jeudi 23 mars 2023

Sujet du Merc. 29 Mars 2023 : POURQUOI PAS LE GENRE POUR TOUS ?

 

                                        POURQUOI PAS LE GENRE POUR TOUS ?

 

Mots clés : idéalisme, matérialisme, esprit, matière, particularisme, relativisme, nihilisme, universalisme, éthique, les Lumières, Kant, French philosophy, déconstruction, idéologie, métaphysique, aliénation, espèce, binarisme, théorie du genre, genrisme, wokisme, aliénation, eugénisme, transhumanisme, désir, plaisir, Epicure, Rabelais, Socrate.

 

1. Sur le plan matériel, biologique et naturel un genre particulier est assigné à chacun à la naissance, masculin ou féminin. C’est la nécessité de la perpétuation des espèces par voie sexuée. Il existe pourtant des espèces, voire des individus hermaphrodites à divers degrés. Ils possèdent les deux sexes et peuvent parfois se reproduire par les deux voies avec un partenaire. Il y a donc dans la nature non-binarité sexuelle individuelle comme exception au sein de certaines espèces.

 

Ceci porte à réfléchir à la matérialité de la chose. Y compris pour l’humanité.

 

2. A côté de la matérialité, il y a l’esprit qui lui est néanmoins nécessairement lié. Allant au-delà et envisageant le caractère « spirituel » particulier aux hommes, on constate l’infinie souplesse et la grande disponibilité de l’esprit et du psychisme humains tels qu’illustrés dans les arts et l’inventivité dont fait preuve, par exemple, la multitude des morales des différents groupes humains.

 

A partir de là tous les points de vue, tous les particularismes, idéologies et métaphysiques sont concevables. Ils s’expriment à profusion dans les religions et littératures du monde entier. Le romantisme en est un exemple patent. La question n’est-elle pas alors de déterminer si, pour l’espèce humaine, l’éthique a un caractère universel tel que le prône par exemple Kant et les Lumières. Ou si elle est particulière, plurielle. Et sous quelles conditions.

 

3. Sur le plan pratique de la vie en société et en politique, on incite aujourd’hui à « s’éveilller » (le « wokisme ») au caractère possiblement suranné de la culture et de l’éthique dominantes de la philosophie des Lumières fondée sur la raison positive. Il s’agirait de « prendre conscience » des particularismes qui s’opposeraient à l’universalisme rationnel unifiant l’espèce humaine.

 

- Tout d’abord quelles sont les causes de cette mouvance ? Ses origines remonteraient à la réaction romantique du XIXe siècle aux Lumières, l’énonciation du principe d’incertitude-indétermination de Heisenberg de la mécanique quantique, l’irruption des désastres mécaniques, chimiques et biologiques des nouvelles guerres et des développements technologiques échevelés des dernières décennies … Elles remonteraient aussi aux bouleversements socio-culturels issus de l’absurde oxymore de 1968 « Il est interdit d’interdire », traduit par les instances dirigeantes par « Tout est permis » ; sauf de changer le principe existentiel du pouvoir, à savoir la concentration des profits autoréalisateurs de ce pouvoir multiforme structurant le monde.

 

- Après la critique des causes du phénomène, on peut se demander comment s’en traduisent les résultats et les dérives, eux aussi critiquables. Cette critique vient en complément des points précédents, à savoir que les particularismes minoritaires ne sauraient prévaloir ni sur la volonté de la plus vaste majorité (mais simplement bénéficier d’une bienveillance relative) ni sur l’universalisme de l’espèce.

 

Ce qui suit obéit-il à ces deux critères éthiques opposés à tout absolu idéaliste ? Ou ne verse-t-il pas plutôt dans le relativisme totalitaire du « Tout se vaut » conduisant au « Rien ne vaut » (nihilisme nietzschéen) qui dès lors laisse place à « Le plus fort emporte tout ». C’est tout naturellement ce que poursuivent assidûment les puissants qui encouragent les composantes du « wokisme », initiées au moins dès les revendications pulsionnelles jeunistes de « Mai ‘68 ». Les dominants ne se disent-ils pas : « Donnons-leur – et même inventons-leur, enseignons-leur – tous les choix et libertés factices possibles pour qu’ils s’y aliènent pleinement dans un vide de valeurs éthiques déconstruites par une confusion mentale orchestrée. Fournissons-leur tous les choix marchands par lesquels se laisser aller à leurs pulsions multiples et particulières toujours renouvelées. Ceci à notre plus grand profit marchand et politique. Dès lors qu’ils fassent leurs choix sans cesse renouvelés par l’offre du marché. Choix que nous leur offrirons par le biais d’une théorie critique et pratique de la société « patriarcale et genriste » que, précisément, nous avions promue à toute force pendant l’ère précédente.».

