exclusion, il personnifie le mal
absolu, dans les nouvelles religions il joue la fonction qui a été dévolue aux anges
déchus ( Lucifer , » le porteur de lumière « , Azazel ,Belzébuth, le bouc émissaire …… </p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 107%; margin-bottom: 8.0pt; text-align: justify;"><span style="mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;">Il est devenu un concept qui trace la ligne à
partir de laquelle le pouvoir financier vous détruit et éteint la lumière. il
est celui qui dit le vrai au-delà du réel , quand Éole l’articule la raison est
foudroyée et l’ingénierie sociale applique sa répression.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 107%; margin-bottom: 8.0pt; text-align: justify;"><span style="mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;">La dictature financière mondialisée nourrit et
continue à nourrir tous les clercs défroqués, incapables de faire un travail
pour satisfaire leur ventre. Il suffit d’aller voir du côté des associations
d’aide aux migrants (1500 associations en France, dont la plus importante est
dirigée par l’ancienne ministre Belkacem 15000 euros mois et en plus pour
certains la carte bleue : argent de poche 5000 euros par mois). <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>L’état paye presque 1 Milliard par an pour
nourrir tous ces directeurs et autres, sur nos impôts.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 107%; margin-bottom: 8.0pt; text-align: justify;"><span style="mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;">Le voile est mis sur le réel, non pas pour l’occulter,
il permet le jeu d’ombres et lumières sur les événements en cours. Opaque, il
laisse apparaitre des morceaux de celui- ci complètement déformés en excluant
la raison de la pensée, vous n’avez plus prise sur le réel.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span> <br />
<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Le guide vous énonce ce que vous devez voir et comprendre des images qu’il vous
propose. Ils sont des spécialistes, comme les clercs sur la chaire faisaient
leurs sermons pour terroriser leurs ouailles en gommant la raison et la
compréhension sur le réel. La vie se passait dans l’au-delà. Platon dans sa caverne
voulait que l’on ne voie que les ombres, la lumière nous brulerait la rétine et
ferait de nous des aveugles, disait-il. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 107%; margin-bottom: 8.0pt; text-align: justify;"><span style="mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;">Les comploteurs ne sont pas ceux que l’on pense ?
la dictature financière ne complote pas, elle a le pouvoir financier,
économique, politique, elle contrôle toutes les courroies de transmission de la
vie de la cité. Elle doit se battre contre les comploteurs qui en son sein ont
des appétits démesurés les uns envers les autres et pour pouvoir se faire bien
voir de leurs maîtres.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 107%; margin-bottom: 8.0pt; text-align: justify;"><span style="mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;">On n’est pas dans un pays où la loi s’applique. La
dictature financière fait fi de ses propres lois, elle applique sa dictature
selon ses besoins économiques et autres avec des fonctionnaires administratifs,
politiques, journalistes, syndicaux, associatifs et autres qui sont à leur service,
s’ils veulent manger. « Tout vient du ventre » (Epicure) .<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 107%; margin-bottom: 8.0pt; text-align: justify;"><span style="mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;">La vie est belle ! elle est plus puissante que
toutes les entraves mises en œuvre par les étants (valets) des êtres (maitres)
de Mr Heidegger.<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Les innommables n’ont nul besoin que les maîtres
les nomment, ils se nomment eux- mêmes les damnés de la Terre. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 107%; margin-bottom: 8.0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11.0pt; line-height: 107%; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-font-kerning: 1.0pt;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Auteur
du texte : Personne <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-35996414415128988172023-10-30T09:05:00.001-07:002023-10-30T09:05:20.079-07:00Sujet du JEUDI2 NOV. 2023 : La liberté se définit-elle comme le pouvoir de refuser ?<p> </p><p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b style="mso-bidi-font-weight: normal;"><span style="font-size: 20.0pt;">La liberté se définit-elle comme le
pouvoir de refuser ?<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Penser, c’est remettre en causes
les apparences, les préjugés. Un tel pouvoir consiste donc d’abord à refuser.
Et c’est là le sens du doute. Non pas le doute qui survient après coup, mais le
doute volontaire. Ainsi <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Descartes </b>explique
au début de la première de ses Méditations métaphysiques comment il a attendu
d’avoir l’âge nécessaire pour tout remettre en cause et pour fonder les
sciences. Certes, il partait du constat qu’il y avait en lui des erreurs. Mais
tout le monde fait ce constat. Par contre, tout le monde ne refuse pas les
préjugés ou les opinions même s’il en doute parfois. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le doute méthodique, autrement
dit, la décision de refuser toutes les opinions ou les connaissances, révèle la
liberté comme pouvoir de refuser toutes les pensées, même celles qui semblent
les plus assurées. En effet, c’est en usant de sa liberté que Descartes pourra
rejeter certaines évidences, comme celle du monde ou du corps. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Si l’esprit n’avait ce pouvoir de
refuser, il lui serait impossible de ne jamais rompre avec les préjugés. Ainsi,
lorsque Platon présente dans l’allégorie de la Caverne du livre VII de La
République des prisonniers à notre image qui sont attachés face à un mur où ils
contemplent les ombres des objets qui sont derrière eux, il faut bien admettre
qu’il y ait une possibilité de se délivrer seul, sans quoi on ne comprendrait
pas que quelqu’un essaye de délivrer un prisonnier. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">C’est ce pouvoir de refuser qui
définit la liberté de penser et qui permet de comprendre comme la recherche de
la vérité est possible et comment l’individu n’est jamais totalement soumis aux
opinions qui règnent de son temps. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Toutefois, la négation de la
simple pensée peut s’expliquer tout autrement. Lorsque je nie une idée,
n’est-ce pas à partir d’une autre idée ou bien parce qu’il y a un doute qui ne
dépend pas de moi. Il fallait bien une crise dans la pensée chez les Grecs ou à
l’époque moderne pour que la réflexion philosophique apparaisse. Dès lors,
n’est-ce pas plutôt dans le refus du désir que peut consiste le pouvoir propre
de la liberté ? <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En effet, le désir nous donne des
buts. Aussi pourrait-on penser que c’est dans sa réalisation que l’on est libre
et qu’au contraire, toute contrainte apparaît comme la négation de la liberté
traditionnellement définie comme le fait de faire ce qu’on veut ou d’agir sans
contrainte. Dès lors, ce serait dans le pouvoir de refuser les contraintes que
résiderait la liberté, pouvoir d’ailleurs équivalent au pouvoir qu’il faut
acquérir selon <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Hobbes </b>dans le
chapitre XI du Léviathan pour obtenir ce qu’on désire. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Et pourtant, il n’en est rien. En
