lundi 5 novembre 2018

Sujet du Merc. 07/11/2018 : le lâcher-prise est-il une lâcheté ?


le lâcher-prise est-il une lâcheté ?

Lâcher-prise est-il lâche, le lâcher-prise est-il une lâcheté ? Ou plutôt : le lâcher-prise est-il bon pour l’individu seul ? Ou peut-il être bon pour la société ? Les deux s’opposent-ils d’ailleurs ?          

Revenons à quelques définitions (Larousse) :
Lâcher prise : Moyen de libération psychologique consistant à se détacher du désir de maîtrise.
Lâche : Qui manque de courage, qui recule devant le danger, le risque.

L’injonction au lâcher-prise est très présente : recherchez lâcher-prise sur internet, les 8 premiers liens sont des injonctions au lâcher-prise, explicitant les bienfaits que cela apporterait à l’individu, sur un plan psychologique.
Selon la définition Larousse, le lâcher-prise serait un « moyen de libération psychologique, consistant à se détacher du désir de maîtrise ». Une acceptation des choses telles qu’elles sont.    
Partons du principe que ce lâcher-prise participerait du bonheur de chacun (principe qui pourra être interrogé, mais qui dépend plus de la psychologie que de la philosophie). 

La première question serait-donc : le lâcher-prise, cette acceptation par les individus des choses telles qu’elles sont, empêche-t-il l’action ? Empêche-t-il la révolte collective face à des injustices, pour obtenir de nouveaux droits ou le respect des droits existants ? Dans ce cas, le lâcher-prise pourrait freiner le progrès social d’une société, l’avancée d’une société vers plus de droits collectifs, plus de justice sociale.       

Une question plus fondamentale se pose alors : la recherche de bien-être individuel va-t-elle à l’encontre du bien-être collectif ?

Quelques références pour alimenter la réflexion :

Aristote (382-322 av. J.-C.) fait le double constat que tous les hommes veulent être heureux, mais que tous ne sont pas d’accord sur les moyens d’y parvenir et sur les approches qu’il conviendrait de suivre pour cela.

Au XVIIème siècle, Bentham développe une philosophie politique utilitariste selon laquelle le bonheur global résulte de la somme des bonheurs individuels et la meilleure société est celle capable d’offrir le plus grand bonheur au plus grand nombre (An Introduction to the Principles of Morals and Legislation 1780).

Une économie du bien-être a été développée par Vilfredo Pareto et Lionel Robbins (mais on s’éloigne de la philosophie…).

Adam Smith développe le principe de la Main Invisible : concept économique (là encore, pas philosophique) selon lequel l’intérêt de la société est généralement mieux servi quand tous les individus se comportent en fonction de leur intérêt égoïste ( "Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations").    
Concept qui fait l’objet de nombreuses critiques, notamment depuis la crise financière de 2008-2009 et face aux enjeux environnementaux modernes.

Liens pour aller plus loin :

https://journals.openedition.org/ethiquepublique/2049


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