 

Le « wokisme » définit le « genrisme » ou binarisme de genre comme un système de croyance social et culturel selon lequel le genre serait binaire et que les aspects genrés seraient intrinsèquement liés au sexe, lui-même univoquement assigné à la naissance et strictement déterminé par la biologie de l’individu. Le genrisme se définit aussi comme incluant l’aspect physique, le comportement, l’orientation sexuelle, les noms et prénoms ou toute autre qualité attribuée à la représentation du genre à la naissance.

 

A contrario du genrisme ainsi défini, la théorie des choix de genre inclut diverses sexualités telles que homo-, bi-, hétéro- et a-  sexualités ou encore les omni- et alter- sexualités, plus les infinies orientations romantiques. Cela renvoie à un sentiment d’identité sociale et personnelle basé sur des attirances et des comportements. In fine on constate qu’au-delà de l’hermaphrodisme naturel d’exception chez les hommes, les choix de genre sont effectivement non seulement socio-politiques, mais aussi le plus souvent incohérents avec la matérialité du sexe à la naissance. Un comble ? Pas pour tous, loin de là !

 

4. Par analogie abusive et fallacieuse avec des exceptions au sein de l’espèce (nécessaires parce que naturelles) on changera matériellement de sexe à volonté (trans-sexualité), on s’orientera « au fil de l’eau » et au gré des préférences individuelles vers un redoutable eugénisme transhumaniste. On dériverait ainsi selon notre vain désir (ni nécessaire ni naturel, cf Epicure) vers une factice modification matérielle de l’espèce, une transmutation programmée en une ou plusieurs espèces post-humaines.

 

Paraphrasant François Rabelais, on dirait aujourd’hui que « sciences et technologies sans conscience éthique (Kant) ne seraient que ruine de l’âme ». Ou plus simplement que « un mauvais gars ne saurait atteindre la sagesse » et que « savoir sans comprendre ruine l’entendement, déconstruit l’esprit et trouble le psychisme des hommes ». La « French philosophy » (Deleuze, Foucault, etc.) de la deuxième moitié du XXe siècle, reprise par les campus étatsuniens et qui nous revient aujourd’hui en plein buffet, s’oppose à la matérialité de la raison positive, aux sciences, aux philosophies matérialistes. Mais cela n’est que peu perçu par les contemporains.

 

Epicure, reviens !

 

Rabelais écrivait en 1532 dans La vie très horrifique du grand Gargantua, père de Pantagruel, jadis composée par M. Alcofribas abstracteur de quintessence. Livre plein de Pantagruélisme : « Mais, parce que selon les dires du sage Salomon, Sapience et Connaissance n’entrent point en âme malveillante, il te convient servir, aimer et craindre Dieu, et lui remettre toutes tes pensées et tout ton espoir ; et par une foi charitable lui être fidèle, en sorte que jamais tu ne t’en écartes par péché. »

 

Sacré François, toi aussi comme Giordano Bruno et Galileo Galilei des Renaissance, Inquisition et guerres de religion, tu crains pinces, écartèlements et bûcher ! Pour nous, c’est plutôt le mode économique, social et politique actuel qui fait barrage. Il en confine beaucoup en « Asilie » d’aliénés courant en liberté. Si la théorie des genres est issue de ce mode, ne le conforte-t-elle pas aussi en retour par une fallacieuse prétention à un progressisme ultime, oublieuse de sa collaboration à la main-mise des dominants ? Nous y opposer confinera sans doute bientôt à l’ostracisme social (à l’instar de Socrate) et sans doute à pire encore*. Sauf à carrément l’affronter. Avant qu’il ne se fasse tard ...

 

*  Des sources estiment le coût annuel des « discriminations genristes » en France en 2022 à 118 milliards d’euros (sans plus d’explications) !

 

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