effet, suivre simplement ses désirs, c’est se contenter de se laisser guider
par ce qu’on n’a pas choisi. Imaginons un homme dont le seul désir serait de
regarder des émissions dites de « télé réalité » et qui aurait fait un héritage
le lui permettant. Qui dirait qu’il est libre ? Qui penserait qu’il a choisi
une telle vie ? <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">C’est que le désir joue le rôle
dans nos vies des chaînes des prisonniers de la caverne de <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Platon </b>qu’il donne comme image de l’éducation dans le livre VII de
La République. Il nous lie à certains objets et à certaines actions. Nous le
vivons d’ailleurs ainsi quand nous nous disons à nous-mêmes, à tort ou à
raison, que le désir a triomphé de nous. Preuve que nous ne le considérons pas
comme nous-mêmes. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">La liberté est bien plutôt dans
le choix. Or lorsque nous choisissons de réaliser nos désirs, nous ne
manifestons ainsi aucune liberté véritable. Ou plutôt, rien ne nous assure que
nous sommes véritablement libres. C’est donc bien plutôt dans le refus des
désirs que la liberté est possible. Or, comment un tel refus serait-il possible
? <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Si l’on se contente de considérer
qu’il est toujours possible de refuser ce qu’on estime vrai ou bien à l’instar
de <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Descartes</b> dans sa lettre au père
Mesland du 5 février 1645 au motif que ce serait choisir la liberté, il n’en
reste pas moins vrai qu’on ne voit nul refus du désir mais bien plutôt celui de
prouver la liberté. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">C’est pour cela qu’il ne peut y
avoir de véritable refus du désir que si et seulement si le motif de l’action
n’a rien à voir avec le désir. C’est le cas dans l’action morale. Prenons le
cas dont use <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Kant</b> dans la Critique
de la raison pratique (1788). Il s’agit d’un homme à qui on pose deux
questions. La première serait celle de savoir s’il pourrait résister à son
désir si on lui promet la mort après l’avoir réalisé. Il répondrait bien
évidemment oui dans la mesure où le désir de vivre l’emporterait. Par contre si
on lui demande s’il peut refuser de faire un faux témoignage contre un homme
honnête pour un motif politique et sous peine de mort, il répondra qu’il peut
refuser même s’il ne sait pas s’il le ferait vraiment. C’est que son motif est
alors son devoir moral. Dès lors, c’est ainsi qu’il est possible de concevoir
la possibilité de définir la liberté comme un pouvoir de refuser le désir. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Néanmoins, penser qu’il est
possible de refuser le désir au nom de la conscience morale, c’est affirmer la
valeur de celle-ci. Or, rien ne nous prouve que cette affirmation qui rend
possible le désir est bien quelque chose qui nous appartient. Dès lors, ne
peut-on pas considérer que le pouvoir de refuser ne permet pas de définir la
liberté ? <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En effet, dire que le pouvoir de
refuser le désir, voire la pensée, permet de définir la liberté, c’est
finalement la penser de façon purement négative. Or, il est clair que dans tous
les cas, le refus exprime une autre face, celle de l’affirmation. Et même, ce
refus lui-même, au moment où il se manifeste, rien ne nous assure qu’il
provient bien de nous. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Pour la pensée, il est clair
qu’aucune négation n’est possible s’il n’y a pas une affirmation qui la rende
possible. C’est ainsi que c’est le projet de trouver une évidence pleine et
entière qui explique l’utilisation du doute méthodique par <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Descartes</b>. Sans quoi il n’y aurait aucune raison de douter de la
réalité matérielle et Descartes lui-même qualifie d’hyperbolique un tel doute
dans la sixième de ses Méditations métaphysiques. Il faut donc affirmer le
projet de recherche, voire sa possibilité ou sa valeur pour que le refus des
approximations soit possible. De façon générale, le refus des préjugés, des
apparences, des erreurs repose sur l’affirmation que la vérité est en tout
préférable. Cette affirmation elle-même, rien ne prouve qu’elle est bien nôtre.
<o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Pour le désir, n’est-il pas clair
qu’il est strictement impossible de s’en tenir au refus comme manifestation de
la liberté puisque précisément le refus du désir présuppose bien plutôt
l’affirmation de la moralité. Or, celle-ci présente un visage impératif qui
pourrait bien être l’affirmation en nous d’une exigence dont nous ne sommes nullement
responsables. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le fanatique fait remarquer <b style="mso-bidi-font-weight: normal;">Rousseau </b>dans l’Émile contrefait la
conscience morale en dictant le crime en son nom. Et pourtant, il paraît
refuser de s’en tenir au désir. Il pense agir librement et moralement. N’est-il
pas dans une sorte d’illusion de liberté ? <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">On voit donc en quoi il est
impossible de tenir le refus pour une définition de la liberté car il est
toujours rendu possible par un appui positif dont on peut se demander à chaque
fois s’il a bien le sujet comme source ou bien s’il ne lui est pas imposé de
l’extérieur sans que le sujet le sache. C’est pourquoi le pouvoir de refuser
est un indice douteux de la liberté et ne peut donc permettre de la définir. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><o:p> </o:p></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En un mot, on se demandait si
l’on pouvait se servir du pouvoir de refuser pour définir la liberté,
c’est-à-dire l’action ou la pensée en tant qu’elle émane du sujet. Or, il est
apparu que tant du point de vue de la pensée que du désir, il pouvait bien
paraître comme une manifestation de la liberté en tant qu’elle est recul par
rapport aux pensées venant du dehors ou aux désirs. Et pourtant, il a fallu
reconnaître finalement qu’un tel pouvoir de refuser restait ambigu car il
s’appuie toujours sur des affirmations dont rien ne prouve qu’elles ne
s’imposent pas au sujet. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal"><i style="mso-bidi-font-style: normal;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Par P. Bégnana<o:p></o:p></i></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-21743808752167278102023-10-22T12:59:00.005-07:002023-10-22T12:59:55.857-07:00Sujet du Merc.25 Octobre 2023 : "Dieu, cet asile de l'ignorance"" Spinoza.<p style="text-align: center;"><b><span style="font-size: large;"> "Dieu, cet asile de l'ignorance" Spinoza.</span></b></p><p></p><p class="MsoNormal" style="mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="font-size: 14.0pt; mso-ligatures: none;">« (…)
Et il ne faut pas négliger ici le fait que les Sectateurs de cette doctrine (le
christianisme - NDLR), qui ont voulu faire montre de leur esprit en assignant
les fins des choses, ont, pour prouver cette doctrine qui est la leur,
introduit une nouvelle manière d’argumenter la réduction, non à l’impossible,
mais à l’ignorance<b>; <u>ce qui montre bien que cette doctrine n’avait pas
d’autre moyen d’argumenter</u>. <o:p></o:p></b></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><i><span style="font-size: 14.0pt; mso-ligatures: none;">Car
si par ex</span></i></b><i><span style="font-size: 14.0pt; mso-ligatures: none;">.
une pierre est tombée d’un toit sur la tête de quelqu’un, et l’a tué, c’est de
cette manière qu’ils démontreront que la pierre est tombée pour tuer l’homme.
