lundi 12 septembre 2022

Sujet du Merc. 14 Septembre 2022 : L'ARGENT EST-IL LE NÔTRE ?

 L'ARGENT EST-IL LE NÔTRE ?

Sur l’argent, va-t-on faire appel à Marx dans ses œuvres ? Ou suffit-il de réunir de nombreux faits anthropo-archéologiques ? Et même ne suffit-il pas de savoir si peut être nôtre ce qui est créé par quelques puissants à leur strict profit ? Mais à notre détriment.

 

Peut-on imaginer l’ampleur de notre conditionnement à l’argent* ? L’argent est créé et géré depuis des décennies sous forme de dettes et de crédits par des entités privées adossées à des richesses humaines et sociales qui sont nôtres (« Il n’y a de richesse que d’hommes », Jean Bodin, philosophe de la Renaissance). Ces entités privées pratiquent un vol devenu légal bien qu’illégitime et d’ampleur ultime, passé inaperçu par la majorité de la population. En outre, ce crime de faux-monnayage généralisé au monde entier se poursuit par l’imposition d’intérêts sur ce vol ; intérêts à verser aux arnaqueurs et constituant ainsi la dette d’un argent qui n’est pas encore là ! Mais qui le sera par la nécessité de l’emprunter aux mêmes qui l’adosseront à la promesse de notre production future par le travail asservi qu’induit la dette.

 

C’est comme si on capturait l’humanité entière au bord d’une route et qu’on la forçait à travailler tout en la faisant payer en sus le prix de son travail. Le cynisme est absolu car il s’agit du prélèvement forcé ad libitum de notre substance. Tendanciellement de l’intégralité de nos forces de vie. En fait, nos vies elles-mêmes. L’immensité des souffrances, atrocités et carnages constatés par centaines de millions (20 millions annuels de morts de faim qui en découlent, sans compter celles des guerres induites) est le crime ultime perpétré à grande échelle partout et tout le temps dans le monde dans une apparente quiétude générale depuis plus de 500 ans. Ci-après on en parle en vérité.

Cette monnaie de « progrès », de mort et de destruction est à l’opposé des « monnaies humaines et sociales » qui ont perduré pendant quelque 99 pourcent de l’existence de Sapiens, mais qui n’ont subsisté de manière résiduelle jusqu’à il y a encore un demi-siècle que pour finir par être détruites de l’extérieur. Ces monnaies ne servaient nullement au commerce. Non, elles représentaient les obligations fondamentales que se doivent les hommes entre eux en société qui s’édifient mutuellement en tant que tels dès leur naissance (« L’homme est un animal social », Aristote). C’était, par exemple, les obligations pour « la richesse de la fiancée » (procréation et soins de vie) ou pour tenter de compenser l’oblitération volontaire ou pas, partielle ou totale d’une vie humaine (cf David Graeber).

 

Pour passer des « monnaies humaines » (coquillages, plumes de paradisiers, barres de bois rares, laiton, or ou argent, etc.) à d’autres monnaies par perversion des premières, il a fallu des actes de violence comme le rapt ou la razzia de groupes voisins par la capture forcée d’une « fiancée » ou d’hommes convertis en esclaves, en objets. C’est la réification d’humains qui dès lors ne valent que leur prix marchand, exprimé en monnaie devenue commerciale et ayant ainsi perdu tout caractère de dignité humaine. Les hommes ont un prix ou une dignité (Kant). Cette violence par réification de l’humain a ainsi conduit à l’émergence de la guerre sur terre. 

 

Savons-nous que cette monnaie est ainsi devenue strictement privée comme appartenant aux puissants. Dès lors, ceux-ci réunis en entités idoines la créent et la gèrent en manipulant et en exploitant le commun des mortels, le vulgum pecus rendu par manipulation mentale toujours plus « ignorant des causes qui le déterminent » (Spinoza) ? Aujourd’hui ce dispositif a asservi la terre dans ses moindres recoins sans qu’étrangement les hommes ne se soulèvent face à l’urgence de la destruction de toute valeur humaine (éthique).

 

Pour faire simple afin d’éclairer notre lanterne et juger de la situation actuelle en « connaissance de cause », voici l’algorithme qui nous gouverne puisque conçu et géré de mains d’experts, qui pour sûr n’en font pas publicité :

 

                                    Mais comment et d’où vient ce terrible argent-là ?!

