Le bonheur est-il imposé ?
Bonheur imposé par la liberté ?
Le bonheur est-il affaire de politique ?
Pour Aristote… cela semble aller de soit :
« Le
bonheur est la fin ultime de l'homme, le mot fin ayant une valeur absolue et
parfaite (état dans lequel l'homme ne manque de rien). Donc le bonheur consiste
dans une vie conforme à la raison, qui est le propre de l'homme ». (Éthique à Nicomaque).
Dire que le bonheur est affaire de politique,
n'est-ce pas confondre liberté et bonheur ?
Passionnante confrontation d’idées entre Kant
et Hobbes… avec comme support Aristote !
Deux grands questionnements s'imposent :
1) L'Etat doit-il vraiment s'occuper du bien
privé ?
Le bien privé est-il vraiment la même chose
que le bien public ?
2) Le bien public (qui est la fin de tout Etat
normalement constitué) est-il vraiment le bonheur ? Par conséquent, le but de
l'État est-il vraiment le bonheur ?
Le bien
public est-il compatible avec le bien
privé… et le bien privé est-ce
« du matériel » dans le sens de la « propriété privée » ou « de l’immatériel » dans le sens des « libertés individuelles » ?
L’humain est-il un citoyen pour qui l’État ou/et
ses dieux gèrent son bonheur… ou est-ce un individu libre… qui pourrait être
maître de son propre bonheur ?
Le bonheur peut-il être le fondement du
vivre-ensemble, et le but des lois serait d'assurer le bonheur ?
Avec notre liberté (et
donc notre bonheur) qui s’arrête là… ou commence celle (celui) des autres ?
Le bonheur et la loi ?
« La
liberté c’est la loi », selon MONTESQUIEU… mais ne voulait-il pas dire
avec cette affirmation, que connaître parfaitement la loi permettait de s’en
extraire ?
Bonheur imposé par la religion ?
« Pour
être heureux, il faut croire au bonheur »… écrivait Léon TOLSTOÏ…
La croyance
pour le bonheur ?
Le fait de croire en quelqu’un, en une idée,
en un dieu… est-ce nécessaire pour développer les prémices du bonheur ?
Le principe des béatitudes du
christianisme :
HEUREUX les…
Saint Augustin :
« Au
paradis l’homme sera dans le bonheur car il ne pourra plus pécher ».
L’interdit finalement comme « droit au
bonheur » selon les religions… mais annoncé pour un bonheur futur… pour un
bonheur imposé… selon DANTE et son paradis,
en parallèle à l’enfer et au purgatoire, si nous n’obéissons pas aux lois divines qui mène assurément au
bonheur…
La Bible comme Le Coran
nous offre semble-t-il un bonheur imposé avec la peur comme leitmotiv…
Et chez les bouddhistes ?
Selon Matthieu RICARD, le bonheur ou le
malheur serait de notre choix :
« Le
bonheur ne nous est pas donné ni le malheur imposé. Nous sommes à chaque
instant à la croisée des chemins et il nous appartient de choisir la direction
à prendre »…
Mais pour suivre qui ? Ou quelles
idées ?
Est-ce encore imposé ?
Si pour Marx : « La religion est l’opium du peuple »,
pouvons-nous écrire que « la propriété privée est l’opium des
riches »… et le bonheur alors serait une illusion ?
Le bonheur si l’on obéit aux DIX commandements ?
Le bonheur d’aller convertir l’autre à la bonne religion du moment… et donc lui
imposer le bonheur par la séduction ou les armes ?
Diogène de Sinople son école des Cyniques que
l’on rejette : l’homme heureux pour lui-même devient dangereux pour les
autres…
Le Comité
de Salut Public… à la Révolution…
Penser pour l’autre ?
Savoir ce qui est bien, bon, idéal pour
l’autre ?
Le bonheur si l’on part en chantant
« libérer les peuples de l’Alsace et de la Lorraine » ?
Le principe du Club Med :
« Nous
nous occupons de TOUT pour votre bonheur »…
La formule « all inclusive »… c’est
celle qui plaît le plus…
Et beaucoup, beaucoup, suivent le bon berger…
Le bonheur de vivre en démocratie…
c’est-à-dire d’obéir aux lois qui sont bonnes pour nous ?
Un maire, un député, un président… votons pour
le maître : pour que le bonheur nous soit DONNÉ… imposé ?
Le bonheur peut-il être rendu obligatoire et
obtenu par la contrainte ?
La carotte et le bâton ?
Le bonheur de la société de consommation… le
bonheur de travailler plus pour gagner
plus et dépenser plus… acheter pour le bonheur de posséder…
Le bonheur de fabriquer des armes plutôt que
d’être au chômage…
Le bonheur de polluer pour vivre…
Le bonheur de tuer pour manger…
« Le
meilleur des mondes » d’Aldous HUXLEY à lire ou relire… ainsi que son
« Retour au meilleur des mondes »
pour comprendre le bonheur : un peu de Soma,
la drogue obligatoire… et visionner l’écran
nous projetant du médiocre… pour avoir le cerveau disponible à la publicité et
aux idéaux du moment… afin d’y croire, d’y adhérer par une imposition naturelle…
L’homme qui cherche le bonheur doit-il se
soumettre aux idées collectives ?
Le Léopard du Panthéon, en 1887, écrivait sur
les murs de Paris :
« Ne votez pas, car voter c’est se soumettre, c’est désigner soi-même son
maître ;
c’est dire : je
suis une bête incapable de me conduire »…
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