En effet, si ce n’est pas à cette fin, et par la volonté de Dieu, qu’elle est
tombée, comment tant de circonstances (il y faut souvent, en effet, le concours
de beaucoup) ont-elles pu se trouver concourir par hasard ? <o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="font-size: 14.0pt; mso-ligatures: none;">Tu
répondras peut-être que c’est arrivé parce que le vent a soufflé, et que
l’homme passait par là. Mais ils insisteront, pourquoi le vent a-t-il soufflé à
ce moment-là? pourquoi l’homme passait-il par là à ce même moment? Si de
nouveau tu réponds que le vent s’est levé à ce moment-là parce que la mer, la
veille, par un temps encore calme, avait commencé à s’agiter; et que l’homme
avait été invité par un ami; de nouveau ils insisteront, car poser des
questions est sans fin, et pourquoi la mer s’était-elle agitée? pourquoi
l’homme avait-il été invité pour ce moment-là? <b>et c’est ainsi de proche en
proche qu’ils ne cesseront de demander les causes des causes, jusqu’à ce que tu
te réfugies dans la volonté de Dieu, c’est-à-dire dans l’asile de l’ignorance. <o:p></o:p></b></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="font-size: 14.0pt; mso-ligatures: none;">Et il
en va de même quand ils voient la structure du corps humain, ils sont
stupéfaits, et, de ce qu’ils ignorent les causes de tant d’art, ils concluent
que ce n’est pas un art mécanique qui l’a construite, mais un art divin ou
surnaturel, et constituée de telle manière qu’aucune partie n’en lèse une
autre. Et de là vient que qui recherche les vraies causes des miracles, et
s’emploie à comprendre les choses naturelles comme un savant, au lieu de les
admirer comme un sot, est pris un peu partout pour un hérétique et un impie, et
proclamé tel par ceux que le vulgaire adore comme les interprètes de la nature
et des Dieux. Car ils savent bien qu’une fois supprimée l’ignorance, la
stupeur, c’est-à-dire le seul moyen qu’ils ont pour argumenter et maintenir
leur autorité, est supprimée. Mais je laisse cela, et je passe à ce que j’ai
décidé de faire ici en troisième lieu. (…)<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 14.0pt; mso-ligatures: none;"> <i>(…)
Et donc tout ce qui contribue à la santé et au culte de Dieu, ils l’ont appelé
Bien, et ce qui leur est contraire, Mal. Et parce que ceux qui ne comprennent
pas la nature des choses, mais se bornent à imaginer les choses, n’affirment
rien des choses, et prennent l’imagination pour l’intellect, à cause de cela
ils croient fermement qu’il y a de l’Ordre dans les choses, sans rien savoir de
la nature ni des choses ni d’eux-mêmes. Car, quand elles ont été disposées de
telle sorte que, lorsqu’elles se représentent à nous par les sens, nous n’avons
pas de mal à les imaginer, et par conséquent à nous les rappeler, nous disons
qu’elles sont en bon ordre, et, sinon, qu’elles sont en désordre, autrement dit
confuses. <o:p></o:p></i></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 113%; mso-outline-level: 6; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><i><u><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 113%; mso-ligatures: none;">Et, puisque nous plaît plus que tout ce
que nous n’avons pas de mal à imaginer</span></u></i><i><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 113%; mso-ligatures: none;">, pour cette raison les hommes
préfèrent l’ordre à la confusion; comme si l’ordre était quelque chose dans la
nature indépendamment de notre imagination; et ils disent que Dieu a tout créé
en ordre, et de la sorte, sans le savoir, ils attribuent à Dieu de
l’imagination ; à moins peut-être qu’ils ne veuillent que Dieu, pourvoyant à
l’imagination humaine, ait disposé toutes choses de telle sorte qu’ils aient le
moins de mal possible à les imaginer; peut-être ne se laisseraient-ils pas
arrêter par le fait qu’on en trouve une infinité qui dépassent de loin notre
imagination, et un très grand nombre qui la confondent, à cause de sa
faiblesse. »<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>(ETHIQUE)</span></i><b><span style="font-size: 14.0pt; line-height: 113%; mso-ligatures: none;"><o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: none;"><br /></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">La proposition de Spinoza ne concerne pas simplement l’idée de dieu. <u>Son
axe central n’est pas la question de dieu.</u><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">C’est celle de nos possibilités enfin libérées,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>si nous rejetons dans les « asiles de
l’ignorance » toutes formes de justifications non démontrées de ce qui
peut nous advenir.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">Pourquoi nous soumettons nous à une « volonté » qu’elle soit de
dieu ou d’une autre puissance chimérique ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">Pour avons-nous confiance, prêtons nous crédit à des discours sans
fondements ? Ou aux fondements biaisés ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">Nos modernes « asiles de l’ignorance », ont pour noms
« réchauffement climatique », « lois du Marché »,
« droits de l’homme »,<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>« libre entreprise » , « droit à la différence »,
« démocratie » ...etc….<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">Les hommes sont naïfs s’ils cherchent une cause première nous a dit
Spinoza. Alors ils sombrent dans la confiance (du latin cum fides<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>-<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>avec
la foi). Spinoza s’interroge sur<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>la
manière dont les hommes peuvent procéder pour, dit-il, se donner une assurance
mutuelle et instaurer une «confiance mutuelle» (et fidem invicem habere), afin
de vivre ensemble en sécurité. Et dans le Traité Politique (I, 6), c’est bien
aussi envers la confiance accordée à l’homme politique que Spinoza nous met en
garde. En effet, contre la confiance que les sujets mettent naïvement dans la
loyauté de ceux qui gèrent les affaires publiques, <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">Spinoza rappelle que la bonne marche et la sécurité de l’État exigent,
bien au contraire, de la part des citoyens, une vigilance et une saine défiance
envers l’exercice des pouvoirs. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">Et que ce n’est que sur cette vigilance de tous qu’une confiance
politique pourra effectivement advenir. Une vigilance qui ne peut se
matérialiser que par la création d’institutions démocratiques de
contre-pouvoirs qui intègrent des systèmes de résistance à la domination dont
la résistance armée au souverain si celui-ci était tenté d’opprimer ses sujets
.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">(Les citations suivantes sont toutes tirées du Traité
Théologico-Politique)<o:p></o:p></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">«rien n’est plus insupportable aux hommes que d’être soumis à leurs égaux
[ou à leurs semblables] et d’être dirigés par eux»<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">1<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Et de ce principe Spinoza
déduit deux séries de conséquences de nature politique : «Il en résulte
ceci», dit-il: ou bien, premièrement «la société tout entière, si c’est
possible, doit exercer collégialement le pouvoir, afin que de cette façon tous
soient tenus d’obéir à eux-mêmes sans que personne ait à obéir à son égal»… Et
l’on obtient alors une démocratie<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">Ou bien, c’est la seconde solution: «si un petit nombre ou un seul homme
détient le pouvoir, il doit avoir en lui quelque chose qui dépasse la nature
humaine commune, ou du moins il doit chercher de toutes ses forces à en
persuader le vulgaire». <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">Et nous entrons alors dans les mystifications qui accompagnent
nécessairement la domination. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">Ainsi, abstraction faite de toute autre paramètre, le refus d’une part
d’être dirigé par un égal-semblable et, corrélativement, l’impossibilité
d’autre part de devenir maître de son semblable (étant donné la résistance de
chacun à la domination de l’égal), c’est par une mesure consensuelle et
commune, celle de l’égalité des droits, que sont résolues, dans et par les
institutions, les contradictions affectives et effectives qui traversent
nécessairement la multitude. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">Chez Spinoza, la démocratie est d’abord cette résolution: c’est donc le
résultat d’une prudence commune, une prudence de la <i>multitudinis potenti</i>a.
Et c’est ainsi que Spinoza pense que les premières formes du vivre ensemble ont
du être, logiquement, des sociétés démocratiques5.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">La démocratie est, en effet d’abord, l’invention d’une mesure commune qui
donne sa condition de possibilité au vivre-ensemble.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><u><span style="font-size: 16.0pt; mso-ligatures: none;">Les « hommes
providentiels « :<o:p></o:p></span></u></b></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">Il arrive souvent, en effet, qu’en situation de crise, et à la faveur de
ses victoires présentes ou passées, un homme illustre devienne le tyran de son
propre peuple: «dans les crises extrêmes de l’État, lorsque tous sont saisis
d’une sorte de terreur panique, on les voit tous se ranger au seul avis que
leur inspire l’épouvante du moment, sans s’inquiéter ni de l’avenir, ni des
lois, tourner leurs regards vers un homme illustré par ses victoires,
l’affranchir seul de toutes les lois, lui continuer son commandement (ce qui
est du plus dangereux exemple), et confier enfin à sa seule loyauté la
république toute entière. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">Ce fut là certainement la cause de la ruine de l’État romain».<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;"> Solution des plus illusoire et des plus dangereuse alors qu’il
devrait s’agir, bien au contraire pour les citoyens, non pas de chercher la
vertu salvatrice dans un homme providentiel mais, bien plutôt, de construire,
la confiance c’est-à-dire l’équilibre, la vertu et la prudence rationnelle de
l’État démocratique lui-même. Un État qui en temps de crise pourrait alors
trouver, en lui-même et par lui-même, dans ses institutions, les solutions