 

                                               K = 1 / ( X + Z ( 1 – X ) ) .

 

K :  coefficient multiplicateur de création monétaire par les banques privées.

 

X :  coefficient de préférence de la population pour les pièces et billets. C’est l’effet magique « Carte bleue », de préférence « sans contact » (et zoum, mon paiement éclair ! Je suis libre, rendu comme magique et super puissant ! Youpie !).

 

Z :  coefficient de réserve obligataire de monnaie de fonds propres des banques privées auprès de la Banque centrale (dite nationale ou publique pour mieux occulter sa vraie nature sous main-mise privée) sur lesquels s’adossent les banques pour générer l’argent de dette à profusion. Celui-ci est en sus encore surmultiplié par application d’un taux d’intérêt annuel, en lieu et place d’une simple somme forfaitaire pour prêt d’argent. Par ce génial subterfuge, l’arnaque devient totale. (Youpie pour les banques !).

 

Pour l’illustrer « jouons » avec ce joujou comme nos maîtres le font avec grand sérieux :

1)  Si, comme on nous y incite par l’électronique, l’usage des billets de banque disparaît (X = 0 ) , merci ô grand Dieu-Argent, par usage exclusif de notre amie la Carte bleue, alors K ne vaut plus que  1 / Z .  Tandis que les coûts et gains afférents à la Carte assurent, en sus, de vastes profits à ses émetteurs (cf Margrit Kennedy).

2)  Et si, en outre, par la financiarisation occulte accélérée de « titres pourris » (actions et obligations), Z tendait vers zéro, alors K serait proche de  1 / 0 . Cela, ô grand Dieu-Argent, correspondrait à une création monétaro-financière de l’argent privé presque infinie ! Tout le monde – sauf les puissants émetteurs monétaires qui ainsi peuvent presque s’approprier le monde entier et les hommes -- serait précipité en esclavage au profit des seconds qui créent tout l’argent. Et qui, en outre, en déterminent l’usage puisqu’il est créé par les crédits qu’ils n’accordent qu’à leur gré et qu’à ceux de leur choix. C’est le pilotage économique conduisant aux inégalités vertigineuses et toujours croissantes parmi les hommes, au sein des nations et entre elles. **

3)  Si en outre l’État, qui ne perdure que par nos impôts, s’endette sans fin par le « quoi qu’il en coûte », que se passe-t-il ? Il se rend et nous avec, pieds et poings liés pour des générations à venir, dépendants et esclaves des banques et des fonds d’investissements étrangers privés qui prêtent l’argent qui ne leur appartient pas puisqu’il est strictement adossé à notre « richesse d’hommes » (cf Jean Bodin). Surtout et d’autant plus que s’y ajoutent, crime final, les intérêts indus et arnaqueurs qui exténuent le vulgum pecus que nous sommes.

 

 « Si vous désirez être les esclaves des banques et payer pour financer votre propre esclavage, alors laissez les banques créer l’argent !», Josiah Stamp, gouverneur de la Banque d’Angleterre, 1920.

De son côté, Henri Ford déclarait au début du siècle dernier : « Si les gens savaient comment se crée l’argent, il y aurait une révolution avant demain matin ».

 

A quand une vraie libération mentale ** ? Et puis, à quand une réaction ?

 

Merci.

 

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*          °   °   °        Pour estimer nos dispositions à sortir de nos conditionnements mentaux,

            °   °   °          on peut tenter de relier 9 points disposés en carré par 4 lignes droites non

            °   °   °          parallèles qui ne peuvent pas se croiser entre elles au point central. Réussir est le signe d’une disposition à savoir s’extraire du cadre mental d’un conditionnement. 

**  C’est le contraire de la « théorie du ruissellement » illustrée par la pyramide des coupes de Champagne. En réalité elles ne sont pas identiques, leurs bords devenant toujours plus élevés du bas au sommet. La hauteur des bords est calmement ajustée par les maîtres du système monétaro-économique. Le décile supérieur remporte toute la richesse créée (le Champagne déversé), le décile suivant restant inchangé tandis que les suivants sont toujours plus mis à sec (cf Margrit Kennedy). Ainsi, chacun est rémunéré à la mesure de sa contribution. Ne serait-ce que « justice » 

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