adéquates, sans se laisser emporter par les espoirs et les craintes du moment
présent »<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><u><span style="font-size: 16.0pt; mso-ligatures: none;">La
« démocratie » :<o:p></o:p></span></u></b></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">La démocratie n’est donc pas, pour Spinoza, cette forme faible, débile,
de gouvernement, que nous connaissons aujourd’hui, dont on nous dit qu’il faut
quand même raisonnablement s’en accommoder car, s’il s’agit, en effet, du «pire
des régimes», c’est, quand même, «à l’exception de tous les autres déjà essayés
au cours de l’Histoire» et qui ont conduit au pire du pire! Non. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">La démocratie à construire (telle que Spinoza la conçoit) porte, bien au
contraire, en elle et par elle, la même puissance, la même exigence et la même
rigueur que la vérité elle-même. Car c’est en elle et par elle – la démocratie
– que la confiance politique peut effectivement se produire. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;">Une confiance politique corrélative de la certitude et de la joie éthique
qui accompagnent nécessairement la production du vrai. Car il s’agit, dans la
construction démocratique puissante que propose Spinoza, du même mouvement réel
du réel, celui de l’autonomie ou de la «libre nécessité»: celle des peuples,
des hommes, comme des idées lorsqu’elles sont vraies. <o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: center;"><b><u><span style="font-size: 16.0pt; mso-ligatures: none;">Quelques citations de SPINOZA :<o:p></o:p></span></u></b></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="font-size: 16.0pt; mso-ligatures: none;">« les
hommes les plus attachés à toute espèce de superstition, ce sont ceux qui
désirent sans mesure des biens incertains ; aussitôt qu’un danger les menace,
ne pouvant se secourir eux-mêmes, ils implorent le secours divin par des
prières et des larmes ; la raison (qui ne peut en effet leur tracer une route
sûre vers les vains objets de leurs désirs), ils l’appellent aveugle, la
sagesse humaine, chose inutile ; mais les délires de l’imagination, les songes
et toutes sortes d’inepties et de puérilités sont à leurs yeux les réponses que
Dieu fait à nos vœux. Dieu déteste les sages.<br /><br /></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="font-size: 16.0pt; mso-ligatures: none;">Ce
n’est point dans nos âmes qu’il a gravé ses décrets, c’est dans les fibres des
animaux. Les idiots, les fous, les oiseaux, voilà les êtres qu’il anime de son
souffle et qui nous révèlent l’avenir. Tel est l’excès de délire où la crainte
jette les hommes. » </span></i><span style="font-size: 16.0pt; mso-ligatures: none;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><b><i>T.T.P<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Préface</i></b></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><i><span style="font-size: 16.0pt; mso-ligatures: none;">« </span></i></b><i><span style="font-size: 16.0pt; mso-ligatures: none;">Les universités, dont la fondation
est supportée pécuniairement par l’administration publique, sont des
institutions destinées, non à cultiver, mais à contraindre les esprits <b>»
T.P Chap.8</b></span></i></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><i><span style="font-size: 16.0pt; mso-ligatures: none;">« L’homme
libre ne pense à rien moins qu’à la mort, et sa sagesse est une méditation non
de la mort, mais de la vie »<b>. Éthique IV, prop. 67</b></span></i><span style="font-size: 16.0pt; mso-ligatures: none;"><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: none;"><span style="mso-ligatures: none;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 5.0pt; margin-left: 0cm; margin-right: 0cm; margin-top: 5.0pt; mso-pagination: none; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 16.0pt; mso-bidi-font-weight: bold; mso-ligatures: none;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: none;"><span style="mso-ligatures: none;"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: none;"><span style="mso-ligatures: none;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><o:p> </o:p></p><br /><p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-55427657545286053112023-10-16T12:15:00.002-07:002023-10-16T12:15:41.465-07:00Sujet Merc. 18/10/2023 : "Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières ce qui importe c'est de le transformer" K. Marx. <p> <b><span style="font-size: medium;">"Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières ce qui importe c'est de le transformer" K. Marx. </span></b><br /><br /></p><div class="WordSection1">
<p class="MsoBodyText"><span style="font-family: "Times New Roman",serif; font-size: 14.0pt; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";">Pour nombre d’auteurs, cette
formulation de Marx viendrait sonner la fin de toute philosophie. Dès lors les
penseurs (comme les autres hommes – les philosophes devenant inutiles !)
devraient s’attaquer à la transformation du monde.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Cette analyse, si elle s’adosse à la syntaxe même de la phrase , ne tient en
aucun cas<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>compte de l’œuvre elle-même de
Marx et de ce qu’il a développé en particulier dans le
« renversement » de la dialectique de Hegel. Elle est pratique pour
la polémique, mais totalement non opératoire si l’on veut tenter, un tant soit
peu, de pénétrer la posture de Marx.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
Rappelons aussi, pour l’histoire, que les dites « thèses sur
Feuerbach » sont une succession de notes prises en 1845 par Marx et
publiées en 1888 par F. Engels en appendice d’un texte plus élaboré qui
s’intitule « L’idéologie allemande ». Il sera donc utile pour cette
discussion d’avoir lu ce texte dans son intégralité ( on retrouvera par
ailleurs en fin de ce philopiste l’intégralité des <b><i>11
« Thèses ».</i></b><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
Mais avant d’aller plus loin ayons à l’esprit <span style="mso-tab-count: 1;"> </span>les
deux thèses suivantes qui aideront à positionner la discussion dans le champ
précis dans lequel Marx s’inscrit : celui d’une philosophie matérialiste,
tournée vers la pratique :<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
<b><span style="mso-spacerun: yes;">
</span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>II<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<i>La question de savoir s'il y a lieu de reconnaître à la pensée humaine une
vérité objective n'est pas une question théorique, mais une question pratique.
C'est dans la pratique qu'il faut que l'homme prouve la vérité, c'est-à-dire la
réalité, et la puissance de sa pensée, dans ce monde et pour notre temps. La
discussion sur la réalité ou l'irréalité d'une pensée qui s'isole de la
pratique, est purement scolastique.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
</i><span style="mso-spacerun: yes;">
</span>VIII<span style="mso-tab-count: 1;"> </span> <br />
<i>Toute<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>vie sociale est essentiellement
pratique. Tous les mystères qui détournent la théorie vers le mysticisme
trouvent leur solution rationnelle dans la pratique humaine et dans la
compréhension de cette pratique.</i> </b></span><span style="font-family: "Times New Roman",serif; mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-layout-grid-align: auto; punctuation-wrap: hanging; text-autospace: ideograph-numeric ideograph-other;"><span style="mso-fareast-font-family: "Times New Roman";"> <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: widow-orphan; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><span style="font-size: 12.0pt;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></span></b><b><u><span style="font-size: 14.0pt;">Acte de décès de la philosophie ? </span></u></b><b><span style="font-size: 14.0pt;">:<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></span></b><b><span style="font-size: 12.0pt;"><br />
<br />
</span></b><span style="font-size: 12.0pt;">Voyons de plus près le détail de la
phrase de Marx :<b><i>Qui sont ces philosophes ? </i></b><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Ce sont tous les penseurs qui appartiennent à
l'ancienne tradition du matérialisme, tradition à laquelle, en dépit de ses
efforts d'innovation, Feuerbach appartient encore ; mais ce sont aussi les penseurs
de l'autre bord, les philosophes idéalistes à la Fichte, que Marx comme la
plupart des jeunes hégéliens ont suivis un temps, ces philosophes auxquels
l'impardonnable négligence des matérialistes en proie à une sorte de délire
chosiste, dont le matérialisme intuitif de Feuerbach demeure une manifestation
exemplaire, a réservé le droit exclusif d'explorer les voies de la subjectivité
et de l'action. Matérialistes et idéalistes, même combat ! De part et d'autre,
même souci obsessionnel d'interpréter le monde !<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: widow-orphan; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><i><span style="font-size: 12.0pt;">Interpréter
le monde, c'est-à-dire élaborer une spéculation à caractère global sur la réalité
qui a pour résultat de ramener celle-ci à un principe unique : démarche qui ne
peut mettre en avant et privilégier indûment que des abstractions, c'est-à-dire
des conceptions prétendant à la globalité, mais qui, pour donner corps à cette
prétention, mutilent la réalité en la réduisant à l'un seul de ses aspects présenté
comme constitutif de son essence et capable de l'expliquer en totalité. </span></i></b><span style="font-size: 12.0pt;">Ainsi « le monde », que les philosophes se proposent
d'interpréter, ce n'est jamais qu'un succédané de la réalité effective, un
substitut appauvri de celle-ci, un état figé de son développement abusivement élevé
au rang de représentant définitif de sa nature essentielle. Et <b>l'interprétation
est précisément l'opération qui donne un air de légitimité </b>à cette
entreprise de récupération en lui prêtant les apparences de la systématicité et
de la cohérence. Interpréter le monde, c'est donc mettre en forme à son propos
une théorie censée en épuiser toutes les déterminations, rassemblées dans le
cadre d'une <br />
« vision du monde » ordonnée et raisonnée, dont la valeur n'est finalement pas
supérieure à celle des mythes religieux dont elle cherche à prendre la place :
imposture contre laquelle il convient de s'élever avec une nette et entière résolution.
<b><o:p></o:p></b></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: widow-orphan; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><span style="font-size: 12.0pt;">Si la
philosophie se contente d'interpréter le monde, elle se condamne à terme à
disparaître, chargée d'un opprobre universel, la seule forme d'accord dont elle
puisse escompter faire l'objet.<br />
<br />
</span></b><span style="font-size: 12.0pt;">Si la onzième thèse sur Feuerbach décrète
ou constate la mort de la philosophie comme telle, elle proclame manifestement
l'échec de la philosophie ramenée à une interprétation du monde, ce qui, si
l'on persiste à voir un avenir à la philosophie, conduit à programmer la nécessité
d'une autre manière de faire de la philosophie, pour laquelle le mot « faire »
retrouve sa pleine signification, qui permette de récupérer ce que les procédures
interprétatives ont dû fatalement laisser tomber, à savoir la <i>praxis </i>humaine
saisie dans sa dimension historico-sociale. La thèse 11, si elle ne l'évoque
pas directement, n<sup>'</sup>écarte donc pas l'idée d'une réforme en
profondeur de la philosophie, qui en remodèle les enjeux, ce qui nécessite de
nouveaux moyens pour y parvenir.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="mso-pagination: widow-orphan; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><span style="font-size: 12.0pt;"><o:p> </o:p></span></b></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="mso-pagination: widow-orphan; text-align: center;"><b><u><span style="font-size: 14.0pt;">Une autre manière de philosopher ? </span></u></b><b><span style="font-size: 14.0pt;">:<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><br />
<span style="font-size: 12.0pt;">Lorsqu<sup>'</sup>on cite la onzième thèse sur
Feuerbach, citation rituellement effectuée à la cantonade sans souci
philologique d'exactitude, on a souvent l'habitude de rajouter à son énoncé
:<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>« ce qui importe <b><i>maintenant</i></b><i>»,
</i>et par là de rétablir une césure entre l'ancien et le nouveau, entre des
pratiques antérieures et celles qu'il faudrait impérativement leur substituer.
Mais, à la lettre, la thèse 11 ne dit pas cela. Elle se contente d'énoncer un
ordre des priorités : « <b>ce qui compte </b>», et ceci en quelque sorte dans l<sup>'</sup>absolu,
sans que soit tenu compte de la différence entre hier, aujourd<sup>'</sup>hui
et demain. Ce qui compte, sous-entendu, ce qui compte le plus, c'est aussi ce
qui a toujours compté et comptera toujours de cette même manière. S'il y a
quelque chose qui compte, et, peut-on ajouter, qui doit compter pour la
philosophie, ce serait donc de participer aussi activement que possible à la
transformation du monde.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size: 12.0pt;">Ceci peut être compris dans
le sens d'une réhabilitation au moins partielle de la philosophie, même dans
son état antérieur où elle se contentait en pensée d'interpréter le monde,
faisant fond sur l'accessoire au détriment de l'essentiel, ce qui est bien sûr
regrettable. Les philosophes étaient animés, possédés par le projet d'effectuer
une telle interprétation, et ils s'en satisfaisaient <b>en apparence</b>. Mais,
en réalité, ne faisaient-ils que cela ? Ne participaient-ils pas eux aussi, de
façon biaisée et inconsciente, au mouvement historique de son devenir ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoBodyText" style="mso-pagination: widow-orphan;">la onzième thèse,
prise à la lettre, ne dit pas : ce qui compte, c'est que le monde se transforme
ou soit transformé, mais <u>ce qui compte, c'est de le transformer, ou qu'on le
transforme</u>, c'est-à-dire qu'on participe activement à la dynamique de son
changement, au lieu de se contenter de le regarder passivement de loin comme
s'il s'agissait d'une chose étrangère, objet de spectacle ou de simple
consommation : la transformation, est un processus objectivement en cours,
auquel manque seulement qu'on s'y associe subjectivement, c'est-à-dire qu'on
prenne conscience de la nécessité de prendre part à ce mouvement qui est lui-même,
en lui-même, irrépressible, car on ne voit pas comment le monde pourrait cesser,
ni même pourrait avoir jamais cessé de se transformer.<o:p></o:p></p>
<p class="MsoBodyText" style="mso-pagination: widow-orphan;">Ce qui compte, c'est
donc de s'intéresser au mouvement de transformation du monde, d'en faire un
sujet de préoccupation, théorique et pratique à la fois, qui passe au premier
plan, ce qui constitue précisément le principe directeur de la praxis, par
laquelle l'homme entre en confrontation avec les choses et les autres hommes.
Or, prendre au sérieux cette confrontation, en faire l'objectif d'une praxis au
sens plein et entier du terme, c'est refuser de la laisser se dérouler au hasard,
de façon sauvage, mais autant que possible la contrôler et pour une part la
diriger, ce qui suppose qu'on prenne connaissance de ses tendances profondes,
ce sans quoi on se prive de toute chance d'intervenir efficacement à leur égard.
La thèse 8, de la même façon, pose que « <b>tous les mystères qui incitent la
théorie au mysticisme trouvent leur solution rationnelle dans la praxis humaine
et dans la compréhension de cette praxis </b>», la praxis et sa compréhension
rationnelle allant nécessairement ensemble et étant condamnées à être
perverties si elles sont conçues séparément, et a fortiori si elles sont renvoyées
dos à dos en étant présentées comme exclusives l'une de l'autre.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<br />
<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><b><u><span style="font-size: 14.0pt;">Réforme
de la philosophie :</span></u></b><o:p></o:p></p>
<p class="MsoBodyText" style="mso-pagination: widow-orphan;"><b><u><o:p><span style="text-decoration: none;"> </span></o:p></u></b></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 13.4pt; margin-right: 3.6pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-indent: 3.6pt; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 12.0pt;">Ce qui est en jeu dans le projet d'une réforme de la
philosophie, ce n'est pas l'élaboration d'une philosophie de plus, qui vienne débattre
avec les autres sur un même plan qu'elles, mais c'est la mise en place
effective des conditions d'une nouvelle pratique de la philosophie, poursuivant
d<sup>'</sup>autres objectifs que ceux traditionnellement assignés à son
entreprise : des objectifs faisant passer au premier plan ce qui réellement
compte sur le fond, à savoir la nécessité de transformer le monde, c'est-à-dire
de prendre part activement à son évolution au lieu de se faire entraîner par
elle comme s'il s'agissait d'une fatalité inexorable, d'un déterminisme
aveugle.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 13.4pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 12.0pt;">De
ce point de vue, la onzième thèse sur Feuerbach renoue à sa façon avec le
programme des philosophies de l'action tel qu<sup>'</sup>il avait été développé
auparavant, par<b> Moses Hess</b>, qui, en reprenant le message que <b>Cieskowski</b>
avait résumé à l'aide de la formule: «<b>à la fin sera l'action </b>», qui
parodie celle du Faust de Goethe <i>« <b>Am Anfang war die Tat </b>», </i>avait
exposé la nécessité la philosophie de se dépasser de manière à rejoindre le
terrain de l'action réelle, faute de quoi elle se condamne à disparaître complètement.
Mais, tout en reprenant ce programme, la onzième thèse en décale le point
d'application : transformer le monde, ce n'est pas agir sur<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>l'extérieur, par l'opération d'une volonté
pure ; mais comme nous l'avons dit, prendre part au mouvement de sa
transformation qui, de toute façon, <u>qu'on le veuille</u> ou non, doit avoir
lieu d'une façon ou d'une autre ; c'est agir en lui, suivant l'élan propre à
une <i>praxis </i>immanente plutôt que prétendre agir sur lui, ce qui serait
encore une manière de réactiver les vieux dilemmes de <u>l'objet sujet</u>, de <u>la
pensée et du réel</u>, de la <u>théorie et de la pratique</u>, de <u>l'abstrait
et du concret</u>, du <u>déterminisme et de la liberté</u>, du <u>matérialisme
et de l'idéalisme</u>, ces dilemmes avec lesquels, comme Marx l'avait dit dès
la première sur Feuerbach, il faut en finir si on veut redonner sens
l'entreprise de la philosophie.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 13.4pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 12.0pt;"><br />
« <b>La philosophie ne serait fausse qu'en tant qu'elle resterait abstraite,
s'enfermerait dans les concepts et dans les êtres de raison et masquerait les
relations interhumaines effective. <i>Même alors, </i>tout en les masquant,
elle les exprime, et le marxisme n'entend pas se détourner d'elle, mais la déchiffrer,
la traduire, la <i>réaliser... </i>Philosopher est une manière d'exister entre
autres, et l'on ne peut pas se flatter d'épuiser, comme le dit Marx, dans «
l'existence purement philosophique » « l'existence religieuse », « l'existence
politique », « l'existence juridique », « l'existence artistique », ni en général
« la vraie existence humaine » <i>(Manuscrits de 1844). </i>Mais si le
philosophe le sait, s'il se donne pour tâche de suivre les autres expériences
et les autres existences dans leur logique immanente au lieu de se mettre à
leur place, s'il quitte l'illusion de contempler la totalité de l'histoire
achevée et se sent comme tous les autres hommes pris en elle et devant un
avenir <i>à faire, </i>alors la philosophie se réalise en se supprimant comme
philosophie séparée. Cette pensée concrète, que Marx appelle critique pour la
distinguer de la philosophie spéculative, c'est ce que d'autres proposent sous
le nom de philosophie existentielle</b> »<span style="mso-spacerun: yes;">
</span><b><i>Merleau-Ponty </i></b><i>(Sens et non-sens, </i>Nagel, Paris,
1948, p. <i>235-</i>237).<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><br />
<br />
Comme le signale P. Macherey<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>:<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
«<i>L'exigence pour la philosophie de « se supprimer comme philosophie séparée »,
exigence posée comme condition pour que la philosophie, au lieu de se périmer,
s'arrime au mouvement d'un avenir à faire. C'est sans aucun doute possible
cette exigence qui animait Marx lorsque, en 1845, il rédigeait ses <br />
« thèses » sur Feuerbach.»»<span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br />
<b>P. Macherey,<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>Marx 1845, Les «èses»
sur Feuerbach»</b><span style="mso-tab-count: 1;"> </span><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--><o:p></o:p></i></span></p>
<p class="MsoNormal" style="line-height: 13.4pt; mso-line-height-rule: exactly; text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-size: 12.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><u><span style="font-size: 12.0pt;">Note</span></u></b><span style="font-size: 12.0pt;"> :
de nombreuses citations de l'ouvrage précité constituent la charpente de ce
philopiste.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoBodyText" style="text-align: left;"><span style="font-size: 14pt; text-align: justify;"> </span><span style="font-size: 14pt; text-align: justify;"> </span><span style="font-size: 14pt; text-align: justify;"> </span><span style="font-size: 14pt; text-align: justify;"> </span><b><span style="font-size: 14pt; text-align: justify;">Thèses
sur</span><span style="font-size: 14pt; text-align: justify;"> </span><span style="font-size: 14pt; text-align: justify;">FEUERBACH</span></b></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-size: 14.0pt;">Ad Feuerbach<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><br />
</span></b><b><span style="font-size: 11.0pt;">K. Marx 1845<br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[if !supportLineBreakNewLine]--><br style="mso-special-character: line-break;" />
<!--[endif]--></span></b><b><span style="font-size: 14.0pt;"><o:p></o:p></span></b></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span style="font-size: 12.0pt;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><b>I<o:p></o:p></b></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">Le principal défaut, jusqu'ici, du matérialisme
de tous les philosophes – y compris celui de Feuerbach est que l'objet, la réalité,
le monde sensible n'y sont saisis que sous la forme d'objet ou d'intuition,
mais non en tant qu'activité humaine concrète, en tant que pratique, de façon
non subjective. C'est ce qui explique pourquoi l'aspect actif fut développé par
l'idéalisme, en opposition au matérialisme, — mais seulement abstraitement, car
l'idéalisme ne connaît naturellement pas l'activité réelle, concrète, comme
telle. Feuerbach veut des objets concrets, réellement distincts des objets de
la pensée; mais il ne considère pas l'activité humaine elle-même en tant
qu'activité objective. C'est pourquoi dans l'Essence du christianisme, il ne
considère comme authentiquement humaine que l'activité théorique, tandis que la
pratique n'est saisie et fixée par lui que dans sa manifestation juive sordide.
C'est pourquoi il ne comprend pas l'importance de l'activité "révolutionnaire",
de l'activité "pratique-critique".<o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 11.0pt;">II<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">La question de savoir s'il y a lieu de
reconnaître à la pensée humaine une vérité objective n'est pas une question théorique,
mais une question pratique. C'est dans la pratique qu'il faut que l'homme
prouve la vérité, c'est-à-dire la réalité, et la puissance de sa pensée, dans
ce monde et pour notre temps. La discussion sur la réalité ou l'irréalité d'une
pensée qui s'isole de la pratique, est purement scolastique.<o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 11.0pt;">III<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">La doctrine matérialiste qui veut que
les hommes soient des produits des circonstances et de l'éducation, que, par
conséquent, des hommes transformés soient des produits d'autres circonstances
et d'une éducation modifiée<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>, oublie que
ce sont précisément les hommes qui transforment les circonstances et que l'éducateur
a lui-même besoin d'être éduqué. C'est pourquoi elle tend inévitablement à
diviser la société en deux parties dont l'une est au-dessus de la société (par
exemple chez Robert Owen<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>).<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">La coïncidence du changement des
circonstances et de l'activité humaine ou auto-changement ne peut être considérée
et comprise rationnellement qu'en tant que pratique révolutionnaire</span><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 11.0pt;">.<o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 11.0pt;">IV<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">Feuerbach part du fait que la religion
rend l'homme étranger à lui-même et dédouble le monde en un monde religieux,
objet de représentation<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>, et un monde
temporel<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>. Son travail consiste à résoudre
le monde religieux en sa base temporelle. Il ne voit pas que, ce travail une
fois accompli, le principal reste encore à faire<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>. Le fait, notamment, que la base temporelle
se détache d'elle-même, et se fixe dans les nuages, constituant ainsi un
royaume autonome, ne peut s'expliquer précisément que par le déchirement et la
contradiction internes de cette base temporelle. Il faut donc d'abord
comprendre celle-ci dans sa contradiction<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>pour la révolutionner ensuite pratiquement en supprimant la
contradiction. Donc, une fois qu'on a découvert, par exemple, que la famille
terrestre est le secret de la famille céleste, c'est la première désormais dont
il faut faire la critique théorique et qu'il faut révolutionner dans la
pratique<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>.<o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 11.0pt;">V<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">Feuerbach, que ne satisfait pas la pensée
abstraite, en appelle à l'intuition sensible; mais il ne considère pas le monde
sensible en tant qu'activité pratique concrète de l'homme.<o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 11.0pt;">VI<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">Feuerbach résout l'essence religieuse en
l'essence humaine. Mais l'essence de l'homme n'est pas une abstraction inhérente
à l'individu isolé. Dans sa réalité, elle est l'ensemble des rapports sociaux.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">Feuerbach, qui n'entreprend pas la
critique de cet être réel, est par conséquent obligé : <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif;"><span style="mso-spacerun: yes;">
</span>1.<span style="mso-tab-count: 1;"> </span></span></b><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">De faire abstraction du cours de
l'histoire et de faire de l'esprit religieux une chose immuable, existant pour
elle-même, en supposant l'existence d'un individu humain abstrait, isolé.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif;"><span style="mso-spacerun: yes;">
</span>2.</span></b><span style="font-family: "Arial",sans-serif;"><span style="mso-tab-count: 1;"> </span>De considérer, par conséquent, l'être
humain<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>uniquement en tant que
"genre", en tant qu'universalité interne, muette, liant d'une façon
purement naturelle les nombreux individus.<o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 11.0pt;">VII<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">C'est pourquoi Feuerbach ne voit pas que
l'"esprit religieux" est lui-même un produit social et que l'individu
abstrait qu'il analyse appartient en réalité<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>à une forme sociale déterminée.<o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 11.0pt;">VIII<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">Toute<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>vie sociale est essentiellement pratique. Tous les mystères qui détournent
la théorie vers le mysticisme trouvent leur solution rationnelle dans la
pratique humaine et dans la compréhension de cette pratique. <o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 11.0pt;">IX<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">Le résultat le plus avancé auquel
atteint le matérialisme intuitif, c'est-à-dire le matérialisme qui ne conçoit
pas l'activité des sens comme activité pratique, est la façon de voir des
individus isolés et de la société bourgeoise<span style="mso-spacerun: yes;">
</span>. <o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 11.0pt;">X<o:p></o:p></span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-justify: inter-ideograph;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">Le point de vue de l'ancien matérialisme
est la société "bourgeoise". Le point de vue du nouveau matérialisme,
c'est la société humaine, ou l'humanité socialisée.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 11.0pt;"><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span>XI<br />
</span></b><span style="font-family: "Arial",sans-serif;">Les philosophes n'ont
fait qu'interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe c'est de
le transformer.</span></p></div><br /><p></p>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-2510517368651577135.post-26070972380884013772023-10-05T13:06:00.000-07:002023-10-05T13:06:25.571-07:00Sujet du Merc. 11 Octobre 2023 : Coïncidence du réel et du vrai.<p> </p><p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><b><span style="font-size: medium;">COÏNCIDENCE DU REEL ET DU VRAI.</span></b></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 9.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Qu’est-ce qui est vrai,
conforme au réel ? Problème quotidien : on ne peut accepter sans
justification une facture, une décision de justice ou le résultat d’une
élection … à moins de s’en remettre à une autorité supérieure. En haut de
la stèle d’Hammurabi, il y a 3700 ans, on a sculpté l’image du roi justicier
recevant son inspiration du dieu soleil . Le lecteur est averti :
aucun argument théorique ne viendra étayer les décisions de justice royale
gravées dans le basalte ; sa caution est d’ordre divin. Il faudra plus de
mille ans pour qu’émerge, dans une cité grecque, l’idée que chacun peut décider
par lui-même, fondant ainsi son statut de citoyen. D’après le nombre de ceux
qui se vivent encore, au moins symboliquement, en théocratie, on n’a pas fini
de réaliser le projet des philosophes grecs . (Il y a encore 7 monarchies
en Europe).<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Rome, 22 juin 1633 : « <i>Moi,
Galiléo, fils de feu Vincenzio Galilei de Florence, âgé de soixante dix ans,
ici traduit pour y être jugé, agenouillé devant les très éminents et révérés
cardinaux inquisiteurs généraux contre toute hérésie dans la chrétienté, ayant
devant les yeux et touchant de ma main les Saints Évangiles, jure que j'ai
toujours tenu pour vrai, et tiens encore pour vrai, et avec l'aide de Dieu
tiendrai pour vrai dans le futur, tout ce que <st1:personname productid="la Sainte" w:st="on">la Sainte</st1:personname> Église Catholique et
Apostolique affirme, présente et enseigne…</i> ». Sans référence à
l’inspiration divine, il reste encore des moyens de juger du Vrai :
démonstration théorique, adéquation au réel, mathématiques, logos.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Des mathématiques</span></b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">. Contemporaine du code
d’Hammurabi, la tablette YBC7289 donne pour <b>√2</b> la valeur 1,14142129… au
lieu de 1.14142135…. Depuis lors, les diverses branches des maths ont progressé
sans révéler d’incompatibilités entre elles. On ne réfute pas le théorème
« <i>de Pythagore</i> ». Tout au plus exige-t-on aujourd’hui de
préciser qu’il est vrai dans un espace euclidien à courbure nulle. Une
assertion sans preuve reste une conjecture. Celle de Fermat (1670) deviendra
théorème (Fermat-Wile) en 1994. Laissant de côté le problème de la réalité même
des objets mathématiques, il reste à déterminer dans quelle mesure ce qui est
mathématiquement vrai s’applique au réel.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Pour les
pythagoriciens, les nombres gouvernent le monde : il suffirait de
mathématiser le Réel pour dire le Vrai. Mais l’affaire tourne court .
Utilisant la diagonale d’un carré A comme côté d’un nouveau carré B, le
théorème de Pythagore dit : la surface de B est double de celle de A.
Donc, si le côté de A est pris comme unité, la longueur de sa diagonale est <b>√2</b>.
Or, ce nombre n’est pas un entier, ni le rapport de deux entiers : il est
« irrationnel ». Côté et diagonale du carré sont
« incommensurables », impossibles à mesurer dans le même système
d’unités. On ne peut pas mesurer le monde exactement. Pour les pythagoriciens,
le choc fut violent . (Selon une chronique, Hippase de Métaponte, pour
l’avoir publié, fut jeté à la mer par les autres pythagoriciens .)<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Cependant, on insiste.
Pour Galilée, les mathématiques sont le langage de l’Univers. Laplace pose le déterminisme
en principe (<i>Une intelligence qui a un instant déterminé ……celle-ci
renfermerait dans une unique formule les mouvements des corps plus grands de
l’univers et des atomes les plus petits</i>). Et pourtant. En 1889,
l’université de Stockholm organise un concours sur le problème des trois corps,
dont Laplace n’a pas donné de solution exacte. (Weierstrass le pose ainsi :
«Pour un système quelconque de points massifs s’attirant mutuellement selon les
lois de Newton, en supposant qu’aucun de ces points ne subisse de collisions,
donner en fonction du temps les coordonnées des points individuels sous la
forme d’une série uniformément convergente dont les termes s’expriment par des
fonctions connues».) Poincaré gagne le concours en montrant, sur le cas Terre –
Lune – Soleil, que le problème n’a pas de solution. Les équations sont <i>non
linéaires et non intégrables</i>, et pour fixer la position des astres à un
instant t, il faudrait localiser leurs centres de gravités avec une exactitude
inatteignable. Or une faible différence initiale engendre des trajectoires
instables. Depuis, il a eu le problème de la dualité onde - corpuscule, la
masse manquante de l’Univers. A présent, les théoriciens avouent leur
incapacité à définir axiomatiquement le Réel.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Du Logos. </span></b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Le GPS donne sa position au marin avec
une précision étonnante. Mais aucune loi ne donne celle du récif sur lequel il
va s’échouer. Il faut lire les Instructions nautiques ou écouter le pêcheur qui
dit où sont les hauts-fonds . Là où la physique mathématique (et les
bateaux) échouent, là où « les chaînes de <st1:personname productid="la Raison" w:st="on">la Raison</st1:personname> » sont rompues,
le discours peut encore dire le Vrai. Retour à l’antiquité athénienne, si fière
d’avoir créé une langue si exacte qu’elle a valeur de Logos, instrument tout à
la fois du savoir et de la raison.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Contemporain de
Laplace, Hegel réaffirme (Ppes de la philosophie du Droit) : <i>tout ce
qui est rationnel est réel, et tout ce qui est réel est rationnel</i>. Un
siècle après, Wittgenstein va inquiéter les philosophes avec son <i>Tractatus
logico philosophicus</i>, (1918-21): <i>Les controverses philosophiques sont
dues à une incompréhension de la structure logique du langage. Le langage est
isomorphe au monde : la structure d'une proposition vraie est analogue à celle
du fait qu'elle décrit. La logique est le seul langage parfait.</i> D’où les
assertions qui ouvrent et ferment le Tractatus:« <i>Tout ce qui peut être dit
peut l’être clairement et sur ce dont on ne peut parler, il faut garder le
silence </i>». Est-il seulement allé plus loin que Boileau (<i>Ce que l'on
conçoit bien s'énonce clairement ..</i>) ? Ses textes posthumes révèlent
un « 2<sup>nd</sup> Wittgenstein » critiquant sa première œuvre. A
ses assertions initiales (<i>Le langage a pour rôle de représenter le monde. La
signification d'un énoncé, c'est son <u>usage syntaxique</u></i>) il répond
lui-même :</span><span style="font-size: 10.0pt;"> </span><i><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">La philosophie ne doit
pas s'occuper d'un langage idéal, elle doit s'intéresser au langage ordinaire.
La signification du nom n'est pas l'objet. La signification réside dans l'<u>usage
sémantique</u>. </span></i><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Le
problème n’est pas la cohérence logico-syntaxique du langage, mais l’adéquation
(ou non) entre le mot signifiant et l’objet signifié.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Les philosophes ont
senti le vent du boulet. (cf. G. Deleuze :</span><span style="font-size: 10.0pt;"> « .. </span><i><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Pour moi, c'est une catastrophe philosophique, c'est le
type même d'une école, c'est une réduction de toute la philosophie, une
régression massive de la philosophie. C'est très triste… Ils ont foutu un
système de terreur, où sous prétexte de faire quelque chose de nouveau, c'est
la pauvreté instaurée en grandeur. Il n'y a pas de mot pour décrire ce danger-là.
C'est un danger qui revient, ce n'est pas la première fois …. C'est grave,
surtout qu'ils sont méchants, les wittgensteiniens. Et puis ils cassent tout.
S'ils l'emportent, alors là il y aura un assassinat de la philosophie. C'est
des assassins de la philosophie. Il faut une grande vigilance...</span></i><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;"> »)<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Mais la
« méchante » critique de Wittgenstein demeure, tant que le discours
reste jeu de mots. « <i>Mesurer le Vrai au réel</i> » sera le thème du VII<sup>ème
</sup>Congrés de l’Association Mondiale de Psychanalyse; en 2010. <i>« Cette
formule (« mesurer le vrai au réel ») coïncide avec l’orientation de travail
qu’il (Jacques-Alain Miller ) a tracé pour notre prochain Congrès: articuler
une dialectique du sens et de la jouissance, et manifester dans nos travaux le
bord de semblant qui situe le noyau de jouissance. C’est-à-dire, ne pas effacer
le semblant, mais le récupérer dans sa dignité instrumentale, ce qui permet une
lecture de la manière dont le sujet a saisi sa jouissance hors sens. Pour le
dire autrement, il s’agit d’élucider comment le sujet a mesuré le vrai au réel.
Cette élucidation, loin de la transparence du sens, vise à dévoiler quel a été
le lien entre le semblant et la jouissance opaque du sinthome</i>. (signé
Leonardo Gorostiza) ». (<i>Jacques Lacan a appelé « sinthome », ou «
synthomme » ce quatrième rond (dans l’hypothèse du nœud borroméen), en un jeu
de mots ayant pour références d'une part, le rôle qu'aurait tenu l'admiration
que James Joyce pouvait avoir envers saint Thomas d'Aquin, « saint-homme », et,
d'autre part, l'écriture usuelle du mot symptôme</i>.) On peut certes
reconnaître à Lacan le mérite d’avoir dit, avec d’autres, que le vrai est du
domaine du discours, de la relation entre individus, alors que le réel leur est
extérieur. (On peut arriver seul à ce résultat sans l’aide d’un coûteux
spécialiste du verbe.)<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Simuler le réel. </span></b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">La puissance des
simulateurs de vol permet aux pilotes de s’entraîner sans risque. Pour autant,
toute simulation n’est pas aussi réaliste. Lorsqu’un informaticien modélisant
la dispersion des polluants dans un sol poreux affirme (<st1:personname productid="La Recherche" w:st="on">La Recherche</st1:personname>, mars 2009)
que ses algorithmes conviendraient à l’étude du rein, « <i>qui est aussi
un milieu poreux</i>», on peut s’inquiéter qu’il assimile vaguement à un filtre
un organe aussi complexe ; modéliser une voiture en l’identifiant à une
boule de billard nous éloignerait moins de la réalité. Paradoxalement, un tel
constat peut induire un certain optimisme face aux assertions des concepteurs
d’un jeu de rôle tel que « 2<sup>nd</sup> life ». Celui-ci invite à
se fabriquer un avatar dans un monde virtuel « <i>qui incite les joueurs à
considérer la création et l'accumulation de richesses ainsi que la consommation
comme des buts en soi</i> et où <i>la monnaie interne du jeu est convertible en
dollars</i>. La pauvreté de ce « 2<sup>nd</sup> monde » est telle
qu’on se demande dans quel état de misère culturelle il faut être pour y
trouver quelque attrait.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Percevoir le Réel. </span></b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">Dans tout processus
d’échange verbal ou textuel (procès d’assises, journalisme, publication
scientifique) où l’on vise explicitement à distinguer le Vrai du Faux par
référence au Réel, il est courant d’observer un défaut de perception du réel.
Les témoins de bonne foi se contredisent, l’expérimentateur gomme sur son
graphique les points qui s’écartent trop de la courbe « théorique »,
l’historien « oublie » le document qui invaliderait sa thèse, le
journaliste ne relate qu’une partie de ce qu’il a vu. Exemple : lors de la
dernière campagne présidentielle, on publie des photos d’un candidat s’offrant,
selon son attaché de presse, un moment de détente dans une chevauchée
campagnarde. Il y apparaît dans un paysage désertique, accompagnée de sa future
ministre de l’Ecologie. Un hebdomadaire n’a pas joué le jeu. Sa photo, montre
un paysan sur son tracteur, tirant une remorque sur laquelle, dans un désordre
à <st1:personname productid="la Dubout" w:st="on">la Dubout</st1:personname>,
s’entassent une vingtaine de cinéastes et photographes. Le candidat à cheval
est à quelques mètres de la remorque. Pour rendre à la photo son vrai statut
d’image de propagande, il a suffi d’un photographe cadrant la scène selon un axe
perpendiculaire à celui de ses collègues.<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify; text-indent: 18.0pt;"><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;">De l’adéquation du Vrai et du Réel</span></b><span style="font-family: "Arial",sans-serif; font-size: 10.0pt;"> <b>.</b> On peut
d’abord saluer la modernité de Spinoza qui dans son <i>Ethique</i> prend soin
de remplacer méthodiquement le qualificatif « vrai » par
« adéquat ». A présent, il semble qu’on en ait fini avec l’idée que
les mathématiques et le réel de la physique ne font qu’un. Comme un matériau
composite, la physique mathématique s’est délaminée, le réel ne
« collant » avec son modèle mathématique que sous certaines
conditions. Idem pour le Logos, qui dirait le vrai si le mot et la chose ne
faisaient qu’un, alors qu’on peut seulement espérer qu’ils soient en adéquation
dans un type de discours. Enfin, quand nous tombons d’accord sur la véracité
d’une assertion, il nous reste à nous demander si notre consensus ne tient pas
au fait que nous percevons le réel sous le même angle ; il suffit d’un
observateur voyant la même scène autrement pour remettre en question notre
jugement. Finalement, la seule issue possible ne serait-elle pas de mieux
examiner l’adéquation de notre pensée au Réel, prudemment défini comme ce qui
évolue, dans le temps et l’espace, indépendamment de ce que j’en dis ?<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-size: 14.0pt;"><o:p> </o:p></span></p>Unknownnoreply@blogger.com0